Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

30 novembre 2012

proposition à Solange



un bonheur en pointillés
jaune et vert comme groseille
( déguisée en perroquet)
pointe le bout de son nez
se faufile dans l’aiguille
élargit le point du jour

un bonheur à quatre temps
quatre couleurs
quatre audaces
bleu et rose comme limace
( qui se serait déguisée
en layette pour bébé)
et si pressé d’arriver
qu’il prend son mal en patience
et son bien par les deux bouts

un petit bonheur debout
un petit bonheur à moi
Au petit bonheur la chance
de chanter Alleluia
de m’attraper par l’oreille
et Solange par les doigts

27 novembre 2012

qui marche ???


Qui marche dans la galerie
Est-ce trois heures ? Est-ce minuit ?
La nuit
bat ses draps noirs contre mes tempes
Mais les talons ont réveillé
quelques mots blancs sur le papier
La chance
est qu’ils ne soient pas trop rouillés
J’ajuste
au rythme des pas silencieux
doigts clopinant sur les syllabes
tambour battant contre mon buste
Pêcheur, la nuit sort du fourreau
l’épée d’argent d’un jour nouveau
la lance
En guise de carpe et brochet
tire un rayon de mes reflets

24 novembre 2012

les postunades


Les postunades
Autre expression qui me vient aux lèvres quand je vois Jacqueline et Maurice assis sur un traîneau rempli de carottes et occupés à en couper les fanes pour engranger la provision d’hiver.
Belle récolte. Non ! prétendent-ils ( pas assez grosses, mal sarclées …) mais je suis tout de même bien contente de mettre la main au couteau et à l’ouvrage pour m’imprégner de bonne terre lourde et faire comme si je participais à la manne.
Comme autrefois. Quand les postunades étaient celles de Maman et la récolte pour notre famille.
Je leur raconte le «  More Bigalé vo no faré de postunades ! », = mère Bigallet vous nous ferez des carottes !, mon arrière grand-mère étant célèbre pour ses carottes à la crème dans tout le village. Mais ils ne connaissent pas ce patois-là en Vercors. Ou bien il a disparu.
Les carottes alimentaires des humains étaient donc rebaptisées ainsi. Le mot carottes désignant les betteraves pour les bêtes.
Quelle importance me direz-vous, un mot qui s’en va, avec ce qu’il charriait de souvenirs, de nostalgies, de succulence …
Au fait moi je détestais les carottes en sauce blanche qui m’écoeuraient.

Je n’aimais d’ailleurs pas plus les choux, les topinambours, les radis, … les légumes en général. J’étais une grignette.
Qu’est-ce qui m’a fait passer du statut de « pouillante » ( sans appêtit)  à celui de gourmande, voire de dévorante, de mots, de fruits, de fruits en phrases, de mots en grappe ?
Le changement climatique ? l’âge avancé ? les nouvelles sélections de graines, de la Nantaise à la Colmar ? 

23 novembre 2012

la fleur TU SAIS


Elle est la fleur « Tu sais »
« Tu peux »
Elle est fleur du matin
et fleur de tes prunelles
Hélice de tes ailes
Moteur de ton amour

Elle est la fleur fleurie
ardente, évidente,
à l'ombre de tes doutes
au revers des chemins
et sur la grande route

Bien sûr elle fanera
Là n’est pas la question

Elle est la fleur du Jour
Réponse est son nom
Et réponses plurielles
 ps: réponse aux premiers essais à l'acrylique d'une octogénaire qui dénigrait sa production

22 novembre 2012

l'oeil de la nuit


L’œil de la nuit

Étonnant comme nous poursuit, nous rattrape à certains moments, un mot, une expression, un souvenir …
Frappée de cet étonnement je le note
Et donc, fixé sur une feuille de papier, grand ouvert et me regardant «  l’œil de la nuit »

Ma mère, qui avait souvent des insomnies, affirmait au matin qu’elle n’avait pas fermé «  l’œil de la nuit »
Je savais qu’elle était la lourde responsabilité de maman en toutes  choses : tricoter contre le froid, nourrir contre les restrictions de la guerre, cadenasser les portes contre les bandits et les voleurs …
Mais rusée comme elle l’était, intelligente, volontaire, courageuse … comment avait-elle pu rater cette mission au point d’en être si tourmentée au matin ?

C’est affaire de femmes de fermer les yeux. Elles chantent aux enfants, soit-disant pour les endormir, en fait pour les garder encore à elles dans leur sommeil :
«  ferme tes jolis yeux
car tout n’est que mensonge
au pays merveilleux
au beau pays des songes … »

Elles ferment les yeux des morts, geste pieux, geste de prudence. Et si leur regard continuait à nous pourchasser …

Me vient une idée un peu burlesque : la tentative illimitée dans le temps et l’espace de Pierre Soulages ne serait-elle pas, comme celle de ma mère, que l’irritation contre plus fort que soi. Fermer l’œil de la nuit pour avoir le dernier mot.
Car les yeux parlent parfois si fort qu’on espère, en les fermant, leur clore le bec pour se reposer.

21 novembre 2012

peur du noir


Est-ce que j’ai « aimé » l’expo Soulages ?
Je ne me suis pas posé la question Solange mais merci de me la poser. Sinon vous auriez eu déjà un flot de réponses aussi vagues que le verbe AIMER.
J’ai été interrogée par cette expo. Elle n’a pas fini de le faire. Disons que la question du NOIR, de ses symboles, de ses interprétations, de ses représentations, intéresse mon vécu, mon imaginaire … Qu’un homme ait consacré sa vie et son œuvre à en percer le mystère, à en mettre à jour les qualités de lumière me touche comme tout ouvrage têtu, toute œuvre tenace menée le plus loin possible.
Depuis longtemps la peur du noir m’habite. ( j’apprends par Télérama que la diva Arièle Dombasle aussi). Je dois, la nuit surtout, vaincre la traversée pour accueillir le matin et les couleurs.
Ce qui me plaît dans les vastes et nombreux panneaux verticaux de Soulages c’est que je n’y trouve plus ma peur. Le noir est pris « bille en tête » pour ce qu’il est : une couleur. À prendre, à comprendre, à suspendre aux murs, à laisser et à reprendre. Couleur mentale que le travail peut faire advenir indépendamment du mental. Couleur légère ou lourde, comme la qualité de l’air que l’on respire.
Avec ce noir-là débarrassé de ses fantasmes je peux agir sur le monde. À pied à cheval en voiture …
À encre de chine, à peinture à l’huile, à acrylique, à seiche que veux-tu …

« La beauté vient de l’abandon du refuge des formes anciennes pour l’incertitude du présent »
Mathias Enard «  Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants »

abandon des formes et des couleurs anciennes donc !
allons-y !


17 novembre 2012

aspho ...


Qu’ont donc à faire dans ma cervelle
Les asphodèles ?
Si elles étaient des asphodaux
Je pourrais les prendre au mot
Dans mon cerveau
Mais aspho d’Elles n’est pas Aspro
Ni Aspirine
Donc, sans plus me tergiverser
Ces liliacées je vais loger
Dans le jardin de mon grenier

C Q F D

 ASPHODELE Cette plante liliacée aux feuilles vert sombre et aux fleurs blanchâtres poussait selon la légende antique sur les prairies du monde souterrain et réjouissait l’âme des morts ; elle était consacrée aux déesses Déméter et Perséphone : d’après les mythes ses bulbes tenaient lieu de repas des morts retenus dans l’Hadès, mais les vivants en mangeaient également lors des périodes de pénurie et ils étaient réputés guérir les empoisonnements. Ses grappes de fleurs de couleur pâle, appelées en latin hastula regia, servaient à décorer les portraits des dieux. Selon une tradition qui se perpétue encore dans les pays méditerranéens c’est un symbole de deuil ; les hommes de l’antiquité croyaient qu’elle faisait fuir les mauvais esprits et l’associaient à la planète Saturne
TERGIVERSER
oui je sais intransitif mais je fais ce que je veux puisque :
"user de détours, de faux-fuyants pour éviter de donner une réponse nette, pour retarder le moment de la décision"

16 novembre 2012

NUIT BLANCHE

"Je ne saurais jamais tout d'elle. Elle m'apprit la nuit blanche. il y a une passe non verbale dans l'univers qui est devenue de plus en plus mal connue au fur et à mesure de l'écoulement du temps et du tarabiscotage de l'histoire. Pourtant cette passe, cette faille, ce défilé, cette pessah, cette ruelle, cette douve, exige la destruction de l'expression linguistique, impose la suppression de la vision, requiert l'étreinte sans rivales, sans rêves, sans somme. Bouche close, yeux fermés, nuit blanche sont les trois modes de passage. C'est pourquoi dans tous les contes les plus anciens que l'humanité s'est dits jadis à elle-même ils formaient les tabous de l'amour."
Pascal Quignard " vie secrète

* P Soulages expo
Ici le mur blanc devant lequel se massent les spectateurs va éclairer les peintures noires d'en face

15 novembre 2012

NUIT NOIRE



La clé à mollettes

D’abord retrouver mes lunettes
3 tours de maison : ça y est !
Ensuite coucher sur le papier
la clé
Répondre à l’interrogation :
- Qu’est-ce que le noir ?
-       Qu’est-ce que la nuit ?
Nuit noire n’est rien qu’une abstraction
Quand je dors, surtout quand je rêve
toute la scène est éclairée
Et quand je viens de programmer
-       après moult et moult tours de passe-
passe -
que je vais me planter sur pieds
aussitôt la lampe s’éclaire !
La nuit avec elle pétille
fourmille, grésille, trubille
( ça c’est ce qu’en dit ma mère)
Clé à mollettes m’a trouvée
prend ma main, dispose mes doigts
glisse sur le papier étroit
jusqu’à recouvrir leurs phalanges
en jouer comme sur piano
Hourrah ! hourrah ! Hourrah !
(3 fois)
Sauvée je suis, sotte et sauve !
La nuit noire jamais ne m’aura
puisque Nuit Noire n’existe pas.
C’est simple à dire. C’est simple à faire.
Je peux aller me recoucher
lier à mon esprit mes rêves
et lier ma tête à mes pieds

Alors cette clé à mollettes  ?
Qu’est-ce que j’en fais ?

OK ! je la range, la glisse sous la couette.
À bien resserrer les boulons
elle protège mes illusions
ET – NOUS L’AVONS DIT- MES PHALANGES
Cré nom de nom !

14 novembre 2012

Visage du noir


Visage du noir

Je trouve chez Maurice Blanchot «  le livre à venir » :

« … mettre à nu les choses, nudité qui est comme celle d’un immense visage qu’on voit et qu’on ne voit pas et qui, comme un visage, est lumière, l’absolu de la lumière, effrayante et ravissante, familière et insaisissable, immédiatement présente et infiniment étrangère, toujours à venir, toujours à découvrir et même à provoquer, quoique aussi lisible que peut l’être la nudité d’un visage humain »

et il me plait bien d’assortir cette réflexion à une peinture de P Soulages que j’ai photographiée samedi, une photographie c’est-à-dire une représentation de la réalité, amplifiée, déformée, reconstituée par l’appareil et par le choix de l’angle.
Puisqu’il nous y autorise, laisser son œuvre aller son chemin vers l’autre, moi, libres comme l’air qui nous entoure et nous éclaire, nous  renvoie la lumière et capte la nôtre. Reflet et miroir, éclairant et éclairé.
Y voir un visage, une nudité, un parcours «  toujours à découvrir. » et, empruntant le titre de Blanchot : un visage à venir.
Ouvert à notre immensité.


13 novembre 2012

Outre-Nuages


« Mais dans tout ce qu'on fait il y a toujours un peu de notre vécu. »


Oui Solange, oh combien pour ceux qui comme moi sont captés, si souvent, par leur passé, au point d’en être envoûtés, sortis du réel !

Cette captation se traduit ce matin brumeux- et l’effort pour en émerger- par le geste de me raccorder à vous tous, les bienvivants, les bienveillants, qui habitez avec moi ma cervelle. L’ordi est moyen et remède. Dès l’instant où il s’éclaire, le présent prend place à ma table.
C’est donc vous Solange, mon point d’ancrage québécois, qui ouvrez la porte des mots du jour, de la lumière pour les aider à entrer.
J’ai éclairé une bougie auparavant, geste lui aussi machinal. «  il vaut mieux éclairer une couleur du jour que de maudire l’obscurité de la nuit » n’est-ce- pas ?

Si le travail en noir de Pierre Soulages m’interroge si fortement, c’est que j’y trouve ma propre intensité de recherche. Mon obstination à forcer le plus-loin, l’outre-mesure, le mieux-accordé, l’encore-nouveau à me rejoindre …
Est-ce cela être artiste : pousser jusqu’au terme une obsession ? désenclaver les verrous qui se referment immanquablement l’œuvre à peine posée.
J’ai beaucoup tourné autour des couleurs vives. Comme avec les mots. Comme avec la musique. J’y ai trouvé des reflets qui m’ont aidé à vivre, la conviction que j’étais moi-même lumière et couleur et qu’il fallait laisser aller cette voix-là à son chant. J’ai aussi avec l’encre de Chine noire cherché des ponts, des vraisemblances d’accord avec le blanc notamment. J’ai mêlé la calligraphie à l’image. Etc ... j'en suis cernée, entourée, portée ...

Et puis hop ! alors que je cherche dans la mémoire exponentielle du Mac une illustration à vous donner de ces en- (an)- crages je tombe sur une histoire en bleu de nuages. Je l’ai tracée il y a quelques années. Je la laisse interférer avec le texte d'aujourd'hui puisque c’est elle qui s’est présentée. C’est là le hasard du jour ! peut-être sa bénédiction.
Donc AUJOURD'HUI, jour de gris, jour de brume et jour de réveil cotonneux sur l’opacité des songes, j’ai, grâce à vous et à mes tentatives d’antan, accès aux nuages et à leur fantaisie.

LES NUAGES,
affaire à suivre si vous le voulez bien ...

De P Soulages "ma peinture est un espace de questionnement où les sens qu'on lui prête peuvent se faire et se défaire. "
"je ne demande rien au spectateur, je lui propose une peinture : il en est le libre et nécessaire interprète" 

12 novembre 2012

noir 2


de frère Nietzche : ( ainsi parlait  Z ...)
"Par delà tes pensées et tes sentiments, mon frère, il y a un maître puissant, un sage inconnu, qui s'appelle le Soi. Il habite ton corps. Il est ton corps.
/.../
... ce qu'il aime par-dessus tout : créer ce qui le dépasse; c'est là l'objet de son désir suprême, de toute sa ferveur."

Le corps de Soulages dont tu as souligné après le film, la force et l’élégance, c’est un corps maître de soi. Il est allé au delà du noir, continue d’explorer cette zone nouvelle à chaque jour, à faire de lui un passage et une aventure en projetant hors de lui une vision que lui-même découvre à chaque avancée :
«  Mon passé m’intéresse assez peu. Ce qui me passionne et me préoccupe, c’est ce que je vais peindre demain »

11 novembre 2012

autour du noir


à Lyon sous la pluie

Visite à l’expo Soulages au musée de Lyon
Bien que avertie par l’invasion du noir dans son œuvre, déjà constatée en d’autres lieux - Conques pour la première fois- j’en suis toute retournée …
Retour aux sources
Renversement du jeu
Inversion des perspectives : le départ est arrivée, l’endroit vaut l’envers, la matière crée le vide …
Quand le noir se met à chanter, en bleu par exemple ...
Quand le noir ne s’oppose plus au blanc mais lui fait la cour, se marie et enterre, sans  manichéisme ni lyrisme ...
Se pose quoi ! se pose là, se pose et se repose, est tout simplement là, de toute éternité ...
Quand le noir n’est plus l’uniforme ( des curés, des avocats …) mais la quintessence de l’élégance et de la joie adolescente …
Bref ! quand le noir, comme pour moi, en cet instant jubilatoire, ne sonne plus la nuit profonde et dangereuse mais la lumière du jour infiltrée dans le cœur, les yeux et jusqu’à la profondeur intemporelle de l’âme ( mais oui allons-y sans crainte et sans reproche !)
Je ne broie plus du noir
Comme lui j’étincelle et peux étinceler
Comme lui je me promène,  couleur dans les couleurs, lumière dans la lumière

PS : mais il faut dire que j’étais invitée à, accompagnée pour, et protégée dans, par Dear Yves Nephew. Ultra Noir = ultra contente
Thank you !

09 novembre 2012

le bracelet


«  Elle l’agrafa sur son bras, fit jouer des bluettes sous les bougies électriques : cent menus arcs-en-ciel, enflammés de couleurs, dansèrent sur la nappe blanche »
COLETTE, le bracelet in "La femme cachée" 1948


Éclats, éclairs : les peaux s’allument, les rires s’allument. Le temps est à la foudre des flonflons et des rêves. Qu’un simple bracelet puisse engendrer des lumières sonores, des échos d’abandon, d’amour, des turbulences dans le menu, était une évidence. Elle le savait jusqu’à ce soir sans l’avoir vérifié. Elle le savait de longue transmission de femme à femme. Fière de son savoir, heureuse de cette mémoire en elle rassemblée, conquérante et conquise, elle cliquetait à chaque sursaut du bracelet, elle étincelait de chaque bougie. Elle était une et cent autres.

Lui, ébloui, éperdu - ce qui veut dire lucide – se contentait de la regarder sans un mot. À quoi bon les mots entre eux deux, fussent-ils doux, nouveaux, intelligents et justes ?
Le bracelet, le bracelet offert, sorti de son écrin, avait relégué tous les dictionnaires grecs ou latins. Quelle bonne idée il avait eue ! Bah ! À quoi bon les idées quand l’heure est bonne, est bonheur, est à l’extase, à la soumission aux pulsations intimes, aux découvertes imminentes, à la conservation des rythmes ancestraux !

Et l’un et l’autre, d’un même souffle, d’un même geste et d’une même inspiration, s’élirent et se lièrent.
D’un même bracelet. 
Sur une nappe blanche.

08 novembre 2012

à coeur vaillant ...


Il restera dans ton âme la flamme
L’ardeur de consumer le feu qui est en toi
Et qui toujours réclame …
Aucun amour, aucun galant
Fût-il un gentleman
Ne pourra apaiser l’immensité de toi

Alors, repars encore à l’assaut des étoiles
Trouve dans un poème
L’inextinguible et le divin
Penche-toi vers les fleurs ainsi que toi insubmersibles
Et qui toujours repartent à l’assaut des glycines
Au vol du papillon ivre et lucide

Porte-toi bien ! ainsi que tu es persévère
Et laisse-toi aller dans le beau jour qui vient
Fidèle à ta lumière !

07 novembre 2012

hue cocotte !


ZUT alors !
Je n’ai plus rien à déclarer
Mes joies, mes peines, mes secrets
J’ai tout mis sur la place publique
Mes confitures, mes ritournelles
S’en sont allées à tire d’aile
Rejoindre vos palais à délices
Pourtant le matin est si froid
La nuit si noire
Que pourrais-je dans mon armoire
Trouver qui s’intéresse à moi ?
Bah ! c’est pas grave ma petite
Quelque chose sur le chemin
De la journée viendra heurter
Ton sabot
Quelques brides de quelques mots
Bien sous tous les rapports, bien sages
Bien gentils, calmes, policés
Pas trop lourds, pas trop oubliés
Allez ! Va faire tes exercices !
Tes gammes, tes cahiers, tes décors
Dehors
UT encore !

05 novembre 2012

Tambour frappe !


Un roulement de tambour frappe mon sommeil
Oui c’est ça Tambour
Roule en moi ! raconte ! raconte !
Roule-la !
La garce, la moche, la cafarde
Roule-la dans la farine
Chasse-lui les idéees noires
Elle nous aura pas … elle nous aura pas
Pour le feu
Conter le froid
Pour les fleurs
Contre le marbre
Et plante un lilas !
Ran tan plan ta plan
Ran et ran
Frappe tambour frappe
Frappe à mort
Elle nous aura pas
Ran tan plan tan plan
Ran et ran
Frappe tambour et jusqu’où et jusqu’à quand
À l’aurore
Pour le jour
Contre les salamalecs
Contre les bofs et les becs
Ran tan plan
Pour la sérénade
Le charivari
La belle calvacade
Allons-y !
Tambour frappe
Frappe et ran
Ran tan plan
Tambour cogne
Fais vite en besogne
Ne t’arrête pas
Frappe tambour pour
Des rythmes lunaires
Des soleils d’hiver
Et de l’espoir à la pelle
À garnir nos escarcelles
Que ça brille !
S’efforce et fourmille
Que ça ne mange pas de pain
Pour la vie jusqu’au matin
Tambour danse
Tance les discours
Frappe pour
Les appels à chat perché
Et …