Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

30 juillet 2014

Claire Obscure


Sur la table un fruit, un couteau
Quelqu’un est là, debout, de dos
Coupé en deux : ombre et lumière
Clair-obscur, silence et prière

Le noir alors vira au gris
Regard sur un enfant surpris
La part de l’ombre diminua
L’arête du rayon trembla

C’était comme si le couteau
Préférait la pulpe au noyau
Se retourne Grande Personne
Vers la petite et vers la pomme

Dis Petite ! Comme tu t’appelles ?
Gis-tu ? As-tu perdu tes ailes ?
Allez zou ! Viens donc en musique
Prendre la vie avec toute sa clique !

Claire Obscur

Avec les cliques, avec les claques
Chope la chance par le kolback
Sors la nuit tous tes arcs en ciel
Ouvre le jour tes p’tites prunelles

Claire Obscur

Si langue fourche donne du foin
Trouve les couplets, les refrains
Fais les questions et les réponses
N’oublie pas ! T’es la fille d’Alphonse !

Claire Obscur

Sous tous les angles tourne toujours
Ivresse vraie, graine d’amour
Côté printemps, côté hiver
Fille réussie et fille-mère

Claire Obscur

Réjouis-toi !  Tu es vivante
Ton sang uniformément chante
Demain encore il chantera
Et sur ta tombe on gravera

Claire Obscur

A sa naissance fut nommée
Ainsi par le vent paternel
Gauche et droite de la tête aux pieds
Ainsi par l’eau de deux mamelles

Aujourd’hui veille

Les yeux ouverts par en dessous
Et tête en l’air joue du biniou
Yeux fermés saute à la marelle

Ne renie rien !
Aujourd’hui veille
D’os et de chair

Obscure  Claire
********************

le plus long poème du festival entre ombre et lumière ( Soleils et cendres)

29 juillet 2014

retrouver ...


Retrouver au réveil ce miracle de rire

cette rage d’aimer, cette station debout
qui sait ? Au bout du compte retrouver
dans les bras de ta mère l’étreinte de ta fille

Par quelques mots cueillis dans les fourrés des songes
Oh ! Retrouver le fil de la phrase sans fin
Par ta bouche avaler le sourire du matin
jusqu’à ce que la joie descende en tes chevilles

Et puis, sans plus tarder, sans plus faire de plan
sur la feuille muette, au bord de tes penchants
nager d’un mot nouveau à un mot de louage
pour le simple plaisir de rejoindre la plage

où la vague viendra sans crainte t’accoster

28 juillet 2014

résurgence


Ce matin

J’ai regardé ma liberté

Qu’elle était vieille
Elle avait mal dormi
Elle avait mal aux pieds
Légèrement agacée
je l’ai vite retournée
côté soleil
Elle a pris ses rayons
Elle a pris ses quartiers
Et toute à son affaire
elle a bien déjeuné

Elle a plongé la main
Chez Philippe Jacottet
Histoire de croire
que si tout n’est pas dit
tout est déjà chanté
dans ma mémoire

Ma liberté et moi on était bien d’accord
Pour s’asseoir au piano
Et s’amuser encore