Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

30 septembre 2005

DERNIER JOUR


30-9 dernier jour
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Dernier jour de septembre
La barrière est levée
Déjà les chevaux fous de l’automne
En piaffant à ma porte
M’enjoignent de rejoindre
La route préparée qui m’emmène en octobre.
Le vent pourtant triomphe encore
Sur tous les arbres, même les peupliers
Retiennent leurs pépites à la cime, à la crête
Et les corbeaux cornant s’empressent
De narguer les pies blanches et rusées
Le jardin est biné, les courges sont rentrées
En partie. Les cardons attachés
Avec leurs feuilles innerves. Les choux
Se portent haut. J’ai mis dans mon panier
Les coloquintes empanachées de couleurs prestes.
Bref ! tout l’été, en dedans, en dehors
A laissé pour mes yeux ses teintes un peu rudes
Et la température affiche encore
Des degrés claironnants pour cette latitude.
Logiquement je dois refermer ce cahier
Mais qui plaide pour lui ? C’est moi encore bien sûr
Moi, la jeune et la vieille, la chauve et la coiffure
Moi, la reine des jours et des nuits sur mon fief.
Je laisse divaguer ma plume idolâtre
Sur le bleu de l’été, sur le jaune automnal
Tudieu ! Ma mère déjà m’appelait « une » emplâtre
Quand dans ses jambes nues je mêlais mes dédales.
Je ris. J’aime les mots. J’aime ces Rossinantes
J’aime les chevaux fiers et fous
J’aime aimer.
Demain je reviendrai marcher dessus les sentes de Septembre
Grâce à ces pas laissés dans ce cahier fané.

29 septembre 2005

BANQUET DE CLASSE


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Parce que nous sommes restés des gamins (isn’t it ?) je l’attache au pied de la table. Cinquante ans au moins que nous ne sommes pas vus. Il vient pour la première fois au repas annuel de retrouvailles rituelles : classe d’âge et classe de C.C (cours complémentaire). Moi pour la deuxième année consécutive. Il s’avance vers moi avec le sourire. Il m’a reconnue. Moi, non ! Je ne me souviens ni de son visage, ni de son nom, ni de sa présence derrière mon dos en cinquième, ni de la bonne blague qu’il m’avait faite en m’attachant au bureau. « Et quand tu t’es levée tu t’es affalée de tout ton long ! » « Et avec quoi tu m’as attachée ? » « Sûrement avec une ficelle de lieuse, c’est tout ce qu’on avait dans nos poches à l’époque ! »
Savoir pourquoi l’anecdote me fait plaisir. Un brin de passé, gros comme une ficelle, qui me revient. La « bonne élève » stoppée dans son enthousiasme à se précipiter au tableau ! Slack !
Il paraît que notre maître est mort cet été, notre « maître d’un mètre cinquante » qui avait créé le C.C et apporté l’instruction secondaire dans notre campagne. Notre maître de la coopérative scolaire et des représentations théâtrales qui nous retenait jusqu’à « point d’heure » pour répéter. Celui qui est venu en vélo jusque chez mes parents pour les engager à me laisser entrer à l’école normale et rejoindre les bataillons laïques. Mon Bon Maître.
Entre les grenouilles et le magret de canard, son souvenir vient me chatouiller la gorge et mouiller les yeux.

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28 septembre 2005

TRAVAUX


28-wTravaux
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OBSTINATO

Louis- René Des Forêts
« faire en sorte que la voix sonne gaiement »
« remplir son contrat coûte que coûte »
« itinérant coureur de chimères »
« que jamais la voix de l’enfant en lui ne se taise, qu’elle tombe comme un don du ciel offrant aux mots desséchés l’éclat de son rire, le sel de ses larmes, sa toute-puissante sauvagerie »

Ne gardez de la citation que ce qui plaît à la marche, à la danse, tant qu’elles se peuvent, au chant tant qu’il s’ose.

27 septembre 2005

PAIN D’ANNIVERSAIRE

J’avais soigneusement mitonné les préparatifs. D’abord repéré cette ferme à Evieu qui a gardé le four à pain et s’en sert à la demande. Puis achat des canards, poulets et miches afin d’être bien sûre de retrouver les goûts d’antan. Goût du pain blanc des périodes de restriction, Goût d’excellence et d’abondance quand le monde autour de ses trois ans croûle dans la guerre et l’inondation, qu’on ne le sait pas ce que c’est que la tourmente mais qu’on le ressent confusément à regarder l’inquiétude et la fatigue dans les yeux de sa mère.
J’avais chanté en Juillet à la Maison de Pays cette chanson de Pierre Dupont sur le pain, écrite suite aux émeutes de la faim
« On n’arrête pas le murmure
du peuple quand il dit « j’ai faim »
car c’est le cri de la nature
il faut du pain. Le peuple a faim. »
Et donc, mélangeant sans vergogne l’ancien pain au nouveau, la réalité amère du pain manquant au gaspillage de pain aujourd’hui j’avais demandé à Michaela d’organiser le défilé des porteurs de pain à la fin de la chanson au micro pour annoncer l’apéritif.
Michaela a connu la faim en Bulgarie. Elle me l’a dit et je la crois. Elle a gardé pour le pain vrai, naturel (eau, farine, sel, levain) une adoration pas toujours muette. C’est donc elle, vestale du pain, que j’avais chargée d’aller chercher la commande à la ferme : sept beaux pains ronds, sept lourdes miches symboliques. A elle de les disposer sur une belle serviette blanche chiffrée « des autrefois » dans les benons de paille tressée, trouvés intact dans ma maison, et de les faire défiler jusqu’aux agapes débordantes.
Les porteurs étaient Siméon le petit dernier, Sarah, Estelle, Nils, Anouck, Madeline.
Tout s’est passé vite, terriblement vite. J’aurais aimé éterniser cet instant pour les bien voir, un à un, passer le seuil, en charge du trésor. Sérieux comme des mitrons.
Nous étions, comme Autrefois, dans l’instantané magique. Les chansons se sont envolées. Les discours d’amitié. Le chocolat du poème en chocolat a fondu dans les bouches. Le pain s’est consommé. Sarah seule m’a confié sa petite aventure. Avec Natacha elles se sont longuement installées vers le brasero du méchoui et là, du bout de la fourchette, se sont fait griller des tartines. Celles qu’on appelait justement « des rôties » Elles avaient retrouvé le geste des bergères et le goût du pain que l’on prend le temps d’admirer, de savourer, de déguster sans en perdre une miette. Du pain « simple comme bonjour »

26 septembre 2005

SOL SOL RÉ DO


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Solitude en laisse
Qui promène son chien aux chemins du hasard
Eperdument émue quand un regard la croise
Aussitôt arrêtée par un bonjour lointain

Solitude branchée bloguant sur Internet
Avalant des images en guise de banquet

Solitude à deux, à trois ou à quarante
Voleurs volés de tout, ne se privant de rien
Cinéma d’imposteurs sur un théâtre d’ombres

Si longtemps différée que plus fort elle empoigne
Tardivement sonnée en termes d’hallali
Par les explications inutiles sorties
Comme les cloches vides au cul de la camarde

Sonnant du cor dans le noir
Tire des mots
Du clown du chapeau

25 septembre 2005

BELLE LUNE


25neron
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Belle lune belle lune
Sur le ciel diurne
A demi-mots chante
Silence
Du haut

Sur les mélèzes essaie ses plumes
La même qu’hier en partance
Si différente recommence
Eclot

Comme un poussin blanc
Fait confiance

En Vercors aujourd’hui se lisse
Hier en Drôme se hérisse
Sur toits de tuiles ou de bardeaux

Belle lune
Belle gaillarde
A demi-mots
Cligne de l’œil sur l’écho

24 septembre 2005

POMMIER


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Couleur d’automne
Raisin et pomme
Cadeau de femme

Parfum d’automne
Roses encore bonnes
A enflammer

Dis matinale
Ancolie pâle
Pourquoi ce bois ?

Fête d’automne
Génuflexion
La floraison

Automne atone
Bien monotones
Les nostalgies

Alors que s’ouvre
Dans le vieux rouvre
Un cœur gravé

23 septembre 2005

DRÔME


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Drôme ensoleillée encore plus accueillante que prévu.
Un petit ailleurs d’un jour et demi qui lave les obsessions, regonfle les envies. « Fleur de soleil » comme le nom de la chambre d’hôte où nous sommes attendues en amies
La lune est par-dessus le toit. Demi lune blanche du matin, à peine visible. C’est l’observation de l’enchevêtrement du clocher, des chapelles, de la nef par les toits de l’église qui me l’a fait découvrir. Demi-lune, coq entier qui porte mon regard au sommet. Pigeon posé sur la traverse de la croix. Mais mon objectif n’a pu l’attraper.
« je veux pas y aller » renifle le petit bonhomne de trois-quatre ans. Je comprends mieux quand je rencontre la maman au retour. Elle l’a déposé à la maternelle mais revient avec la petite sœur pour une matinée entre femmes. C’est dur l’indépendance, l’instruction quand on est menacé de perdre sa place.
Une femme ramène à son guidon les deux flûtes de pain. La rue est creusée au milieu pour laisser couler l’eau. L’employé municipal lave le lavoir à grande eau, rince le bassin de la fontaine et brosse au balai la tête scuptée. Oui elle est là depuis longtemps me dit-il.
Rapp à l’église mais il s’agit de travaux. Pas un des quatre évangélistes du tympan ne bronche ! A l’intérieur échafaudages, plastiques protecteurs des piliers et radio à fond. Mais je n’ose franchir les dernières barrières pour glisser un œil sur les fresques qu’on a découvertes. Je reviendrai.

23TÊTE
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22 septembre 2005

MATIN TÔT


22 PUCELLES
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Tôt levée pour accompagner Pierre à la gare. 3 degrés : il faut désormais penser que le gel se rapproche. Rentrer la verveine.
A 6h 30 il fait nuit. Le jour monte sur la pente en même temps que nous descendons. En bas la ville crocodile clignote de toutes ses écailles.
Croisé un courageux grimpeur, jambes nues à petites foulées. Un de ces phénomènes comme celui que parfois je redescends en stop vers les 9-10 heures quand il a déjà « fait » le Moucherotte. Une discipline depuis des années qu’il tient à bout de jambes. Je l’ai revu l’autre jour maigri, un bandeau sur le front. Jusqu’à quand tiendra-t-il ?

Premiers bus, quelques « lève-toi » y ont pris place. Calme des rues pas encore stressées par le boulot. Le chantier du tramway attend en silence.

Quand je reviens, le jour arrive très franchement. La ligne des sommets s’ourle de rose. Un serpent de bagnoles s’en va rejoindre le crocodile. Habituel va-et-vient du plateau à la vallée, du Vercors à Grenoble. Flux descendant plus nourri que l’ascendant.
A l’arrivée les « Trois pucelles » ont repris leur veille dans le ciel, nettes de nuit, presque complètement lavées de brumes.
J’attaque la journée par des ratatouilles pour le congélateur et, tandis que j’épépine les tomates, un soleil du tonnerre de Dieu franchit Belledonne pour me chatouiller le bout du nez.
Ma sœur téléphone « oui ! ça va bien ! »

21 septembre 2005

FILLES DE SEPTEMBRE


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Petites filles de Septembre
Déjà superbes adolescentes
Voici que l’heure est arrivée
Vous avez franchi la barrière
Déjà, dans le pré, sans vos mères,
Petites filles vous broûtez …
Fasse que les brouillards d’automne
Encouragent vos epsilons
Ce qui - très exactement -
Ne veut rien dire et pourtant …
Pour moi qui suis votre grand-mère
Je sais que les colchiques amers
Peuvent fleurir comme des roses …
Oh jeunes filles de Septembre
Comme feu couvant sous la cendre
Poursuivez vos métamorphoses !

21filles de sept-web
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20 septembre 2005

La maison aimée


20-fenêtre au papillon
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la maison aimée
sait-elle que je l’aime
dans chaque recoin ?

Vieille de tant d’années
Sait-elle qu’avant moi
D’autres aussi l’aimèrent ?

A-t-elle retenu
Le nom de leurs lèvres ?
A-t-elle oublié
Le bruit de leurs pas ?

Chaude ce matin
Quand le jour se lève
Lit-elle cette lettre
Qu’elle seule a permis ?

19 septembre 2005

Génies


19-génie
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Génies

A la Loue y a des génies
Lanturlu lantureli
Qui font si bien la grimace
Qu’on rit en les regardant
Lantureli lanturelan

A La Loue depuis qu’ils sont
Installés sur l’étagère
Quand on se regarde dans la glace
On se fait des pieds de nez
Pour un peu leur ressembler

On tord sa bouche de travers
On dilate ses narines
On écarquille ses paupières
On se plante dans les oreilles
Du persil et de l’oseille
Et on s’écrit sur le front
« Ne faites plus attention
De respecter les consignes !
Soyez génial simplement !
Et tordu si ça vous chante !
Et bien droit dans vos baskets ! »

Bref ! Ces génies patentés
Sont si bien considérés
Par tous les gens qui y passent
Que La Loue semble en passe
De devenir un musée
De la génierosité

18 septembre 2005

Sérieusement...


18-Bougie Gie 17. 7
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Sérieusement
C’était hier je crois nouvel anniversaire
Sérieusement
Depuis un certain nombre d’années, hier j’ai dix-huit ans
Sérieusement
Je n’l’ai pas vu passer tant il était allègre
et ça sans me forcer : je vous l’ dis très sérieusement

Sérieusement
J’suis allée à l’école pour apprendre les matières
J’ai eu tous mes diplômes et peut-être un peu plus
Sérieusement
Y a pas le feu au lac pour poursuivre ma carrière
d’autant qu’à la retraite on m’paye pour ne rien faire
et que j’y arrive très bien. Sur moi ne comptez plus !

Sérieusement
Nous avons bien chanté hier avec le Claude
On a mis en chantier de nouvelles chansons
qui parlent de la mer, du ciel et des frissons
qui parlent des bateaux sur le bel aujourd’hui
où flottent nos amours même quand elles sont finies

Sérieusement
On a mangé en sauce le lapin d’la Josette
Il était délicieux : Pierre est un bon cuistot
J’ai laissé mes casseroles pour m’occuper du do
Et sérieusement c’était, sur toute la gamme, très chouette

Sérieusement
Je n’ai plus rien à dire de ce jour mémorable
J’ai eu mon taf de vœux et de petits enfants
S’il manque quelques voix j’vais pas en faire un drame
Un autre jour viendra chanter assurément

Si légère d’avoir osé poser valises
Je ne m’préoccupe plus que de cueillir les fleurs
Offertes au jardin, disposes à l’église
Sans demander à Dieu quittance du bonheur

Le lézard sur le mur acquiesce à la chaleur
Et le soleil prépare promesse des couleurs

17 septembre 2005

Bon moment-2


17-pétouilles échelle
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Bon moment 2-
hier au soir, passage chez Josette pour récupérer le lapin que je lui avais commandé. Josette est une copine d’école. Toute sa vie elle est restée là, dans notre campagne profonde, sur ce tout petit territoire qu’elle connaît comme sa poche. Elle s’y est mariée, a élevé les lapins, les poules, les canards, les enfants. Depuis que son mari est mort je la rencontre parfois par les chemins, à pied, en vélo, promenant son temps libre. C’est ainsi que je lui ai demandé d’anticiper sur la date des lapins prêts à cuire. Et elle a accepté le manque à gagner sans hésitations parce que Josette ne sait pas dire Non.
Dans sa maison une petite fille de plus qu’elle « garde » pour libérer les parents. Et puis elle est si facile cette petite ! Le bébé est dans son landau dans le couloir, protégé des insectes par un rideau. La cuisine est si encombrée, la maison de Josette n’est pas en papier-musique !
Une merveille de bébé : rond, rose, calme … dort, se réveille, entrebaille ses yeux, essaie un cri, une grimace, se rendort. J’écarte le rideau pendant que Josette va ramasser les œufs à la grange. Je retrouve des airs de ma petite fille Estelle qui aura bientôt, à la fin du mois, quinze ans. Je me rassasie du spectacle. J’y puise, à l’évoquer, une douceur, une bonté. Bien loin des mots, des idées, des croyances et de leur tumulte. Elle s’appelle Ilona.
Ilona cette nuit m’aide à passer le gué souvent difficile à franchir. Je n’ai plus mal. Je me suis levée pour écrire sans savoir quoi. J’ai trouvé dans le petit bureau de la petite chambre, du papier, un stylo d’avant l’ordinateur, des textes de fond de nuit qui me font sourire. Et j’ai retrouvé ma paix de nouveau-né.

16 septembre 2005

Bon moment-1


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Bon moment 1-
J’arrivais à La Loue. Je reprenais contact avec le jardin, la cour, la maison quand Ch. O a téléphoné pour me demander de participer à la fête du Rhône. Je lui ai dit que j’irai la voir le soir même à sept heures pour en parler ( j’aime tant qu’on se souvienne de moi !)
Privilège que d’entrer dans une maison. Et quelle maison ! Une ancienne maison de garde entre Savoie et Dauphiné. On monte par l’escalier de pierre, de larges dalles d’un seul bloc. La maison a été reprise après un siècle de silence. Elle tenait bon. Les poutres, les planchers sont d’origine. Du bois partout l’habille : meubles, cloisons, portes bien sûr. Bois de couleurs composées, bois gravé, sculpté et même écrit : dans la cuisine un poème zen. Les meubles, œuvre du Maître de Maison - jamais ce mot ne m’a semblé plus justifié - ne ressemblent à aucun autre. A la fois très anciens et tout nouveaux de conception, des astuces de coulissage, des tiroirs, des proportions de navires …
Après notre entretien dans sa pièce de travail tapissée de livres Chantal me fait visiter la maison. Nous passons au premier étage. Derrière : le jardin en terrasses. Un néflier. Je ne connaissais des nèfles que l’expression négative. Je me suis donc dérangée pour des nèfles et j’en ressens un grand bonheur d’être témoin de tant de richesses.
Après la visite nous nous racontons l’une à l’autre, notre parcours, nos intérêts, nos projets. Nous nous découvrons une connaissance commune, une amitié pour moi ancienne, pour elle vivante. Le courant passe, le tutoiement.
Je lui dis que les bouquets qui pendent au plafond ressemblent aux miens, en plus fournis. Les oies des tableaux peints par sa fille caquètent avec nous, on dirait qu’elles vont traverser la pièce pour nous rejoindre en se dandinant.
Je rentre avec les feuillets des interviews sur le passé de ce coin de Rhône.

15 septembre 2005

Impatiences


15-courge
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Les anémones du Japon

N’ont pas contenu leur impatience et fleurissent à tout va.
Les haricots, malgré les limaces, ont développé une marée de feuilles et de haricots, des fins, des gros, des mi-gros.
Les courges continuent leurs lancées essentiellement en feuilles et fleurs. Les quelques fruits sont bien modestes et d’un vert si cru que les brouillards qui commencent ne leur donneront pas le temps de rougir. La photo est allée se prendre chez le voisin qui a installé le phénomène sur trépied directement en bordure du chemin pour que tout le monde profite de sa vue. Si vous y êtes sensible remerciez Ercole !
Les tomates sont délicieuses cette année. Sans aucun traitement chimique elles ont tenu le coup. J’ai même pu stériliser quelques pots de coulis.
J’ai passé la tondeuse mais elle va mal, va falloir la changer !
Changer aussi mes habitudes ! « Le corps ne suit pas » Un travail de jardinier c’est un travail au jour le jour, attentif et patient. Tout vouloir rattraper en une journée est stupide.
Je pense à ce montage de chansons et de textes que j’ai envie de mettre en scène sur le thème du Jardin. Ça pousse de plus en plus dans ma tête. Des lancées jusqu’au Portugal !
Comme mes courges, spectaculaires mais improductives ?

14 septembre 2005

Vierges-Mères

« En ces jours cléments du mois d’Août, on voit partout des mères portant des tout petits à peine nés. Chacun admire ces mouvements de piété parfaite, cette paix, cette enveloppement, cette précaution, surtout ce retour de l’enfant vers sa propre vie, parfaite amitié et adhérence, qui n’a point lassé les peintres. A bon droit les prêtres célèbrent la Vierge Mère en ces temps d’été. Mais y penseront-ils seulement ? Et qui donc y pensera ? Le vrai culte se voit dans la foule, sans une seule faute ; l’impatient se range de lui-même ; la mère passe la première partout, comme une reine. Ce bonheur sans paroles, et par la seule vue, range les passions et les fait sourire. /…/
Adorons maintenant le vrai et beau visage des mères. Guérissons-nous de grimace. Imitons cette paix. La justice suivra. »
Alain 20 Août 1923 « Propos sur la religion »

Nous étions allés les célébrer, les vierges-mères, au sommet du Moucherotte le 15 Août. Nous : tous ceux fervents, sportifs, montagnards consentants, qui voudraient relier la terre au ciel. Le prêtre avait charrié son aube, l’autel ; les musiciens leurs violons, violoncelle, guitare. Le vent avait transporté ses nuages, ses brumes, ses coups de froid.
Sur le chemin montant, à l’une des étapes, j’ai demandé de diriger la prière vers ma fille. Force et espérance pour elle, ô mères ici rassemblées ! Et j’ai cru à l’efficacité de la prière.
J’ai vu au printemps dernier des passants s’écarter du trottoir pour laisser Marie, la fille de Pierre, enceinte jusqu’aux dents, passer avec son port de reine. Derrière elle, la jeune femme croisée avec qui j’échangeais un sourire me glissa « Je l’envie ! »
Dans ma vie, les moments de naissance furent sans doutes, sans tourments d’aucune sorte, autres que ceux de ne pas bien assurer la tétée. Je comprends mon mari qui, constatant cette félicité de mère et de femme enceinte, ne songeait qu’à me procurer une nouvelle fois ce bonheur, en remède à tous nos différences et différents.
C’est la maternité qui donne la virginité aux femmes. Je continue quelle que soit la difficulté de la vivre cette virginité féconde jusqu’au bout, longtemps après qu’elle se soit déclarée, je continue à plaindre les femmes sans enfants même si elles affirment avoir fait un choix lucide.


14-Évola
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Au Portugal dans les églises toutes les vierges avaient une réalité bienveillante, de celles chamarrées comme des princesses, habillées de blanc, d’or et dentelles aux plus humbles, naïvement colorées sur bois brut. De celles qui portent l’enfant dans son ventre et le soutiennent de ce geste familier aux femmes enceintes, à celles qui se promènent avec Joseph sur l’esplanade du temple, le petit dans leurs jambes. Celles qui acceptent ( comment faire autrement ?) que le fils dise « ôte-toi de mon chemin ! » et celles qui dépendent le corps pour une dernière toilette.

Bref ! Je ne voudrais pas trop m’attarder sur le sujet qui tire facilement de moi des larmes. Ce n’est pas le jour. J’ai tant à faire !

13 septembre 2005

Laine

Je suis faite de laine que tricotait ma mère
De chaussettes, de bas, de chandails et bonnets
Je suis faite de laine : chemises américaines
La guerre se finissait, l’pull-over arrivait

Parfois de cette laine la peau encore me gratte
Le cœur se tient au chaud, la mémoire me revient
Et sur les cinq aiguilles en fer qui se dégradent
Mes doigts tournent en rond jusqu’au petit matin



13-portrait
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Pas de rêve de laine mais la chanson se devait de faire pendant aux couplets paternels en ce mois anniversaire.
Pas de laine au balcon puisque les rayons du soleil me parviennent à travers la vitre de la véranda. Le soleil revenu. L’atterrissage a été rude Samedi du matin d’aquarelle sur le port de Setubal au soir trempé d’averses à l’arrivée à Satolas.
« La laine ma fille il n’y a que ça de vrai ! » Oui ma mère je t’obéirai. Je « ferai attention ! » Ce grand froid, cette panique qui m’ont pris hier, je réalise qu’ils coïncident avec ton agonie et que, quinze ans après, elle me traverse toujours avec la même horreur. Cependant je viens d’étendre au jardin un bustier fabuleux en paillettes et perles acheté 1 euro dans les soldes portugais. Mes épaules ne sont pas suffisamment bronzées pour l’arborer dignement mais je me promets, à toi aussi ma mère lointaine, de le porter ce jour-là où tu m’as mise au monde et qui reste, indéracinablement, imprimé dans ma chair. Bronzage permanent.

« Indéracinable ment » vient de corriger l’ordinateur. Peut-être a-t-il raison !

12 septembre 2005

Rêve de pain, de pâte à pain …


12-pate à pain
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Nous sommes une assemblée qui doit se nourrir. Une assemblée sympathique qui chante, fait du théâtre. Et voici que s’étale à mes pieds une flaque de crème ou de lait. On ne va pas laisser perdre ça ! Le sol n’est pas très sale après tout. Et je malaxe la farine surgie miraculeusement, je forme un levain que je dépose à côté sur un rebord de fenêtre puis, revenant à la flaque, agglomère le plus possible de farine et, le temps de me retourner, quel miracle ! un énorme pain rond a levé, prêt à mettre au four. Il ne suffit que de le poser dans un benon et de l’emmener sur la charrette.
Je suis faite de pain. J’ai aimé le pain portugais au goût musclé du pain de mon enfance. Pas cette pâte que je dis gonflée à la pompe à bicyclette et fabriquée en usine. Juste ce qu’il faut de levure, de qualité de farine, de travail de la pâte, de temps de cuisson. Du vrai pain. Attentionné.
J’ai aimé le pain de Tossiat préparé pour nous, les compositeurs de chansons, par les amis de Maître Rémi. « Du pain qui cale le ventre » aurait dit mon père. Du vrai pain !
Notre Père donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien !

Je suis faite de pain que pétrissait mon père
Dans la maie à cinq heures qu’on nomme ailleurs pétrin
Du pain de nos javelles, du bon blé de nos terres
La batteuse au soleil alors battait à plein

Parfois de ce pain blanc je lèche encore la croûte
Ferme par le dessous, brûlée par le dessus
Et sans faire de grimaces puisqu’il faut bien grandir
J’avale un gros chagrin sur mon morceau de pain

11 septembre 2005

Starting-blog


11-fleurs et fruits
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Je fus en mes jeunes années dans le peloton de tête aux soixante mètres de course à pied. Jamais sur grandes distances. Nous n’avions le plus souvent comme avertissement que 1-2-3- Partez ! Parfois dans les compétitions le sifflet qu’il ne fallait entendre qu’à la seconde précise. Angoisse des départs. Désarroi des arrivées. Desharçonnée par le drapeau final. Déjà ! c’est déjà fini ! J’ai gagné ? C’est moi qui me retrouve là dans les mêmes chaussures ?
Une camarade nous calait le pied arrière pour ne pas rater le départ. Puis j’appris les « starting-blocks » à l’américanisme vainqueur.

Blogue bien ! m’a dit Pierre en descendant à Grenoble. C’est lui qui cale le pied au démarrage. Lui qui instrumentalise la diffusion des images.
C’est Julie qui m’a mise sur la ligne. Grâce à elle, à son blog que je regarde à chaque fois que je peux, modèle pour moi de l’endurance et de la vigueur. Grâce à ses petits « comments » chaleureux je maintiens la forme pour … Je reviens me placer.

Au Portugal il m’est arrivé de photographier en vue de cette transmission incertaine. Qui lit ? Pourquoi ? Pour quel hasard ? Quelle part donner à cet extérieur si complexe, si inconnu. Je n’aurais peut-être pas lu de la même manière un poème dans cette librairie de Porto si je n’avais eu en tête avant de partir le blog d’un autre poète et son appel au cloître et au silence ? J’ai eu envie de recopier pas seulement pour moi mais pour lui, pour d’autres …
C’est dans un autre blog que Pierre m’a trouvé une véritable « Lettre de la Religieuse Portugaise » alors que l’encyclopédie ne faisait qu’une allusion à l’œuvre.

Partir c’est mourir ou vivre un peu ? Quelle question ma belle ! C’est vivre deux semaines de plus de bonheur et d’attention au bonheur.
Et revenir ?
C’est remettre ses pieds dans les starting-blogs. Tous ! Cueillir le bouquet des roses, millepertuis, belles de jour (comme toi) (souvenir de ton vieil ami Barbaz), croquer les pommes que t’a données Roger ton frère, mettre en album tes aquarelles, repasser le linge … etc …
C’est revenir à toi en confiance et à tous ceux qui aiment que tu vives et que tu gagnes la course de chaque jour.

10 septembre 2005

10-gabian


10-gabian
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Obrigada ! (merci)

pour ta main sur ma hanche
quand la nuit enfin penche
vers moi son regard bleu
*

Mon amour, mon amour si doux
Mon amour si parfumé à la noisette
Mon amour de plantation et de cueillette
Je pense à vous
Je pense à vous et plus j’y pense
Mon amour incernable de septembre
Plus je vous trouve doux et beau et tendre
Mon amour vous êtes mon amour
Vous avez été là avant même que je sache
Que vous étiez l’amour, celui dont on se cache
De peur que trop de joie ne noie ce petit cœur
Et que trop de bonheur ne dévore
Ce peu d’esprit dont on faisait tant cas hier encore
Mon amour vous êtes mon amour
Et j’ai pris votre main quand vous preniez la mienne
Gardez-la je vous prie
Je garderais l’empreinte de cet amour sans nom
Qui me fit sans contraintes libre d’aimer
De tout mon cœur, de toutes ses paillettes.

09 septembre 2005

9-Lisboa-crs1


9-Lisboa-crs1
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Sortis de la Sé la vieille cathédrale, où on s’apprête à célébrer un baptême, nous nous dirigeons vers un restaurant d’angle de rue. Agent de police qui contient les curieux, fumées. Un incendie ? Mais non ! J’aperçois un bloc de CRS noirs. Ici on refait 68. Sans doute les figurants portugais coûtent moins cher qu’en France. La rue est devenue « Rue st Jacques ». De l’argument du film nous ne saurons rien. Un jeune homme reflue, le drapeau noir en main et la bouche couverte bien que ces fumées-là ne soient guère toxiques. Il s’adresse en portugais à l’acteur qui bêtement lui répond « je ne comprends pas »
Je me sens agacée … Comme si je ne supportais pas qu’on plaisante avec les symboles.
A part ça le repas était bon, chaud … les deux restaurateurs, le mari et la femme, n’avaient pas dépensé toute leur énergie à regarder le spectacle différé de la rue.

08 septembre 2005

8-Lisboa-vue générale


8-Lisboa-vue générale
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Lisboa

Je dis Lisbonne
Quand j’arrive du sud et traverse le fleuve
Et la ville s’ouvre comme si elle naissait de son propre nom
Elle s’ouvre et se dresse dans son étendue nocturne
Dans son long scintillement d’azur et de fleuve
Dans son corps amoncelé de collines
/…/
tandis qu’à l’occident la vaste mer s’élargit
Lisbonne oscillante comme une grande barque
Lisbonne cruellement bâtie autour de sa propre absence

*Sophia de Mello Breyer, écrit sur la pierre : terrasse du château St George

07 septembre 2005

7-Évora-virgo


7-Évora-virgo
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Vierges de Septembre

Les voici toutes, à leur place … au Portugal
Au travail, au jeu … passant près de moi, s’arrêtant un instant
Mes soeurs de Septembre
Obrigada !


7-Lisboa-tram
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7-Évora-restauration
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7-Porto-fillettes
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06 septembre 2005

6-oiseau


6-oiseau
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Notre-Gare-des-Oiseaux
Elle est venu à nous à l’improviste quand, lassés d’un long Alentejo qui n’en finissait pas d’onduler entre les collines nous cherchions un coin à pique-nique. Côté champs elle offre son enseigne en azulejos mais les fenouils sauvages, les détritus, indiquent clairement qu’elle ne fonctionne plus. Côté quai, bancs souillés par les rats, horloge arrachée, aiguillage bloqué. A l’abri du vent, au soleil, nous n’y serons pas dérangés. J’arpente le quai en mangeant mon sandwich et là, soudain, posé sur la maison du chef de gare : le premier oiseau. Nous en comptons six, tous plus colorés les uns que les autres. Aussitôt la collection engrangée j’adopte le premier pour l’orgue de Barbarie. Il me paraît si simple à reproduire, si bon chanteur. Des pages d’un agenda déchiqueté Pierre découvre que l’abandon a dû se faire en 1993. On aperçoit une usine désaffectée, de petites maisons ouvrières. Est-ce une briqueterie qui faisait vivre la petite gare aux oiseaux ?
Le temps d’un pique-nique, des photos, ce fut Notre Gare. Les oiseaux à ailes volantes ne nous avaient laissé que les pépins de raisins et les noyaux d’olive. Ceux à ailes fixées sur carrelages, des réserves de couleurs. A regarder les banquettes de béton cernant les anciens massifs du petit jardin j’ai imaginé la cheffesse de gare amoureuse des fleurs et des oiseaux. Son ennui dans le silence ocre et brun de l’Alentejo déserté à l’heure de la sieste.

05 septembre 2005

5-Gilberto


5-Gilberto
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Celui-là sait se faire remarquer. Sa maison est, non pas couverte de graffitis mais peinte, écrite en mots bleus sur murs blancs. De plus quand nous passons il fait soleil, nous avons chaud, un bar est en face. Pause bière et pose photos. Tandis que je m’installe avec l’aquarelle l’auteur sort de sa maison ( nous en verrons dans un instant de multiples reproductions envoyées des quatre coins d’Europe).
Toujours les mêmes toits orangés, le même ciel blanc et bleu aux couleurs des maisons. Derrière : la même terre ocre
Beau gars hein ! et belle touriste ! Car c’est de photos dont Gilberto est gourmand. Il a sorti le drapeau, a traversé la rue.
Un peu fou Gilbert mais sans danger. Ne demande pas d’argent. Juste le plaisir d’empoigner la hampe d’un drapeau, de poser devant sa maison, de proclamer le droit des peuples à faire la paix et non la guerre. Plus jamais de fascisme !
N’amuse plus les voisins vaguement gênés de cette publicité gratuite à ce coin de village. Quand nous repasserons deux jours plus tard il est toujours là, cette fois coiffé d’un bonnet de Pierrot lunaire, bouille épanouie, guettant le touriste et la prochaine voiture qui s’arrêtera …
Il me ressemble. J’écris sur du papier chiffon pour qu’on s’arrête près de moi et qu’on discute. Lui n’a trouvé qu’un poème peint en bleu sur peau de maison blanche mais veille attentivement à sa duplication à travers le monde.

04 septembre 2005

4-Porto-librairie


4-Porto-librairie
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Dans le silence de la terre. Où être c’est habiter.
L’ombre s’incline.
Je demeure
à l’intérieur de la grande pierre d’eau et de soleil.
Je respire sans le savoir, je respire la terre.
Un intervalle de douceur ardente et longue.
Sans sombrer dans le sommeil vert.
Je m’enfonce, serein,
fleur ou feuille s’ouvrant feuille après feuille,
me respirant, me réfléchissant,
dans le dedans grand ouvert.
Je ne sais si je commence.
Un visage se défait, un goût au fond de l’eau ou de la terre,
Le feu unique consumé en air.

Voici le lieu où le centre s’ouvre,
ou la permanence claire et lisse
abandon semblable à la pure épaule
sur laquelle rien ne se dit,
et dans le silence la bouche s’unit à l’espace.

Pierre harmonieuse,
de l’abri simple,
lucide, uni, ombilic silencieux
de l’air.


ton corps
renaît
à fleur de terre.
Tout commence.
« Respirer l’ombre vive » Antonio Ramos Rosa
recopié sur une étagère de la librairie Rua Carmelitas « Lello e Irmao » à Porto

03 septembre 2005

3-la mer


3-la mer
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Mais c’est elle !
- Qui Elle ? la belle
- Non c’est lui
- Lui ? Lequel ?
Le fort et le lucide
- Ah bon !
Il ressemble à Elle
Comme deux gouttes d’eau
- Pas étonnant c’est son jumeau
Si c’est Elle elle murmure
Si c’est bien lui, il gronde

Mais c’est lui
Qui ?
Le ciel
La nue vous voulez dire
Le nu et ses secondes
d’éternité
Branchées sur le miroir de l’onde

Est-ce moi ?
Il te semble ! c’est bien toi qui crayonnes
Qui contemple et ravit
A la face du ciel
Ces yeux d’eau sur la mer

02 septembre 2005

2-Porto-rue descendante


2-Porto-rue descendante
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Un ciel laiteux
Les toits déteignent
Réapparaissent
Fixent un point d’orgue
Le bruit brumeux
La ville aussi a des langueurs
de vent de mer
Moite et frisquet

*
C’est une rue
Elle descend
La cheminée plus ne chemine
Posée, Vigie sur le ciel bleu

Je voudrais prendre
avec mes doigts
les toits de tuiles
fixer regard
sur l’escalier
d’un temps qui passe
pourtant posé
dessus la marche
où je m’assieds

01 septembre 2005

1-Tomar Vierge


1-Tomar vierge
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Septembre

Septembre c’est mon mois
Ma mère me l’a donné
Mon père a voulu que j’y sois à ma place
C’est le mois le plus doux
J’y fais mes espérances
J’y relis mes cahiers
Je laisse aller ma chance …
J’y pose comme Vierge mes lointains Moyen-Age
à l’angle d’un vieux mur, au bord d’une rivière
C’est un mois de vendanges
Mes roses cette année sont allé me cueillir jusques au Portugal
Que le raisin est bon quand la rose fait signe
à trois heures du matin comme sur une vigne !

D’une nuit de décembre
Septembre m’a fait naître
Joignant le sens aux mots
Le jour à la fenêtre