les postunades
Les postunades
Autre expression qui me vient
aux lèvres quand je vois Jacqueline et Maurice assis sur un traîneau rempli de
carottes et occupés à en couper les fanes pour engranger la provision d’hiver.
Belle récolte. Non !
prétendent-ils ( pas assez grosses, mal sarclées …) mais je suis tout de même
bien contente de mettre la main au couteau et à l’ouvrage pour m’imprégner de
bonne terre lourde et faire comme si je participais à la manne.
Comme autrefois. Quand les
postunades étaient celles de Maman et la récolte pour notre famille.
Je leur raconte le « More
Bigalé vo no faré de postunades ! », = mère Bigallet vous nous ferez
des carottes !, mon arrière grand-mère étant célèbre pour ses carottes à
la crème dans tout le village. Mais ils ne connaissent pas ce patois-là en
Vercors. Ou bien il a disparu.
Les carottes alimentaires des
humains étaient donc rebaptisées ainsi. Le mot carottes désignant les
betteraves pour les bêtes.
Quelle importance me direz-vous,
un mot qui s’en va, avec ce qu’il charriait de souvenirs, de nostalgies, de
succulence …
Au fait moi je détestais les
carottes en sauce blanche qui m’écoeuraient.
Je n’aimais d’ailleurs pas plus
les choux, les topinambours, les radis, … les légumes en général. J’étais une grignette.
Qu’est-ce qui m’a fait passer du
statut de « pouillante » ( sans appêtit) à celui de gourmande,
voire de dévorante, de mots, de fruits, de fruits en phrases, de mots en
grappe ?
Le changement climatique ?
l’âge avancé ? les nouvelles sélections de graines, de la Nantaise à la Colmar ?
1 commentaires:
Et vous avez trouvé la réponse? Avec l'âge les goûts changent.
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