Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

03 juillet 2010

une île


une île ... entre le ciel et l'eau
c’est vrai que le refrain surgi est bon observateur.
C’est bien sur une île entre le ciel et l’eau que je suis. Ici à Sète.
Je cherchais mes lunettes, suis allée jusque sur la terrasse où hier au soir j’avais tenté un crobar en prévision de ce matin. Pas là ! Nulle part les lunettes … une fois de plus
Mais une île que je vois, que je sens autour de mes vieux os, L’ILE. La protection, l’isolement, la douceur de vivre. Pas de pb, cool Raoul, qui vivra verra … le bateau : cet appartement.
Participe à la reconnaissance le fait qu’il appartienne à Gisèle, la femme première de Pierre, que de tel prêt soit possible du passé au présent …
Je L’ADDDORE cette chanson douce, pas celle que me chantait ma maman. D’ailleurs ma maman n’avait guère le temps pour les chansons. Mais l’essentiel des notes et de la cantilène à me transmettre.
« ce sera là face à la mer immense
là sans souci d’espérance »
L’ai-je assez répété avec Claire, intransigeante sur la mesure, jusqu’à la chanter une fois ou deux pour d’autres, seule ou avec elle, mais tant et tant d’instants seule dans ma tête, à tue-tête, au piano … pour m’en saouler et en renaître. Elle disparaît de l’horizon, réapparaît comme ce matin.
Réalité des îles à mi-chemin de la mémoire, de l’imagination, de la vie insubmersible. Une fois de plus.

J’ai trouvé mes lunettes. Une fois de plus, après trois ou quatre tours d’appartement, invraisemblablement planquées hors de ma vue défaillante, de mes frousses et de mes désespoirs.
« J’ai perdu mes lunettes
En allant dans les bois
j’aurais bien dû les perdre
Une autre fois »
Une autre chanson d’Elle, de son cru cette fois.

Elle, Frédérique, c’est celle qui se perd sans lunettes, se retrouve grâce à sa bonne foi, sa constance, continue bon an mal an, ses dérives en les prenant pour des approches intelligentes.
Je L’ADDDORE.
Elle me fait rire quand elle pleure, au bout du rouleau réembobine, quand Elle compte les pertes, les profits et essaie de résoudre l’équation impossible. Elle a toujours été si mauvaise en math. Elle m’amuse vraiment quand elle reprend place, avec des lunettes retournées, retrouvées, devant l’écran de sa myopie et tente, une fois de plus, de la soigner.

Tout seul face à ma destinée
Plus seul qu’au cœur d’une forêt …

Ce sera là ? … ta ra ta ta ? …
Hourra ! les paroles de la chanson se perdent dans l’eau de la mémoire enfin calmée.
Je me sens prête à rejoindre le continent. Je sais qu’il y aura des vagues à passer, des morts à affronter. Je sais que si j’ai pu régler son compte à la garce de camarde le temps d’un spectacle, elle réapparaît une fois de plus, indestructible comme sa sœur jumelle. Que chacune de ses grimaces se loge sur mon visage.
Camarde toute proche de camarade pourtant …
Une fois de plus les mots pansements.

2 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

ah, ah, y a-t-il un bon moment pour perdre les lunettes? surtout si on en a besoin pour marcher aussi...

je suis avec toi, c'est important de s'exprimer, n'est pas, cela nous aide a passer pas mal des mauvaise moments!

samedi, 03 juillet, 2010  
Blogger Solange a dit...

J'aime votre aquarelle et la définition de l'île.

dimanche, 04 juillet, 2010  

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