Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

22 janvier 2015

ma liberté


cC’matin j’ai regardé ma liberté
Qu’elle était vieille
Elle n’osait pas encore se réveiller
Elle avait mal dormi
Elle avait mal aux pieds

Légèrement agacée
Je l’ai vite retournée
Côté soleil
Elle a pris ses rayons
Elle a pris ses quartiers
Et toute à son affaire
Elle a bien déjeuné

Elle a plongé la main
Vers Philippe Jacottet
Histoire de croire
Que si tout n’est pas dit
Tout peut encore chanter
Dans la mémoire

Ma liberté et moi
Nous étions bien d’accord
Pour s’asseoir au piano
Et changer de décor
C’est si facile
Quand quelques notes drues
Vous chatouillent l’échine
Quand quelques trémolos
Vous font changer de mine

Aussi sec j’ai couru
me porter au grand air
l’hiver était tout raide
j’ai glissé sur l’hiver
mes côtes sont fêlées
mes jambes flagada
Demain ma liberté et moi
on r’partira

mais aujourd’hui demande
un peu plus d’attention
la crème à l’arnica
le poireau en bouillon
Attendons le printemps
ma bonne liberté
à trop vouloir danser
on risque de tomber
sur le verglas

21 janvier 2015

vent du matin


VENT FRAIS    VENT DU MATIN
« A essayer de trouver des réponses, on regarde autour de soi : finalement nous sommes nombreux aujourd’hui, à avoir envie de retrouver l’essentiel. Et c’est comme un nouveau souffle qui fait du bien. En témoigner. Tisser des liens. Echanger. Se retrouver. »
«  Du vent ! «  Editions du Larzac ;

19 janvier 2015

déclaration d'intention


Je voudrais pas mourir

Sans qu’on ait inventé
La pendule à bascule
Le printemps en hiver
du soleil à toutes heures
L’aube au crépuscule

La confiture du beurre

Je voudrais pas mourir

Sans l’écho percutant
D’un solo de trompette
Boris revenu,
Pierre à la clarinette
Et moi à la batterie

De
cuisine à bonheur

Je voudrais pas mourir

Sans la corde à sauter
Par dessus failles et flaques
La marelle en plein ciel
Qui attrape l’adret
En côtoyant l’ubac
La nage en escalade

Je voudrais pas mourir

« Sans qu’on ait inventé les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur »

18 janvier 2015

Bien sûr ..;


« Bien sûr il y a les guerres d’Irlande
Et les peuplades sans musique …"


Mais puisque nous avons le rire
entre nous comme une cascade

Mais puisque nous avons les tartes
aux pommes, aux abricots, aux noix

Si nous n’avons le dernier mot
nous avons le premier qui fuse

Bonjour ! dit le matin nouveau
Bonne Année ! dit le jour de l’An
Au printemps le tilleul en fleurs
dit à la vigne l’espérance
À l’automne le vin nouveau
dit à la neige la confiance

Bien sûr la chaise abandonnée
Bien sûr les doigts noués qui tremblent
Mais ce chemin entre nos pas
Mais cette étreinte dans nos bras
Et dans nos coeurs ce vivre ensemble

13 janvier 2015

et maintenant ...

Oui c'est pas évident le courage !
j'ai affiché dans la vitrine de l'estanco un poème  de Yves Beal avec les photos des journalistes assassinés. le jeudi matin
et ben ce n'était pas évident. Après avoir tourné dans ma tête ce tout petit acte je me suis tout de même demandé si j'en avais le droit ! il  aurait suffi peut-être que Pierre émette des doutes pour que je l'enlève. Pierre n'y a vu aucune objection. Dans la journée j'ai vu des personnes lire attentivement. Une est entrée et a demandé : "Où se passe la manifestation ?"
le vendredi à la soirée philo où il n'a été question que des événements et de notre ressenti j'ai dit combien j'avais peur même si cet affichage était un moyen de dire le contraire.
j'avais peur aussi à la marche à Sète dimanche. Je regardais les balcons, les toits en pensant aux manifestations à la Libération de Paris. En même temps je me trouvais bien de faire partie de ce troupeau là. j'observais les gens, leur mélange, leur diversité. j'écoutais les dialogues, j'y participais parfois. j'aimais les symboles tendus en avant, les brins d'olivier, les phrases écrites. même le côté folklo, le côté imitation, photo de famille. le côté je suis Charlie pour des personnes qui en ignoraient tout qq jours avant : j'étais contente d'avoir dépassé ma frousse.
je me suis sentie proche de Marie, de Nils ... de tous ceux que j'aime et surtout de tous ceux qui me donnent confiance dans la vie
je n'ai pas encore trouvé comment faire part à Jacques, à Nathalie  et ses enfants de mon souci de partager leur inquiétude.

Seulement répéter et répéter encore que l'amour est plus fort que la haine, l'intelligence que la bêtise, la culture que l'ignorance,
et
 recopier ces mots de Julos Beaucarne après que sa femme fut assassinée dans sa maison par celui qu'il avait accueilli


" c'est la société qui est malade. il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre par l'amour et la persuasion.
Le monde est une triste boutique. les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage.
il n'est de vrai que l'amitié et que l'amour. je prends la liberté de vous écrire pour vous dire à quoi je pense aujourd'hui : je pense de toutes mes forces, qu'il faut s'aimer à tort et à travers"