Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

30 septembre 2007

L'HOMME AU RADEAU


Quel est ce voyageur qui part sur son radeau
Il s’élance. Il déploie ses bras comme des ailes
Tendu vers l’horizon il dirige sa course
Il n’a pas peur. Il est maître de sa nacelle.
S’appelle-t-il Noé ? Ulysse ? Siméon ?
Sous ses doigts fermes
la terre devient du bois
Il lie les troncs rugueux entre eux pour être sûr d’aller jusqu’au bout de son rêve.
J’ai aimé son espoir, sa souplesse, son besoin de voyage …

Quand j’ai besoin de reprendre confiance, je le regarde
Voyageur en départ !

29 septembre 2007

TOC TOC TOC ENTREZ


Toc toc toc … Entrez !
C’est ainsi que Pascale a nommé notre tour de chant commun ( chacune à ses chansons, qui à la guitare, qui au clavier et à l’orgue, en deux parties coordonnées de Paris à St Nizier.) L’échéance se rapproche. Hier elle m’a téléphoné. Son enthousiasme réconforte mes frousses.
Aujourd’hui, dans le grand remue-ménage de rangement que j’ai entrepris je tombe sur ce texte non daté mais prémonitoire.

Entre nous deux nous avons une porte dans les nuages

Rien qu’une porte qui bat sur ses gonds ou que nous loquetons une ou plusieurs fois par semaine

Une porte dans les nuages

Pas une porte imaginaire : une vraie porte de communication

Tout autour de la porte plantée : les nuages

L’une de nous frappe à la porte
- Toc toc toc !
- Entrez !
Nous sommes des enfants polis. La porte s’entrebâille
Nous nous donnons des nouvelles du temps. Ici il neige ! Là, grande tramontane ! soleil ! brume ! …
Aussitôt entrée dans le temps de l’autre chacun(e) de nous dit qu’il fait bon le partager. Quelques minutes d’ouverture et aussitôt le sourire vient, le rire, la joie, la promesse d’avenir …

Rien n’a changé pour nous sur la terre. Ni les maisons à portes multiples, ni les chemins qui y conduisent, ni les amis qu’on y invite. Mais de savoir qu’il y a là-haut cette porte accueillante permet de recevoir les amis, d’entretenir les murs et les toits

Simplement, doucement, en confiance, la porte, les nuages, attendent que nous les traversions

Non seulement pour nous retrouver
Mais pour redescendre avec une ration supplémentaire de lumière

28 septembre 2007

POUR RIRE UN PEU !


Les amours de fin de carrière
Ont ceci de particulier
Qu’elles ne sautent plus les barrières
Mais s’y étendent en dessous

Au matin si la brise souffle
Elles se disposent à écouter
Ses espoirs dans les grandes lisses
Et ses risques de point de côté

Au soir si l’un de nous gagne
Au scrable avant la tisane
On oubliera tout de ses frasques
On ne s’en porte pas plus mal

Les amours de fin de carrière
Ont ce goût de pulpe et de miel
Fait de sourires et de chansons
De dentelles au point d’Alençon

Les amours de fin de carrière
Ont ceci de particulier
Que lorsqu’elles passent la frontière
Il n’y a rien à déclarer

A petits pas de promenade
Plutôt qu’à grands pas cadencés
Les amours s’endorment doucement
Emmêlant leurs mains et leurs pieds

Les amours de fin de carrière
Si elles arrivent prenez-les
Ne faites fi de leurs misères
Petites et de leurs grands bouquets

Cueillez-les Cueillez-les Cueillez !

27 septembre 2007

CHAQUE MATIN


Chaque matin quand je m’éveille
Que ce soit dimanche ou lundi
Je fais le tour de ma planète
Et je compte mes abattis

C’est pas que je sois regardante
Ni avare de mes tourments
Mais si je veux m’lever contente
J’ai bien besoin …

J’ai bien besoin que l’on m’observe
Sous le meilleur angle qui soit
Alors je mesure dans la glace
Si j’ai grandi …

Oh ! de peu ! rien qu’un millimètre
A rajouter à mes espoirs
Qu’un jour je toucherai peut-être
La lune avec mon encensoir

Chaque matin non ! j’exagère
Un matin sur trois, un sur deux
Je fais le tour de ma planète
Et ne me fais plus de cheveux

Si vous passez au petit déj
Et si vous n’êtes pas pressé
Je vous en prie venez ! entrez !
Soyez sans peur et sans reproches
Je vous payerai le café

Peut-être mes œufs à la neige
(ou ma confiture de coings)

Vous les trouverez délicieux

26 septembre 2007

MAIN



c'est le mot du jour pioché à l'atelier
MAIN
oh le beau mot malin ! Le beau mot du petit matin ! Il tend vers le jour ses fredaines. Il accroche ses prétentaines. Il joue avec l'eau de rivière. bref ! il est un mot sans manières. Bref et calin ! Donne-moi ta main et prends la mienne ! Je vais te donner un coup de main. La main ouverte qui ne craint rien.
En plus j'en ai deux de ces mains et dès mon arrivée au monde on me les a fait remarquer. Petites menottes megnonnes. "Menines" comme on disait chez nous. Elles font font font les petites marionnettes. Si bien que je croyais que les marionnettes étaient mains, que les marionnettes étaient miennes. Il m'a fallu toute une vie - et ce n'est pas fini !- pour découvrir le potentiel énergétique de mes extrémités ductiles. Maintenant je suis de plus en plus sensible aux mains des autres. Quand j'ai pris les mains de S. l'autre jour pour y faire passer un peu de réconfort j'ai découvert qu'elle avait des mains d'accoucheuse. De belles mains aux longs doigts. Les mains -feuilles dont parle le poète.
J'ai commencé à engranger des photos de mains dans l'ordinateur : mains laborieuses, mains artistiques, mains fertiles de caresses et de sons.
Main dans la main : un rêve ? Un commencement de réalité. Un singulier à accorder. "L'école est finie, Sheila mais je garde la chanson. Donne-moi ta main et prends la mienne ! Que nous accordions nos violons. Je viens justement d'utiliser mes mains pour souligner par leur frémissement visuel le texte d'une chanson. Son titre ! "Le bel amour".

25 septembre 2007

UN OISEAU


D'un lundi précédent ce texte, mais aujourd'hui je suis occupée à faire mes gammes pour imiter l'oiseau

Un oiseau
Un oiseau chante
Je suis allée chercher une grosse bûche pour tenir le feu. Et « cui cui cui » « et puis et puis et puis » « riqui riqui riquiqui » : je n’ai pas su traduire mais tandis que je retraversai précipitamment la cour ( j’ai froid j’ai froid j’ai froid) il m’a adressé très distinctement son discours en trois parties ( thèse antithèse synthèse)
« Un oiseau chante dans mon cœur
Et sa chanson est douce comme une caresse »
Atchoum !
Silence sur tous les fronts ce matin, pas de chasseurs dans les maïs encore sur pieds ( taïau taïau taïau) pas de radio pas de bruits
Rien que mon oiseau qui chante et moi qui éternue
De penser que je vais retrouver les blogs m’aide à résister au froid, à l’automne envahissante.
Le jardin est propre, nickel même : efficacité des ouvriers sur la haie et de Pierre à ses alentours. Il a bien travaillé mon ouvrier non syndiqué,( heureusement, plus il travaille, moins il gagne) ; je le lui crie pendant qu’il continue l’ouvrage au jardin. Le bûcher rangé, la terre prête pour planter les oignons jaunes, les ails, les aulx et la doucette …
Bientôt le départ, chaque moment en acquière une densité alourdie.

24 septembre 2007

TU NE CRAINS RIEN


LA ROSE EST SANS POURQUOI
ELLE FLEURIT PARCE QU'ELLE FLEURIT
ELLE NE SE SOUCIE PAS D'ELLE_MEME
ELLE NE SE DEMANSE PAS SI ON LA VOIT ( Silesius)

Tu ne crains rien maman
puisque les peupliers montent la garde derrière la rivière;
tu ne crains rien, ni le feu ni la guerre.
Ils bornent l'horizon, I'empêchent d'approcher.
La cour est bien fermée et les enfants tout près.
Tu ne crains rien.
Assieds-toi doucement. La journée sera claire.
On scie le bois, et cet hiver,
nous le traverserons comme tous les hivers.
La luzerne est en fleurs,
dodelinant ses bleus et roses emmêlés;
des papillons y volent et des abeilles aussi;
Les unes à leur travail et les autres à l'oubli.
Les grillons grincent au soleil.
Ça, c'est l'autre côté,
grand-ouvert sur les bois et les blés.
Regarde ! Grand-ouvert !
Celui qui sait faucher fauche à pleines prairies.
Celui-là se repose, prend son temps,
et celui-ci le gagne.
A la face du ciel,
I'un et l'autre ont raison et ont foi.
Et moi,
je viens vous observer
la maison, le repos, les arbres et toi.
Il est venu le temps de la douce lumière
et pour toi et pour moi.
Ne crains rien !
Je sais vivre et tu peux me lâcher.
Tu peux te reposer, t'alanguir, t'apaiser,
ma mère-maison,
ma mère-jardin,
ma mère entière,
Toute
en ce lieu, à la tâche, accomplie,
ardente, solennelle,
simple comme chanson,
d'amour ensoleillée.
J'aimerais que tu dormes
baignant dans ton sommeil comme l'eau du bassin.
Va ! Puisque tu fus mère au suprême degré !
Et que dans tes yeux bleus ne se reflètent plus
que l'écho de nos rives. D'enfants heureux.
1984 NIDS D’AGATHES

23 septembre 2007

ETRE UN BAMBOU


"Créativité" (le mot d’hier cueilli dans le blog de belgazou)
"L'action est créatrice, l'activité est destructrice....Vous avez faim,vous mangez,c'est de l'action;vous n'avez pas faim,vous mangez, c'est de l'activité.L'action vient comme une réponse spontanée(devant une nécessité),elle naît du moment présent.Il y a activité quand l'action n'est pas adéquate."

"la créativité,c'est devenir un passage pour que le tout puisse couler à travers vous.C'est devenir un bambou creux, juste un bambou creux...C'est permettre à Dieu de se manifester.La créativité est un état religieux."

"Créer signifie aimer tout ce que vous faites, y prendre du plaisir,le célébrer. Parfois personne ne le saura. Qui vous félicitera d'avoir nettoyé le sol ... Peindre,sculpter ou faire des chaussures n'a pas d'importance.Etre jardinier, pêcheur, fermier, menuisier na pas d'importance. Ce qui a de l'importance, c'est de mettre votre âme dans ce que vous créez ... Créativité signifie prendre n'importe quel travail comme une méditation, faire n'importe quel travail avec un amour profond."

Oui mais voilà ! l’amour profond n’est pas toujours au rendez-vous alors je compense par l’activité, voire l’activisme. C’est vrai que la meilleure réaction serait sans doute d’arrêter la spirale, se loger dans un petit coin, pas forcément de paradis, mais un petit coin calme, habitable, respirer, attendre … attendre le retour du désir vrai, pas de la foutaise inspirée par le feuilleton à la télé, le disfonctionnement du foie et de la rate …
Application immédiate : ne pas me sentir l’unique responsable du repas, garder ce moment blogué qui m’intéresse, le fil tendu entre vous et moi, y sauter avec comme à la corde de l’enfance sur le chemin quand c’est la maman qui était responsable de tout. Ah cette maman ! ai-je assez voulu l’imiter ! Me répéter comme je le lui disais alors en poème :

Tu ne crains rien
Puisque les peupliers montent la garde derrière la rivière ;
Tu ne crains rien, ni le feu ni la guerre
Ils bornent l’horizon, l’empêchent d’approcher

tu peux te reposer, t’alanguir, t’apaiser …

ma maman huile sur le feu, ma maman « bregon », ma maman vive, qui – allez savoir ? – se « bouligue » encore peut-être au paradis pour « faire plaisir » et que les autorités supérieures acceptent sa présence.

22 septembre 2007

LE MOT DU JOUR


LE MOT DU JOUR

Je prendrai le mot par la hanche
à l’atelier ou dans la cour
Tel qu’il vient au devant de moi
Moi qui suis déjà en Septembre
je prendrai le moi du mot d’ambre
sans peur, sans hâte et sans rire
à moins qu’il ne me fasse écrire
dans un éclat.

Et ce mot, caprice ou chimère,
fou à lier ou délieur
je veux le jeter dans les airs
pour qu’il s’en aille voir ailleurs.
Qui le verra passer sans doute
ne remarquera rien ou si peu
mais qu’il le reprenne au vol
le mot sera fier et heureux

Aux vieux mots rabotés et las
je soufflerai un peu de sève
Aux mots nouveaux j’attacherai
un nouveau souffle à leur hochet

Je prendrai – que Dieu me préserve
d’ajouter au mot mes remords ! –
comme un coquelicot en plein champ,
comme soleil au blé en herbe,
je prendrai au mot chaque instant
comme la vie doit à la mort.

Et j’en ferai tout un roman
un roman ou une prière
un poème ou une chanson
Je prendrai le mot sans façon
pour qu’il me serve et qu’il m’observe.

21 septembre 2007

AINSI VA ...


Ainsi va la vie qui va … c’est comme ça que j’avais nommé la rubrique de cet été pour les faits divers autour de moi. Mais quand le fait se rapproche, difficile d’en faire de la rubrique ou de la philosophie. Et pourtant c’est souvent avec des mots, du récit, du poème, que je cherche à sortir de la tristesse qui s’accroche à moi. Je ressens parfois un malaise, comme si le silence était le seul respect à accorder au malheur des autres ; ce n’est pourtant que lorsque j’ai pu exprimer cette douleur, cette injustice que j’ai un peu l’impression d’y avoir fait front.

« Injustice » c’est avec ce mot qu’une de mes voisines, après la cérémonie d’adieu à Rémi, pointe le poing vers les cieux. Je la rencontre à la boulangerie, nos larmes sont encore visibles. Le besoin de dire, de se prendre les mains, encore urgent. Oui, on aimerait accuser qui n’a pas de nom. On se sent, nous tous du quartier qui ne nous voyons pas forcément pendant des mois, qui ne nous sentons pas intéressés de près par la vie des autres, étrangement unis ce jour-là. Bien plus que par des fleurs déposées en notre nom. Je me retrouve le lendemain pour une visite au cimetière que d’autres voisins s’apprêtent à quitter. Cette tombe à même la terre sous ces rochers des trois pucelles qui s’élancent vers le ciel si bleu aujourd’hui, nous avons besoin d’en vérifier la place, son immobilité et son silence. Ils s’éloignent un peu et je risque un signe de croix, une prière. Sans savoir. Sans être sûre de rien. Parce que j’en ai besoin. Une paix me vient à réciter les formules depuis si longtemps dites par tant de cœurs en détresse ou en paix, avec toujours la même incertitude de la réponse. Je ne m’interroge pas sur le sexe des anges, sur la virginité improbable de qui fut mère. Je crois à quelque chose. Quelle que soit la distance à franchir c’est d’un appel dont j’ai l’ardent souci, pour Rémi, pour mes enfants, pour mes petits enfants qui ont joué avec lui, pour chacun des vivants afin qu’ils n’oublient pas de remercier quand il est encore temps. La mort a le pouvoir de rappeler la magnificence du don de la vie. Elle n’explique rien du mystère. Elle rend palpable le sens à accorder minutieusement, courageusement, attentivement, à chaque instant.
Rémi est ressuscité. Il vit maintenant dans quatre corps différents. Son cœur, ses reins, son foie. Les hommes sont parfois capables d’écouter les conseils des dieux. De concentrer leur formidable intelligence, leur maîtrise à servir.
Nous avons bu le café hier avec les parents, chez eux. A leur invitation. Un gâteau maison nous était servi sur la table. Et je l’ai trouvé très bon, très réussi. A ma question sur la difficulté d’accepter le prélèvement d’organes ils ont répondu que c’est eux qui l’avaient demandé quand ils eurent compris qu’aucuns soins ne pouvaient sauver leur beau garçon de 17 ans, en pleine forme avant l’angiome.
« Mais Maman la vie continue » j’ai dit à ma mère qui se rebiffait contre sa propre mort et les absences autour d’elle. Je m’en suis voulu de cette péroraison, je ne l’ai jamais oubliée. Et pourtant … oui ! la vie continue. Un compagnon du devoir ne rejoindra pas son tour de France mais le devoir, le tour, continuent.

Merci Julie. C’est ton commentaire qui, ce matin, deux jours après, me tient ici pour en parler encore.

20 septembre 2007

AUTOMNE


Le mot a commencé a appareillé dans les méninges depuis quelques jours en lisant Aben au jardin, Julie dans la rue photographiant une dame de 9O ans, David " Autum across America" et en écoutant les feuilles mortes craquer sous les pieds à La Loue avant de la quitter. St Nizier a toujours un bon mois de décalage avec le bas, ici c'est encore été et roses.

Automne, mon automne dans mes viscères, dans les arbres de ma mémoire ... Automne des récoltes et des vagues de vent ...

" Dire que l'automne est l'automne n'est pas trahir le jardin" Pervin Shakir, un poète pakistanais.

Jérôme Pellissier, La guerre des âges.
Postface de Pierre Pfitzenmeyer.
Editions Armand Colin, mars 2007
... une guerre entre des vieux captant à leur profit les richesses matérielles et sociales du pays et des jeunes délaissés par une société en crise. Une guerre où chaque camp pourrait bientôt attaquer : les jeunes en refusant de financer les retraites des seniors ou les soins des personnes âgées malades ; les vieux en ne transmettant pas le pouvoir, voire en accaparant les ressources nécessaires à l’éducation et aux investissements…

Depuis quelques mois, qu’elle prenne forme de reproche (de la part de jeunes) ou de mea-culpa (de la part de baby-boomers), l’accusation s’étoffe et pointe les coupables : les seniors.

Coupables dans bien des domaines : ils sont nombreux, très nombreux et faute d’avoir mis au monde autant d’enfants que les générations précédentes, ils forment ce papy-boom, ce « tsunami démographique » (comme l’a dit récemment un ministre), cette « marée grise » qui va paraît-il submerger le pays. Une « marée grise » de papy-boomers qu’on nous dit responsables de tous les maux : du chômage des jeunes, de la dette du pays, du casse-tête des retraites, du gouffre de la sécurité sociale, etc. Coupables, quoi qu’ils fassent : sont-ils riches et en pleine forme, c’est… au détriment des jeunes ; sont-ils pauvres et malades, ils vont… coûter cher aux jeunes.

Mais au fait, ces seniors qu’on attaque tant qu’ils commencent à ressembler aux parfaits boucs émissaires d’une société déboussolée, quels sont réellement leurs revenus, leurs activités, leurs rapports au travail, leurs modes de vie ? Et si l’image du riche et fringant senior était un cliché incapable de rendre compte d’une réalité beaucoup plus complexe… et nuancée ? Et si de très nombreux « seniors », loin de s’accrocher à l’emploi, en étaient exclus de plus en plus tôt, dès 45 ans désormais ; et si, loin d’être riches, ils étaient nombreux à avoir du mal à joindre les deux bouts ; et si, loin d’avoir le pouvoir, les retraités avaient du mal à se faire entendre publiquement ?

Et qu’en est-il, non des seniors, mais des vrais vieux, de ceux qui – même s’ils vont majoritairement bien – souffrent souvent de maladies ou de handicaps. Comment sont-ils considérés et traités, ces vrais vieux dont on nous parle surtout en temps de canicule ? Notre société met-elle à leur service autant de moyens qu’elle le prétend lorsqu’elle déplore le « coût » faramineux des soins et de la dépendance ? S’ils coûtent si chers, ces vieux qui déséquilibrent les comptes sociaux, c’est forcément qu’ils sont aussi bien aidés et soignés en France que chez certains de nos voisins européens... Non, pourtant : les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer, par exemple, et leurs proches, vivent bien mieux dans d’autres pays. Où existent de nombreux lieux adaptés à leur maladie, où les familles sont soutenues et accompagnées, et où la sécurité sociale n’est pas au fond d’un gouffre !

Au fait… ces très vieux, qui ne produisent plus, qui ne consomment plus que des aides et des soins, sont-ils bien compatibles avec une société obsédée par la rentabilité de l’être humain, par son potentiel de production et de consommation ? Le grand nombre des futurs vieux retraités, des futurs vieux malades, ne va-t-il pas devenir un véritable problème ? Comment le résoudre ? Allons-nous nous inspirer du passé – d’un passé proche et pourtant méconnu où l’on découvre qu’il est déjà arrivé que les vieilles personnes ne travaillant plus soient collectivement traitées comme des poids morts, inutiles, superflus.

19 septembre 2007

AUJOURD'HUI , 6 h

Dans le colimateur des rêves
je suis prise et embroussaillée
Quelques mots gris sur un papier
une basse de rythmes cassés
vont-ils me sauter à la gorge ?
J'ai perdu ma route, je pleure
Larmes sèches dedans ma cervelle.
Demain est déjà là. J'appelle.
Pas d'échos dans la nuit rouillée.

C'est aujourd'hui qu'on met en terre
un enfant que j'ai vu grandir
Il jouait dedans mon sapin.
Il glissait sur le pré en neige
dressait son vélo sur le champ.
D'une seule roue défiait le temps.
Je vois les lampes aux fenêtres.
Ses parents sont prêts pour ce jour.
Lui, est-ce qu'il dort ?
Où vont les paupières
quand la lumière les a quittées ?
Son foie, ses reins ailleurs survivent.
Mais son rire et ses idées ?
oh Dieux, je vous en prie, venez
le chercher derrière les murailles
Marie occupe-toi de sa mère
Jésus transfigure sa jeunesse
transplante la sève de son coeur.

18 septembre 2007

retour bis


J'ai la tête qui grésille
les idées qui postillonnent
Internet est à ma porte
Tant de photos sur mes murs
Est-ce moi qui ai choisi
tous ces livres à relire ?
Mes amies toutes ces femmes ?
Quel tri sur les étagères ?
Comment faire ? comment dire ?

Las ma tête ! Restons calmes !
Mes jambes reposez-vous !
Mon chapeau sous une ombrelle
Mes souliers pendus au clou

Demain est un autre jour

st Nizier 10H 30

RETOUR


Hola ! hombres, mujeres !
Soy aqui !
Non je n’ai pas changé de langue, de pays, même si je m’amuse à vous le faire croire par l’apostrophe.
Flot des mots, flash des couleurs : c’est toujours ce que je tente de saisir pour vous le répercuter
En fait ( « en fait » : comme dit mon petit fils pour souligner l’intérêt de sa réflexion) je n’avais pas arrêté ma chasse aux papillons pendant cet été. J’engrangeais avec l’idée de vous retrouver, aussitôt rentrée dans les bras de l’ADSL à St Nizier.
Merci de revenir avec moi.
Merci d’être toujours là dans vos blogs où je vais pouvoir cueillir vos propres échos
hola ! haut les cœurs chers visiteurs !
A notre santé !

13 septembre 2007

Chèvre et feuille

« Et leur couple était tout pareil
Au chèvrefeuille qui se prend
A un rameau de coudrier :
Quand il est lacé et pris
Et s’est mis autour du rameau,
Ensemble ils peuvent longtemps vivre,
Et si on veut les séparer,
Le coudrier meurt aussitôt,
Et avec lui le chèvrefeuille,
« Belle amie, ainsi est de nous :
ni vous sans moi, ni moi sans vous. »
Marie DE France

Chèvrefeuille bien nommé
Ainsi au blog coudrier
Tu te prends et t’éprends encore
Tout seul dans ton coin tu ne peux
Ni te raccourcir les cheveux
Ni dénouer tes allégeances

Retour au bercail montagnard prévu pour la semaine prochaine
Adieusiatz !
Gelzy