SEIZE EN TOUT
Il y a des coïncidences qui me ravissent. Je ne crois pas que j’y étais aussi sensible avant.
( - Avant ?
- Avant que j’ai l’attention et le temps de faire coïncider …)
-
Voici l’histoire aux seize tiroirs.
Pour la lecture de la semaine j’ai choisi « PRENDRE UN ENFANT » de Yves Duteil illustré par Yves Beaujard. Collection Histoires et Chansons chez Nathan. L’histoire est un peu longue. Tiendront-ils le coup jusqu’au bout ?
Dès l’instant où nous sortons de leur école pour rejoindre la bibliothèque mes mains sont sollicitées par quatre paires exigeantes. Je m’en sors en les nouant les unes aux autres. L’histoire pourrait déjà porter comme autre titre « Prendre une grand-mère par la main » Encore que pour eux il semble ne pas y avoir d’échelle d’âge entre nous. Je suis Gisèle tout court et je bois du petit lait dès qu’ils m’interpellent dans la cour ou arrêtent l’histoire en plein courant pour me raconter une des leurs qui leur passe par la tête.
L’histoire, pour Margaux, ce jour-là, est celle des perles qu’on lui a données pendant la pause de midi. Des belles perles roses, mauves, violines, vert acide … Elle les a mises dans son bonnet qu’elle serre d’une poignée farouche pour qu’elles ne s’échappent pas et surtout pour qu’on ne les lui prenne pas. Sur le chemin elle m’en parle ; arrivée à la bibliothèque elle consent à me les montrer et même à les montrer à ses camarades, les ré-enfouit dans son bonnet …
L’histoire du livre fait se rencontrer un guitariste et une petite Clémence. Le guitariste a trouvé une mélodie mais cherche vainement des paroles. La petite fille n’a pas de papa et sa main vide cherche désespérément une autre main en parallèle à celle de sa maman. Clémence rejoue avec ses pâtés de sable les histoires d’enfants malheureux que sa mère lui raconte chaque soir. De vrais malheurs : malheurs de la faim, de la guerre, de la misère sous toutes ses formes et dans tous les pays du monde, de la Colombie au Vietnam, des Philippines en Ethiopie … Après plusieurs jours d’observation et d’écoute des histoires que raconte Clémence à ses pâtés de sable, pour le guitariste « les mots s’écoulent comme une sève, … pour dire que le bonheur existe, et offrir une parcelle lumineuse sur un écrin de musique » Il ne me suffit plus que de chanter la chanson tandis que, sur ma gauche, je sens un mathématicien préoccupé par le nombre des pâtés de sable et une princesse obnubilée par ses perles. A la fin de la chanson j’ouvre les deux cages
- 11 ! annonce Xavier !
- 13 ! rectifie Jordan
Par souci d’exactitude nous comptons les pâtés de sable et arrivons à 16.
Margaux qui n’en peut plus d’attendre son tour a les perles en transe. Et si nous les comptions elles aussi ?
Pas d’erreur ! elles sont passées une à une de la gauche à la droite et il y en a … 16 !
Tout se précipite : l’heure de rejoindre la classe ! les 16 perles dans leur bonnet, les 16 pâtés de sable dans le livre refermé, les 12 enfants de l’histoire plus les 4 présents, ce qui fait encore 16 … le titre de l’histoire à écrire que je jette sur mon bloc-notes sous leur dictée « Les 16 perles de toutes les couleurs et les 16 châteaux de sable d’une couleur »
Au retour il n’y a plus que Louise à mes côtés, les trois autres sont déjà dans le couloir. « J’ai une idée ! dit Louise
- Oui ?
- Ça serait à la campagne. Le magicien il a des diamants de toutes les couleurs et il les donne et ça fait un papa et une maman pour tous les enfants …
Les perles sont devenues diamants, les pâtés châteaux, et la chanson de l’histoire lue, histoire à écrire et chanter. Ma voix elle-même, embroussaillée par la grippe a pu, le soir, s’élancer sur la colline aux oiseaux …
Cette histoire serait-elle un remake de celle de la multiplication des pains ?
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