la permission
photo : graffiti à Sète
atelier d'écriture
Non non non ! je ne veux pas, je ne veux plus, plus jamais, plus ... demander la permission. ah ça non ! non ! non! non! La permission de quoi mon maître ? de parler quand on m'interroge ? de me taire lorsque vous parlez ? de ne pas aller à l'école quand j'ai perdu mon encrier ?
De ma première colère contre les maîtres je me souviens très bien. J'avais reçu 100 lignes à faire, il était très fort pour les lignes le maître de cinquième, surtout à mon égard car il avait deviné à mon regard que je ne l'admirais pas assez. Chaque matin je l'affrontais, il doublait la mise. A bout d'arguments et sentant qu'il allait perdre la partie devant la classe il me flanqua à la porte jusqu'à ce que j'ai aligné la somme totale de la semaine. Je commençais à griffonner fébrilement dans le couloir puis, soudain très à l'aise avec les règlements, j'allais décrocher mon vélo sous le hangar et je pris la route pour rentrer chez mes parents. Impensable à l'époque pareille insoumission ! L'affaire se termina par un arrangement, en fait une capitulation réciproque. Il transigea . J'obtempérai à moitié. Et je repris, bécasse, le carcan des obéissances. " oui not'bon maître, oui notre monsieur! " Depuis c'est toujours dans la douleur et l'extravagance que je refuse de demander la permission, après avoir humblement courbé l'échine. Je quitte le domicile conjugal, je déchire ma carte. Quand la dernière heure va arriver je vais encore essayer de me débattre pour ne pas passer sous leurs fourches caudines