PEUPLIERS
19 Décembre 1979
De ma sève montante je m’en vais irriguer le couchant
Les grands draps rouges qui se couchent dessus les peupliers
Haut lancés vers le rouge soleil qui s’y noie au travers
J’escalade.
D’un bond, je hisse l’oriflamme de mon désir de vie
confondu dans la sève du soir
Confondu et confiant à la sève le soin de le nourrir.
Et rouge est mon sang
Et je ne suis rien autre qu’un moment du couchant.
J’aurais pu, près de l’âtre, regarder une à une et ensemble
les flammes confondre et consumer les bûches
Vivre de leur absence
Vivre et chantourner la boucle délirante
de leur désir flambant
Crépiter du silence de l’arbre
Et reconnaître, à la chair, au nœud
le sarment ou le saule
Et j’aurais pu virer du rouge au bleu
au vert cuivré
aux safranées pâleurs
Mais je ne sais pourquoi c’est dehors que m’appelle
l’élan qui fit ce soir de mes jambes-gazelles
hurler aux peupliers mon désir de me fondre en eux
Et de toucher la terre du ciel
Rouge des certitudes
Incandescence
Vers les Thunières mon corps couché sur les nuages
Colline enfin
Horizon rond.
3 commentaires:
Un bel ode pour ces grands arbres.
Et que va-t-on mettre à leur place? Des arbres neufs ou tout autre chose? Que renaîtra-t-il de leurs "cendres" symboliques?
Je comprends bien, que ce ne serait plus la même chose, que même si on y plante des jeunes, il faudra trop longtemps attendre l'ancien chuchotement du vent! C'est triste, les départs.
Je vous ai fait un pastel qui est sur mon blogue.
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