Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

28 février 2010

D'une île à l'autre

À l’invitation de Solange,
ce matin du beau dimanche
( Beau, non ! il pleut à noyer les grenouilles)
je prends mon bateau blanc et je rejoins mon île

Mon île parfumée, ma Tahiti de rêve

Si profond le puits de ma mémoire
Si ancien mon bateau
que sur mon île il y a chansons à boire
à boire, à voir et à danser…

Et tant d’échos !

Car mon île est réelle autant qu’imaginaire.
C’est l’île de mon père
C’est l’île des Brotteaux

Nous en sommes propriétaires
Oh ! rien qu’un tout petit morceau
Et encore je ne l’ai appris
que lorsque nous en fûmes privés
par la CNR ( compagnie nationale du Rhône)
Une « liengole » disait ma mère
Et donc un ridicule petit pécule pour le rachat

Mais c’était mieux que rien n’est-ce pas ?

De cette île j’ai fait un univers
Tout autour le Rhône en crue ou en prière
Une cabane fictive à casse-croûte et à rêve

Mon père m’y tient la main sur le vieux banc de bois

Il avait les yeux outremer
Je passais outre à sa colère
Et j’en bus toute l’eau salée

Il avait le cœur outre ciel
J’y plongeais mes deux mains pareilles
Entre mes doigts le fis couler
Comme du lait

Mon père le voici
J’ai retrouvé sa trace cette semaine
sur une photo disparue

Salut Papa !
Le monde entier te regarde aujourd’hui
entourés de quelques-uns de tes petits !
Mesdames et messieurs, Saluez je vous prie
Phonse Premier : roi de cette île !

27 février 2010

MEDISANCE


illustration tirée du livre "LATTIER ou la mémoire en couleurs"
et de la proposition d'écriture du jour:
"mais je sais que de moi on médit l'an passé !" brrr ! "là dessus au fond des forêts le loup l'emporte et puis le mange." je devrai être au fond de la forêt à l'heure qu'il est. En petits morceaux, cubitus d'un côté, radius de l'autre. Car, pas plus tard qu'hier, j'ai médit. Oui ! j'ai bien entendu ce que je viens de dire : j'ai dit du mal de ma voisine, de mon amie, de ma fille, de mon gendre, de ... Au lieu de battre ma coulpe, ainsi que l'on me l'a appris, pour tous les ratés du langage, pour toutes les incompréhensions notoires, pour tous les coups fourrés ou les oublis dont ils m'accablent ... J'ai osé pensé, et même dire, que c'est leur faute à eux, les ingrats, les bâtards ... Je ne plaisante pas. Les ans en sont la cause. Depuis le temps que nous nous connaissons, eux et moi, nous n'avons d'indulgence plénière et réciproque que le matin et encore s'il fait beau ! Mais quand le soir grincheux revient dans nos pantoufles, Dieu ! que nous nous supportons mal ! La médisance n'est pas ce que l'on pense. Pas une jambe cassée, tout juste un cor aux pieds ! une réaction saine. Un sauve qui peut indispensable. À me frotter à tous leurs angles, ces vauriens, ces connards, j'ai pris des bosses et même des carabosses. J'ai bien le droit de déverser ma bile, de faire la vilaine. Après je passerai à confesse. Dieu n'y verra que du bleu !
Oui j'ai médit de vous Mon Dieu ! Pardonnez-moi votre inconstance ! Et de ne croire en moi que quand je crois en vous et envers mon prochain.

26 février 2010

Suite au sourire



Quand le sourire ouvre en grand les portes
l’éclat des yeux prend des teintes de lune
Le gris des cils soutiennent la fortune
de vivre en paix et sans moindre alibi
Il y a même aux commissures des lèvres
une cascade de chansons qui reviennent.

Si bien coiffée on se sent un peu reine
Mais on accepte le titre de princesse
qui rajeunit et qui fait chaud au cœur.

Toutes ces rides savez-vous ce qu’elles disent ?
J’ai pris mon temps et mon temps m’a forgée
Du superflu j’ai fait le nécessaire
Tout retenu des fêtes et des guerres.

Allez mon fils ! Va donc mettre la table !
Et donne-moi ce muscat et ces huîtres !
Viens donc trinquer avec la joie multiple
d’être si vieille et encore jouvencelle !

25 février 2010

Marionnette ou mari honnête ?



la solitude est dure à boire
dure à mâcher
quand dans un coin de la mémoire
reste un banquet

24 février 2010

LE SOURIRE


celui toujours aussi jeune et confiant de Marcelle

« le sourire » de CLAIRE DAUDIN Cerf ed.

"le sourire, c’est le mot que j’ai choisi. Sourire de mon enfant à la face du monde outragé. Trace de quel amour qui me transperce ? défie la forme, défie le temps et l’intelligence des hommes. Ton visage, tu leur fais peur, mais ce n’est pas ce qu’ils croient ; ils ne redoutent pas ces choses aux noms malsonnants, ta difformité, c’est ton sourire qui leur fait peur ; ô la merveille que j’ai tenue dans mes bras ! Ton sourire, je l’ai mis au monde. C’est moi. Tous ils croient que tu fus mon tourment, et ta mort ma délivrance. Ils croient cela, c’est ce qu’ils disent. Ils me l’ont dit. Ils m’ont dit cela !
/…/
mais je vis encore. Je vis dans ton sourire, qui peut-être aussi n’était pas que pour moi. L’avez-vous vu ? Passe, passe à travers de son sourire, porte ouverte et vous reculez. Bien-aimé. Ton sourire, je l’ai mis au monde, pleine de grâces. Combien ont osé seulement te regarder ? S’ils t’avaient vu, ils ne se tourmenteraient pas. /…/

23 février 2010

CHANT DE PLUIE


Abondance.

"Prenons un morceau de vie ! grattons-le ! S’il n’y a que des mots, serpents flasques, jetons-le ! s’il y a un chant nous avons retrouvé un lien qui permet à l’homme de passer de l’autre côté des apparences. Complice de nos parts cachées, la matière sonore du poème reste à jamais ouverte. À tous moments chacun peut lui donner son souffle mais elle a une origine dans la voix-même de l’auteur, son rythme, son accent, son allant. Dès la source la voix du poète a renoué avec l’oralité. Elle a fait sortir le texte du papier, l’a transformé en chant de pluie, chant de guerre ou chant d’amour." un CD audio retrouvé, transcription de la préface.

19 février 2010

ENCORE !


Accompagner la neige dans son scintillement
minuscule et immense
et contempler de l'arbre l'ombre bleue sur le champ
comme un ciel retourné

Des mots prendre la pelle seulement pour comprendre
pourquoi la neige a des secrets
elle qui paraît si blanche

Demain est là. j'écoute dans ma chambre
à l"auberge des mots
la respiration calme
du voyageur ...


bulletin météo
et voilà la neige est repartie après ces averses denses qui avaient partiellement fait fondre la glace

18 février 2010


oui à la jambe cassée ?



Oui aux glaçons ?
ben ça dépend ! répond Hercule, fils de Jupiter !

à toi de choisir Solange !

Oui à la marche !

disent les bâtons de marche du musée familial de Nicole


"La canne la 2ième à gauche était celle de maman. C’est papa qui les fabriquait, les sculptait. Il y en avait une vingtaine au moins à l’entrée de la salle ( le Bel Ombrage à St Nizier) déposées dans un tonneau renversé. (On avait enlevé les duelles du tonneau sur le dessus). Les clients s’en servaient pour aller en ballade. En principe ils les remettaient dans le tonneau au retour mais les plus belles sont parties. Oh non ! pas volées ! empruntées à vie !
Oui, nous avions des clients fidèles.

17 février 2010

OUI OUI OUI ...



Dis oui à la vieille
quand elle perd le souffle
pour raconter ses joies d'enfant
Dis oui au pompier
surtout s'il arrose
les perce-neige du printemps

Dis oui au voleur
s'il te débarrasse
des bagues et des paniers d'osier
Dis oui - c'est plus dur-
quand tu vois ses traces
encore fraîches sur le palier

Dis oui sans repos
sans tambour mais avec cent balles
pour les gratuités de I'amour
Dis oui et surtout
quand tu as peur des râles
et au refrain reprends toujours

Un grand rire étonné
pour la beauté du monde
Un grand rire ahuri
pour toutes ses conneries
oui oui oui oui oui oui oui oui

mes photos pour l'inspiration Solange ?

16 février 2010

OUI


DIS OUI

R
Un grand rire étonné
pour la beauté du monde
Un grand rire ahuri
pour toutes ses conneries
oui oui oui oui oui oui oui oui
C1
Dis oui à la mer
quand elle imagine
et quand tu te bats en bateau
Dis oui à la lune
quand elle te donne
un coquillage en perle d'eau
C2
Dis oui à la corde
quand elle te lance
des entrelacs sous les doigts
Dis oui au piano
quand il te pourchasse
pour danser sur les toits
C3
Dis oui au tramway
quand il te dirige
jusqu'aux limites du bon gré
Dis oui à la fleur
même interdite
aux éclairs bleus dessous ton nez
/…/
à suivre ! appel à Solange pour illustration au pastel quand tous les couplets y seront !)

14 février 2010

DOUX VALENTIN


Doux Valentin
je te regarde
tenant ces petits dans tes bras

Entre le dernier, la première
Tu as vieilli c’est évident
Mais ton sourire a rajeuni

Les années tombent comme neige
ou comme pétales en fleurs
Selon qu’on regarde en hiver
ou au printemps.
Le tout est de savoir les prendre
par un sourire entre les dents
sans se faire mordre

Et moi je t’aime
depuis toujours
et maintenant
à te regarder me sourire.

13 février 2010

JUPITER


de l'atelier d'écriture
Par Zeus ! invoquer Jupiter en ce temps de froidure extrême ne serait-ce point déclencher ses foudres ? mais, raisonnons raisonnablement. Invoquer Jupiter ne serait-ce point se rapprocher de sa cuisse. Sa cuisse dont je suis moi et tous les autres un immodeste reflet. Avec ce reflet galbé affronter le ciel d'aujourd'hui à ski, en raquettes, tout schluss ?
En premier lieu préparer les légumes, les carottes, les côtes de bettes, les endives ... sont déjà à pied d'oeuvre, à la crème de betteraves rouges au curry pour faire trempette. Le mirepoix pour la bourride. Nous serons quatre amoureux à table à trinquer avec Jupiter. Car il est bien vrai, sans avoir besoin de s'en persuader davantage, que l'amour et la bourride sont un repas des dieux.
Ô Jupiter rapproche-toi de nous et de St Valentin. Mêle dans notre assiette les goûts et les couleurs suaves et viriles ! Ecoute nos louanges, hôte du ciel lointain, et veuille descendre sur la terre avec bonne volonté, sans te faire prier davantage. Rien qu'une langue d'oiseau pour entonner ta gloire ! Rien qu'une langue de miel pour en savourer les merveilles !
"Il est bien des merveilles en ce monde, il n'en est pas de plus grande que l'homme. Il est l'être qui tourmente la déesse auguste entre toutes, la Terre, la Terre éternelle et infatigable, celui qui ... Sophocle"
oh grand Jupiter, accorde-moi ma petitesse exquise quand elle se glisse en chanson à l'unisson de ta grandeur souveraine. " Quand on a que l'amour pour faire front au ...

10 février 2010

NATURE ET FONCTION



Nature et fonction
Oui Solange, une journée qui n'a pas été perdue, inspirée même pendant que la neige plumait au dehors.
mais une nuit éperdue !
Pourquoi faut-il donc que la nuit me ramène à mes angoisses de mal- faisante, mal-exécutante, mal-enseignante, bien-responsable de catastrophes ? Ainsi, rendez-vous compte ! je n’ai pas fait une seule leçon de grammaire et "ils" vont passer leur examen sans rien connaître de la nature et de la fonction. Nous sommes en mai, plus que deux mois. Il faut très vite que je les initie à l’analyse grammaticale et logique. Qu’est-ce que je dirais moi si j’échouais mon exam à cause d’une prof pareille ? et les parents ? Je trouve dans ce monde de fous où je m'agite un petit appentis. J'y entasse la troupe pour réparer le désastre. Il doit bien y avoir un tableau à l’envers du mur, juste à bonne hauteur. Entrez donc ! Pas question de faire leçon 1, 2 ... Il faut parer au plus vite. Sur un texte expérimenter à chaud. Je n’ai pas mon livre ! je n'ai pas apporté le livre de grammaire. Au secours ! Mais entre leurs mains apparaît un petit opuscule dépenaillé. Je le feuillette pour trouver un texte et les feuilles s’échappent. il faut que je fasse des polycopiés. J’admoneste le traditionnel perturbateur, je l’attrape par les cheveux sur le haut du crâne et le sermonne sur l’urgence de la nature et de la fonction. D’ailleurs «QUI ? … » la proposition relative ? interrogative ? vient de se loger dans la phrase. Au boulot !
Nature et fonction me réveillent geignante et agitée. j'ai mal à la tête, au dos, à l'âme. je n'aurais pas dû tant mangé de jambonneau hier au soir. Ouf le matin est arrivé ! je ne sais s’ils ont réussi leur examen mais moi je peux encore me tirer des pattes du devoir non accompli qui reste à faire. Eternellement en attente.

Bulletin météo et de santé :
1-Nature enneigée
2- Fonction enseignante définitivement à la retraite.

09 février 2010

ENCORE L'HIVER


Nous n’irons pas conter* au bois
Nous n’irons pas compter les fondrières et les plaques de verglas, lire leur histoire dans les flaques
Comme chaque mardi matin à la séance de répétition des VERCONTEURS.*
*Conteurs du Vercors
Et compteurs au vert malgré la neige qui a recommencé de plus belle

Nous n’irons pas à Villard mais conterons au coin du feu chez nous pour seulement nous deux entre quatre zyeux, histoire de se tenir les pieds à l’étrier. Les yeux, les pieds : c’est tout ce que possède le conteur pour installer l’histoire et faire venir la parole.
Nous enchaînerons avec la préparation de « Mysare » qui avance bien, merci et dont je vous parlerai plus tard, quand il sera à pied d’œuvre.
Mais hier, grand soleil, je suis allée acheter* les tissus et aujourd’hui je vais m’y mettre pour bricoler un costume sweet, un sweek clothe pour cet international de la tchatche.
*Acheté aussi les oranges amères pour la confiture de saison.
Du pain sur la planche donc.

08 février 2010

TOUT COMME


illustration : la mère du petit veau, semblable et autre ...

Même
Pareil
Identique
Semblable
Egal

Je ne sais plus exactement quels synonymes s’inscrivaient sur le mur de la classe. La classe est ceinturée de panneaux identiques, de dessins du pareil au même, de formules de math égalitaires ou non. D’ailleurs c’est ce qu’a souligné un élève quand, après le conte, je me suis emparée du panneau pour le chanter. « C’est pas un poème ( ainsi que je l’avais baptisé) c’est des maths ! »
Improvisation saugrenue mais improvisation spontanée, sans commande de moi à mon double, sans injonctions de quiconque à quelconque. Quand je me lance ainsi sans filets j’en ressens un profond bonheur d’avoir laissé le petit veau de mon enfance s’échapper de son bat-flanc. Nous étions arrivés en retard bien que déjà stationnés depuis une demi-heure sur le parking. Faute de renseignements précis. Les enfants étaient déjà assis par terre, avaient déjà écouté plusieurs récits. S’agitaient déjà beaucoup. J’avais prévu un conte zen « La perle de vent »
« Ha-Xin était un prince beau et bien fait, courageux, serviable, de caractère aimable, mais il était affligé d’un grave défaut. Il était lent, nonchalant, irrésolu … »
En accroche-attention j’avais apporté un album de Chu Ta à feuilleter et mon sac de Chine rouge fleuri à admirer.
J’ai brodé sur les équivalences de l’indécision. Incertain, irrésolu, divisé, perplexe …peut-être ben que oui, que non, normand en somme bien qu’en Chine …
Conclu avec la traduction de Lao Tseu :
« Le ciel atteint l’unité et devient clair
La terre atteint l’unité et devient stable
Les esprits atteignent l’unité d’où leur pouvoir divin
La vallée atteint l’unité et se remplit d’eau
Les êtres atteignent l’unité et se multiplient
Le prince atteint l’unité et règne sur le monde »

Chanté la petite guignolade décrochée du mur de la classe sans doute pour contrebalancer le trop de sérieux philosophique.
Mais c’est cela qu’a retenu une élève, la musique des mots et quasi leur danse, leur pas de deux. C’est ce plaisir-là qu’elle a manifesté à Pierre dans la débandade de fin de séance. " J'ai bien aimé la chanson!"
Pour elle : Idem ! "Kif kif" que pour moi, le moment d’échappée libre …
« le Kif kif bourricot ! » que je disais à son âge a certainement des connotations racistes mais ici je me sens le droit de le retrouver.

06 février 2010

POT inépuisable


POt romain musée d'Aoste ( France)

Mais j'y songe ! le "boi san soif" n'est pas un qualificatif, c'est un impératif ! une injonction ! Bois tous les jours que Dieu fait Jérémie ! Bois sans besoin de te désaltérer. Bois le plaisir de boire en bonne compagnie !
" Buvons et chantons amis tant que la terre tourne ..." idem: bloguons ! bloguinons ! coupe pleine et cul sec !

LA MADELON


vient nous servir à boire
sous sa tonnelle on frôle son jupon ...

Tiens ! Bonne idée ! la prochaine fois je vous parlerai du jupon.

POT BAVARD (suite)


Policand Jeremi
boi san soif
bon laboureur
a St Nisier
1912
Policand Jérémie habitait avec Zoé, son épouse, dans la ferme aux Volants avant de devenir propriétaire au village-même du Café de La Gare. Ils étaient fermiers pour le compte de Mr Josserand. ( j’ai connu un peu Mme Josserand, fille du sus-dit, à notre repas annuel d’anciens qu’elle présidait en tant que doyenne. Elle est décédée en 2009) C’est là que naquirent en 1912 la maman de Nicole, et en 1916 sa tante Elise.
Bois-sans-soif Jérémie ? C’est sûrement une taquinerie. Non ! il n’aimait pas spécialement lever le coude mais il aimait trinquer. Et puis pour devenir le cafetier du village mieux valait ne pas trop dénigrer la boisson. Quelle boisson et d’où venait-elle ? Mais de chez le frère de Jérémie Emile à Mallivert, à Claix. Mieux valait ne pas trop compter sur la vendange à l’altitude de ST Nizier 1100 m) cet Emile soit dit en passant quand il devint veuf épousa une sœur Policand c-ad sa belle-sœur. Ça se faisait bien à l’époque : on raccommodait les morceaux de famille manquants en famille. Comme ça les gosses connaissaient déjà la nouvelle belle-mère et c’était mieux pour tout le monde.
Bon ce vin ? oh ! un tord boyau même si on n’osait pas l’appeler ainsi devant le vigneron, de la piquette et chacun sait que :
« quand la piquette est bonne
amis buvons un coup
car le jus de la treille
? nos amours »
J’ai laissé en route le verbe de dégustation. Qui peut me le fournir ?
Toutefois, devenu débitant, Jérémie changea de fournisseur pour les clients du bar. Il ne s’agissait pas de faire fuir la pratique !

Bon laboureur dors en paix. Ton copain le potier n’a pas voulu salir ta réputation. Te voilà rétabli dans tes prérogatives d’honnête homme. Ici même où tu as vécu, dans ton fief
À ST Nizier
1912
d’où je suis venu te découvrir Jérémie. Tu es plutôt de la génération de mon grand-père Antoine puisque mon père Alphonse est né en 1901. Enfin presque. Merci au pot magique de m’avoir permis de te connaître
et laisse-moi le regarder encore sous toutes ses coutures !

UN POT BAVARD



"LES CHOSES QUI ME PARLENT"

C’est ainsi qu’elles sont nommées par Nicole qui veut bien continuer avec moi cette visite à l’ancien temps, à l’artisanat rapproché, à ce qui réconforte encore notre vieillesse et fait reluire notre enfance.
Dès mon arrivée les trois sujets du jour sont disposées sous mes yeux et mon appareil photographique: les cannes de marcheurs, la fourchette, le pot.
C’est lui qui polarise la lumière, jette des éclats sur cette vie chatoyante d’amitié, d’humour, d’habileté manuelle, de beauté naturelle que vivaient nos ancêtres.
Car le pot, plus à vin qu’à eau dès le premier coup d’oeil, résume tout cela.
Il parle à haute voix. Il sait dire et écrire « le pot de mon pépé »
Fallait-il que je sois distraite pour ne pas l’avoir remarqué bien avant sur l’étagère du haut dans la salle de séjour. À ma décharge : il y a tant à regarder dans le salon exposition et pièce à vivre de Nicole !
MAIS ÉCOUTEZ-LE SANS TARDER !
Voilà ? Vous avez tout bu ? Faut-il que je vous repasse le pichet à remplir de bonne humeur et de bon vin ? Orthographe garantie authentique.
Les éraflures de la terre cuite dues aux innombrables gestes de remplissage et de vidage ont épargné les lettres en relief. Un mot de patois me revient à les remarquer. BRONQUER. On a dû le bronquer souvent ce pot à mémoire. C’est-à-dire le cogner, lui faire heurter le bord de la maie. Le bec qui permet de vider dans les verres est un BRONSON. La forme aux hanches plantureuses ressemble à la patronne bien en chair. Pas Mémé Zoé ! la patronne du potier dont il a copié l’assurance. Car ce pichet, ce pot à vin, n’a jamais RAFLÉ jusqu’au sol de terre battue, de pierre ou de ciment. Trop précieux pour qu’on le néglige ! A toujours été porté comme relique, confié aux mains respectueuses du contenu et du réceptacle.
D’où vient la terre qui a façonné le pot ? et quel potier a pu, a su, si bien plaisanter en le tournant ? Nicole n’en sait rien. Mais pour une dédicace aussi précise et personnelle on peut deviner un ami très proche de Jérémie.

05 février 2010

C'est l'printemps !


Enfin presque
à La Loue, sur mes terres
le saule affiche une couleur
si pétante dans le soleil
qu'on voit bien qu'il se réveille !
en quelque sorte on dirait
un budget prévisionnel !

04 février 2010

le PETIT VEAU


Tout neuf, tout mignon, tout beau
Sur la paille, sa mère à côté
Premier d'une série prévue de 25 nouvelles arrivées et de mars à février

GARDIENNES DU MATIN


Merci gardiennes du matin
d'avoir été si efficaces
Je l'ai retrouvé aussi blanc
aussi pétillant de malice
sur la scène et dans les coulisses
que je l'avais pris en partant

De quoi reprendre sans tarder
les casseroles et les rimes
J'ai quelques choses à raconter
D'ici ce soir je m'y installe
autant de fois que nécessaire

Autant que gouttes d'eau tombées du toit

Peut-être !