Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

31 décembre 2006

DERNIER ARRET AVANT L'AUTOROUTE

Jusqu'au dernier l'année se lève
chaque matin sur le bon pied
Met un coeur à sa boutonnière
un coup de vent dans les regrets
Et puis passe à celle qui vient
- la neuve, la bonne, la nouvelle-
toute considération due à celles
qui se mettent à table
en lorgnant le bon pain.


lever de soleil derrière le Taillefer( Oisans) ce matin du 31

30 décembre 2006

LA VIEILLE MARIE


La vieille Marie contait et contait …
Bien que lointain, heureux retour sur l’évocation de Gaspart des Montagnes dans mon écho de lecture à Beauvais en février dernier. Venu de Pialou, qui a mis en musique le prologue. Allez-y voir !
http://www.myspace.com/pialou
Je suis parti en balade juste après l’avoir écouté et l’air ne m’a pas quitté ; on se souvient que de ce même prologue j’avais fait un enregistrement vidéo sous le titre Le vieux pays
http://www.dailymotion.com/video/x1ylx_vieux-pays
Courrez-y entendre ! Comparez les deux ! La vieille Marie ne vous quittera pas de la journée. Et puis, bien sûr, achetez Gaspart des Montagnes.
Pascal vous trouvera peut-être une belle édition comme j’ai eu la chance d’en bénéficier
courriel= bateau-livre@wanadoo.fr
site = www.livre-rare-book.com

Lucienne m’a raconté que son petit fils, 10 ans, accro à Internet, adorait mon évocation et se la repassait souvent. Sans doute à cause de l’incantation :
« La vieille Marie contait et contait … »
Avec Gaston Pourrat nous continuons, Pierre et moi, d’alimenter nos racontages d’histoires. Nous lui avions déjà emprunté l’histoire de « La pipe », « Cric et Crac » et nous « travaillons » en ce moment « Le sabotier et la fille du roi », à joindre aux « Sabots d’Hélène » sur l’orgue de Barbarie. Brassens, Pourrat : même faconde, même musique.
Un groupe de conteurs fonctionne chaque mercredi à Villard de Lans ; nous nous y joignons. Une première séance déjà prometteuse : mélange des voix, des inspirations, stimulation de la parole par la parole, le regard et l’écoute. Quel plaisir de conter !
Tout le monde est conteur, pas seulement les vieilles Marie … Suffit de se laisser porter. Une feuille qui vole et tombe à terre, la ramasser, l’écouter … peut-être que les SMS adolescents qui nous consternent par leur manque d’imagination et leur raccourci de langage sont les embryons d’un conte à venir. Tiens ! Essaye donc, vieille Gelzy, de mélanger à tes enfilages-ensilages de mots des accents «rapés, slamés » Tu as déjà essayé dans des chansons. Avec précaution ! Continue !

La vieille Gelzy contait et contait …

Sur le matin rose des lueurs s’échangent
Elle a mis du vin dans son eau,
des mots dans son rire
Tout change ! Tout brille et tout fait reluire
Le rose s’allume,et devient la rose
Bientôt dans le soir
elle fera flamber ses derniers espoirs
Mais en attendant que le jour s’enchante
Qu’elle prenne au rêve de la nuit dernière
la pâte magique. Dans le livre encore
des mots à broder autour de l’aurore,
et le point du jour se fera virgule …
Dans la chanson claire que Pialou lui tend
des notes nouvelles sur toute une gamme.
Allez ! Droit devant ! et qui perde gagne
à force de vivre le conte immortel
greffé sur la vigne au raisin vermeil !

29 décembre 2006

GENTILS ET INTELLIGENTS



Noël a toujours "ça de gagné" que, même si on se fait un peu prier avant, les guirlandes au sapin s'éclairent, les petits oiseaux et enfants pépient, la bûche brûle dans l'âtre imaginaire.
Plus facile de donner et recevoir quand l'heure est à la tournée générale.
Plus facile d'être gentil et intelligent plutôt que bête et méchant. C'est ce que vient de me rappeler un gentil garçon pour me convaincre bien sûr, peut-être aussi pour se fortifier dans sa propre orientation.
Devant le blog réouvert après ces jours de soleil sur l'eau, vous confier deux images réconfortantes. Celle d'une bisaiëule surchargée des jouets que le petit dernier amasse sur ses genoux. Celle de la même jeune dame de 93 ans savourant ce même soleil. " Qu'est-ce qu'on est bien ! Comme il fait bon ! "
L'un et l'autre ont le même âge : celui où tout bonheur qui passe est attrapé et partagé, tout plaisir nouveau inventé et réinventé.

Facile ( peut-être ! avec un peu d'entraînement ) de consommer l'enfance confiante et la vieillesse généreuse.
Qu'importe le nombre de pages, leur numérotation, pourvu que le livre soit lu en entier !

22 décembre 2006

FEUILLE DE VOEUX


Des milliers de ciels bleus
s'éclairent dans les livres
Merci ô mon ami(e)
pour le livre offert
et la lampe allumée.

21 décembre 2006

AUTOVOEUX


Des mots doux à ma bouche
et la caresse pour ma main

Légère à ce qui vient
et à ce qui s'en va

Couleur de l'arc en ciel
sur la paix du ciel bleu

20 décembre 2006

Faites-vous les fetes



Est-ce la fleur de Soldanelles?
Cinq pétales en forme de coeur
Rosissante ainsi que pucelle
Sans complexes et sans odeur
Petit soldat dans le matin
montrant la route à l'an qui vient.

17 décembre 2006

JOYEUSES FETES

16 décembre 2006

BONNES FETES

15 décembre 2006

PERE NOEL

Toujours lui avec sa barbe en coton, le nez et l’habit rouges. Il arrive à l’heure dite. Mais très en avance sur la date. On a convoqué la presse. Les petits sont, soit excités et courent dans tous les sens, soit muets et vaguement inquiets. Les parents se pressent à la buvette. Ce soir-là on a préparé les diots,( saucisses savoyardes), le vin chaud et les crêpes. Il y en a pour tout le monde bien qu’il ait fallu se réapprovisionner.
La photo est un peu tremblée. C’est qu’il arrive avec son âne et l’âne vire dans tous les sens. Ou alors c’est moi qui ne sais pas assurer le reportage.
Réconfortant tout de même que le village se mobilise pour le recevoir, lui, sa bonne trogne réjouie et ses papillotes J’ai remarqué qu’il les distribuait au compte gouttes mais réclamait beaucoup de bisous en contrepartie.
L’âne a pissé sur le plancher. Les équipes d’intervention ont passé la serpillière.
Quand il s’en va, la place est libre pour tourner la manivelle de l’orgue. Puis nous laisserons la place à la fanfare municipale.
Pas très reposant tout ça mais nous sommes heureux comme les gamins de participer au conte de Noël et que l’assistance ait préféré la fête simple et cordiale au match à la télé.

14 décembre 2006

CARRES DE SOI


Un de ces rêves qui me laissent au réveil légère. Prête à m’envoler dans le petit matin. Je le raconte pour en garder si ce n’est les couleurs, au moins les mots.
Cela se passe en Corse. Aucun doute. Et pourtant cela se passe chez nous, en Bas-Dauphiné, dans la maison de famille puisque mon frère est là et regarde, satisfait je crois. En tous cas, pas opposé.
J’ai découpé un grand carré de soie. Grand ? Oui, devant moi étalé il occupe trois ou quatre fois la largeur de mes bras. Carré ? Oui, je sais comment faire facilement un carré, il suffit de reporter la largeur du tissu sur la longueur. Soie de Chine, je sais aussi comment me la procurer. Elle est vraiment très belle cette soie grège, dense et souple à la fois. Je peins ou je teins, je ne sais comment la couleur vient s’étaler sur la toile mais elle est belle, pleine de surprises, de nuances. Cependant l’ouvrage se gâte, il y a trop d’eau, de liquide, les nuances s’uniformisent, la toile prend une couleur plus banale. ( Comme le ciel l’autre soir passant des roses et bleus au sombre de la nuit qui gagnait)
J’absorbe l’excès de liquide coloré avec du gros sel (comme dans la réalité avec des encres sur papier ). Je devrai ainsi voir se former des fleurs. (J’ai pratiqué ça avec des tissus passés à la teinture et liés par endroits. Quand on les sort de la machine la teinte de base s’est auréolée de roses, de pavots, de bleuets …)
Je me souviens encore du projet très net de VENDRE ces carrés sur la plage en Corse, cela nous aidera à payer les vacances. Nous, qui est-ce ? Je ne sais pas. Suis-je enfant ? Grand-mère, jeune femme ? Je n’ai que l’âge du rêve et des réalisations des rêves.
Carrés de soie, de soi. L’analogie est tentante. Rêve à réaliser. Pourquoi pas ?
Accrocher à ce rêve le beau poème de Joyce qui jouxte mon ordinateur. Qu’il vous parvienne par la voix des airs ! Chantés ou non.

13 décembre 2006

PLAQUEMINE



n.M est l'adaptation, successivement en piakamina( 1682) et plaquemine(1719) de l'algonquin piakimin
le mot désigne le fruit comestible aussi appelé kaki de l'une des espèces du plaqueminier
le plaqueminier, recouvre différentes espèces de régions chaudes fournissant les bois d'ébène, et, pour certaines des fruits.
( A REY dictionnaire)
mais qui me dira pourquoi ce nom de kaki ?
je n'ai pas encore peint le fruit dérobé à l'arbre de Léo l'autre jour et ne peux donc en savoir encore le goût. Mais s'il veut bien attendre encore je vous en ferai part prochainement ... si cela en vaut la peine !
PS ALGONQUIN :nom de lieu signifiant " là où on pêche au harpon", tribu indienne du Canada;
mais aussi qualifie et désigne un étage inférieur du cambrien ( débrouillez-vous cher monsieur avec votre dico, n'est-ce pas déjà beau tout ce que ce kaki-là nous a fourni comme conversation ?

12 décembre 2006

DONNE LA LUMIERE

proposition de l'atelier d'écriture : DONNE LA LUMIERE

ou bien banalité d'une demande " donne (moi) la lumière. " Phrase remontée de l'enfance, du temps où l'électricité n'avait pas de sûreté et où s'allumaient les bougies pendant les orages.
Ou bien vague relent de bondieuserie : donne la lumière. Qui donne ? à qui ?
Or il s'agit bien de lumière à recevoir puisque c'est la nuit et que, pour échapper à sa noirceur, je me suis branchée sur une expression. N'importe laquelle, venue d'ailleurs. Tendue, donnée : fil dérisoire mais utile. Ne faisons pas la fine bouche !

(photo nocturne de Sète)

N'importe quelle lumière, d'où qu'elle vienne pourvu qu'elle réchauffe, qu'elle éclaire ! J'ai entrepris, récemment, de nuit, de rassembler tous mes textes nocturnes sur le thème de la nuit, en un cahier. Espérant sans doute que la lumière en sortirait. D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Turlututu chapeau pointu ... etc ... J'ai pioché dans l'ordinateur. Ils sont arrivés quelles que fussent les dates de production, en rangs serrés.
D'en bas, de la vallée, se diffusent les lumières de la ville. Il reste dans le ciel bleu sombre un croissant de lune. J'ai jeté un coup d'oeil au spectacle avant de m'installer, puis j'ai fermé le volet comme pour me clore et curieusement, une lumière est venue de l'intérieur. Une petite lumière rassurante. L'habitude peut-être d'aller chercher dans l'écriture le substitut à l'angoisse. De tutoyer la nuit pour la mettre de mon côté. Du bon côté des choses apprivoisées. Un travail toujours à refaire. Un bon boulot. SE donner la lumière. ME la donner.

10 décembre 2006

POURQUOI CE DECEMBRE ?


POURQUOI DECEMBRE
Vidéo envoyée par gelzy


Et pourquoi le plaqueminier
appelle KAKI ses fruits orange
Pour mieux faire la guerre des tranchées ?
Pour mieux s'accrocher dans les branches ?

Et pourquoi les colzas fleurissent
comme si on était en été ?
Pour mieux souligner les délices
des vieilles maisons fatiguées ?

Et pourquoi la poule a caché
son oeuff blanc derrière la niche ?
Compte-t-elle pouvoir le couver
avant qu'on l'ait cuit bien mollet ?

Et pourquoi le chêne a-t-il pris
un coup de vieux depuis que le lierre
lui prête ses feuilles en hiver ?
Ne peut-il s'y mettre à l'abri ?

Et pourquoi les châtons mousseux
sont déjà prêts dans la chatière
du ciel qui poudroie dans leurs yeux?
Est-ce pour mieux capter la lumière ?

Et pourquoi l'herbe a repoussé
avec du cresson de fontaine
comme si c'était la Sainte Madeleine
au lieu de la st Barnabé ?

Et pourquoi les coquelicots ?
Pourquoi les chemins, les chemises
les cadrans solaires, les remises ?
???????????????
Personne n'y comprend plus rien
tant ce Décembre a l'air de Juin.

Et pourquoi j'ai perdu mon temps
à regarder le temps qui passe ?
N'aurais-je pas mieux fait de manger
et le fruit du plaqueminier
et son reflet dedans ma glace ?

LE PEINTRE ET LA POTIERE


Plutôt que planter dans sa tête
des clous rouillés
Un peintre a pris de ses mirettes
les échappées
Ça roule, ça tangue et ça murmure
Toutes les couleurs
ont rendez-vous dans la voilure
des accroche-cœur …

La potière arriva sur l’aire
pour battre le blé
A amalgamer les poussières
elle fut futée …
Des grosses, des joufflues, des grands-mères
elle garda tout
et peignit jusque sur leurs lèvres
des fleurs-bijoux

Entre le peintre et la potière
- Allez-y voir ! -
Y a plus d’un tour, plus d’un mystère
Plus d’un vouloir
Ça s’accorde comme queue et chemise
Ça se va bien
Et la joie sort de cette église
dans l’encensoir
……………………du p’tit matin

07 décembre 2006

6 DECEMBRE



C'était un 6 décembre larmoyant et grisé
juste avant de finir il a voulu briller
Chamechaude, La Pinéa sont d'accord pour lui plaire
Les illuminations y a pas qu'Lyon pour les faire
Bref !
Sans mirlitons notoires, sans bougies d'encensoir,
C'était un 6 Décembre ! Qu'il était beau à voir
Au soir !

06 décembre 2006

vos g... les mouettes !


Ah les mouettes ! les mouettes. Tandis que celles d’Aben volent joliment autour du tracteur, bien blanches dans le bleu du jour, les miennes à Sète à 4 h du mat m’obligent à faire toute la lumière sur leurs agissements nocturnes
***
les mouettes
les mouettes sempiternelles
les mouettes stupides et bornées
cacardent, ricanent, halètent
quoi, quoi, quoi, pourquoi
rabâchent, répé-ètent, répètent
questions sans suite
propos sans propositions
tchiak tchiak tchiak TCT TKC
pendules à tic tac
cisailles à silence
refrains sans couplets
ni explications ni dégustations
découpent le temps à répétition
comme le frigo obtus qui ronfle sans s’essouffler
têtu ! congèle les réponses. Réfrigère
les entasse hors de portée
glaçons opaques
c’est comme ça c’est comme ça CCC
ne bégaient pas
collectives affirment farenheit 451
goutte à goutte
maintiennent la pression
quoi quoi quoi pourquoi
les moeuttes, les mouettes, les muetêtes
ah s’il vous plaît, s’il vous plaît, svp, svp
restez muettes les mouettes
(5 minutes!)

tandis que les cafards
à l’aveuglette
couvrent la nuit de signes noirs
sans queue ni tête

05 décembre 2006

LE COFFRET




- Il est joli ce coffret. Où tu l’as trouvé ? C’est quelqu’un qui te l’a fait ?
Mon fils se marre, me rappelle que j’en suis l’auteur (du coffret). Je commence par protester, « non c’est pas moi, aucun souvenir ! »
Je tourne autour du coffret un long moment avant de reconnaître que … oui, il me dit peut-être quelque chose. Je le photographie sous toutes les coutures, identifiant les petites fleurettes qui ont toujours en tous temps pavoisé ma cervelle. Mais cette chouette, assez chouette d’ailleurs, vraiment je ne vois pas qui, où, comment …
Il faut qu’un curieux hasard me ramène dans un cahier vieux de vingt ans qui s’est glissé tout seul sous mes yeux alors qu’il dormait profondément au fond d’une étagère pour que le coffret me revienne. La preuve est là, dans ces quelques lignes :
Lundi 18 novembre 1986

« Quel repos ! Quel silence ! Chez moi, ce lundi de novembre. Pour Jacques je veux faire ce coffre à chouette … que je dois retrouver absolument. » /…/
« Je devrais pouvoir me passer de date … Pourquoi cette habitude (qui comme toutes les habitudes est à éclipses) de dater mes textes … parfois à retardement et en trichant un peu comme dans les Chroniques. Ce qui fait date en moi, c’est-à-dire ce qui fait souvenir, souffrance, ce sont les choses, je l’ai bien vu, qui me touchent directement dans mes affections … Je ne serai jamais une cérébrale. Ma mémoire comme tous le reste est affective. » /…/
« J’ai commencé le coffre pour Jacques … J’aime ce début. J’ai hâte de continuer. La semaine finalement passera vite … « tu es perfectionniste », dit Paule. De quelle perfection ? »

Novembre 2006 : Vingt ans ont passé. Ma dite mémoire affective a été prise en défaut. Je suis contente pourtant de ces retrouvailles avec un moment de mise en coffret. C’est bon le passé apaisé. Et puis c’est vrai qu’il n’est pas mal ce coffre !

04 décembre 2006

LES ETOURNEAUX

Autour du cirque ZAVATTA, les étourneaux piaillent et tournent. La séance va commencer. Dans les odeurs fortes de ménagerie, les gamins impatients tournent et piaillent. Et j’attends, sans piailler, sans tourner, pinceau en main, que le chapiteau s’ouvre sur les tigres, les clowns et les équilibristes.
***
au sommet du chapiteau
centre des étourneaux
les odeurs de crottin s’épuisent

les étourneaux s’éternisent
dans le ciel balafré
en rames, en loopings
en cohortes, en armées
blindées sur le couchant

les étourneaux s’étourdissent
au-dessus du cirque Zavatta
ça va pas ? mais si ça va zavatta
bien comme çà

l’arbre se couvre de feuilles d’oiseaux
et les bambins piaillent comme les étourneaux
tandis que résonne la batterie, les tambours
la caisse et fermée, le spectacle va commencer