Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

04 août 2010

FRISSON


Bien sûr il y a le grand. Tous comptes fait assez rare. Mais les petits si on les additionne ? Frisson du vent sur l'eau de l'étang, frisson de l'aquarelle qui capte son passage. Frisson de la voix quand passe l'émotion et le chant n'en est que plus troublant, intraduisible. Frissons du rêve qui ressuscitent dans le corps le grand chambardement initial, la naissance, la source. Frisson d'extase quand la statue que l'on prie ardemment pour l'amie envoie des ondes de confiance et la vie continue et la vie est belle et la vie est sauvée. Frisson de la main et des yeux qui feuillettent le livre et y trouve exactement ce qu'ils pressentaient : Hier "Les clowns lyriques" de Romain Gary ( merci Nouchka de l'atelier pour la précieuse indication) Frisson, hier encore, devant l'arrachage des pommes de terre. S'apercevoir si longtemps après avoir commencé une carrière de planteuse banale mais instructive qu'une patate mère garnie de sa ribambelle de petites et moyennes patates n'a pas vieilli d'un fil, reste ferme et drue. Frisson des tubercules se bouturant eux-mêmes. J'ai replanté ""les repoussons". En Automne si l'aventure réussit je vous en donnerai une fricassée. Exemple donnée de la mère patate, (dites encore "truffe" chez nous) à la mère humaine ! Frisson quand même et malgré tout lorsque dans la maladie et la souffrance fuse la joie. Frisson de l'invitation impromptue. Les grillades étaient bonnes. Peupliers, roses: Se sentir charnellement de toutes les familles frissonnantes.