Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

30 novembre 2014

le vent se calme

on tronçonne les arbres arrachés, on sort dans la rue sans s'attacher aux lampadaires, on écoute le silence avec étonnement ...


Cognait si fort le vent retors
Que la maison désaccordée
Hurlait dans ses membres rouillés

Quand tuiles craquaient sous le vent
Des pas d’amants désespérés
Sur le toit glissaient et crissaient

Un souffle court comme la nuit
Voulut gagner par le pertuis
La grande voix des délivrances

Si bien que dans les plis du vent
Vint se loger un vieil enfant
Qui pleurait sur sa propre enfance

Je rêve soupira sa mère
D’une houle nouvelle et première
Qui remettra pendules à l’heure

Alors touché par tant de foi
Le vent apaisa ses ébats
Et laissa l’aube se coucher …

Moral enfin alité

29 novembre 2014

du vent ...

grande tempête et grand vent pour retrouver le monde ouvert sur l'air et l'eau après la bulle de l'hôpital

de quoi se souvenir d'un autre moment de souffrance physique et d'espérance de la fin de la tempête




Même en fauteuil roulant
J’irai chanter le vent

Le vent du Nord qui à cinq heures
Du matin s’en va-t-à l’usine
Comme Malbrouth roule tambour
Tourbillonne dans les turbines
Il fait si fort le vent du Nord
Pour balayer devant ma porte
Les amours et les feuilles mortes

Le vent de l’Est s’est levé
il m'entraîne sur le bord du Rhône
Pousse la barque sur le gravier
Y a plus d’roulis dans mes neurones
Il est si cool le vent de l’Est
Quand il murmure, quand il caresse
Il fait se lever les adresses
Au beau temps qui revient toujours

Les vents du ponant, du levant
La traverse et la tramontane
Les écoutilles et les haubans
Les caves, les greniers, les quilles
Tout vibre, tout cliquette, tout pille
Des silences et des tourments

Du vent ! du vent ! du vent ! du vent !
Crie la grande sorcière à tresses
Crie la fée bleue qui fait ses liesses
D’un petit peu, d’un petit rien
Et du grand tout quand il va bien

A balayer devant ma porte
Le vent a pris mes feuilles mortes
Dans le bocal au doux pétales
Et quand je gis, quand je m’étale
Le vent rapplique à perdre haleine
Pour me propulser sur la route
J’écoute …

Le vent, le vent, le vent, le vent
Quoi qu’il ait encore à me dire
C’est bien ! ç’aurait pu être pire
En tous cas c’est la vie qui court

Même en fauteuil roulant
J’irai chanter le vent

28 novembre 2014

à l'hosto


Le temps est suspendu, la lumière éteinte

Des arbres se balancent, architectes du vide
En métal, en béton, l’hôpital fait silence
À confondre leurs cimes les arbres recommencent
Des gouttes sur la vitre comme des mots brisés

Dans l’ombre du pinceau la pluie enfin se calme
Faut-il que l’aquarelle soit sœur de la pluie
Faut-il qu’un jour nouveau espère en la prunelle
Qui saura le cueillir avec plus d’appétit

Aux mots recomposés je fais encore confiance
Aux couleurs attrapées sur le papier tremblant

J’accorde encore crédit

24 novembre 2014

champignons et gratitude

la gratitude était dans le paquet cadeau de philosophie que nous ouvrons chaque semaine à Filomer.
nous terminons après les mots dits par des échanges de mets cuits ou crus et de bouteilles décapsulés.
l'ensemble passe très bien.
j'ai beaucoup apprécié la quiche aux champignons de François et Thérèse. Grâce leur soit rendue !


Un petit coprin chevelu

Mon Dieu la belle affaire
S’en est venu sur ses pieds nus
Bien sûr qu’il n’avait pas la chance
 d’être né un dimanche
Mais il se réjouit quand même
d’arriver sur la terre
Tout p’tit, tout beau et tout poilu
Le petit coprin chevelu
se réjouit quand même
Aurait pu s’appeler Coquin
comme ces gars sans frères
qui attaquent sur le chemin
menant à Compostelle
Sans coquille sainte à porter
Friable autant qu’un nouveau-né
Comme l’agneau qui vient de naître
Le petit coprin s’est laissé
cueillir emperlé de rosée

Merci petit coprin tout blanc
Aussi pur que le simple enfant
d’avoir choisi mon herbe
Pour y lancer dans le matin
ton cri d’allégresse  et de faim
d’azur et de lumière !