NE SE TERMINE PAS

Ne se termine pas le chemin. S'en va son petit train train. De génération en génération conduit vers et ramène de ... Accepte les tournants, les lignes droites, les redites, les découvertes. Petit chemin d'herbe ou chemin de cailloux. Mouche les genoux " caramouche" dirait l'ancêtre qui s'y connaissait en chutes et anichroches de toutes sortes. Lisse aux coudes et sur les joues le vent frais, la douce brise. Tanne le cuir de la plante des pieds ... Porte encore chez moi pour les nostalgiques le nom de VIE, via ainsi cette Vie Neuve qui n'a jamais vieilli et où les noisetiers tendent leurs bras aux écureuils... S'appelle encore CHARRET, CHEMIN DE TERRE puisqu'il accepte les chars et les tracteurs, puisqu'il conduit aux "terres" que l'on cultive. Ne se termine pas, même quand il est arrivé. Recommence. Pour toi le Paul qui aimait tant t'y installer avec ton pliant, ton chevalet, tes pinceaux. Comme tu m'as appris à regarder ! "Ne copie pas disais-tu, dis à ta main d'aider ton oeil, à ton oeil de tenir ta main. Ne comprends pas ! Ne cherche pas à comprendre, à mesurer, à expliquer. Va avec. Respire avec." Je garde sur le mur ton tableau du chemin entre les peupliers. Ne finira jamais le tableau du cousin Paul. Affiche toujours l'éternité. Recommence aussi pour toi la Berthe qui m'a laissé ta maison. Garde les salicaires, les reines de prés, les cannes d'or et les églantines exactement comme tu l'a voulu. Ne se termine pas, ma mère, le chemin tant que je plante, sur son bord, tes chansons et tes recettes de cuisine.