PERVENCHE
Ne pas faire attendre !
Elle dort encore quand la sonnette de l’immeuble signale l’arrivée de l’infirmière. Celle-ci, la remplaçante, est matinale. Chaque matin la toilette. Je la réveille doucement. Elle s’ébroue, coupable de sommeil. J’essaie de moduler un réveil en quelques minutes, au moins cinq, bien que l’infirmière vienne de passer la porte d’entrée.
Elle s’efforce d’entrer précipitamment dans le courant « Il ne faut pas la faire attendre ! »
Il ne faut pas ! Femme de devoir, de responsabilité jusqu’au bout. 97 ans de « il ne faut pas» « il faut » « je dois » …
Une pervenche, si bleue de sa candeur printanière. Un perce-neige si blanc d'un hiver intérieur sublimé.
4 commentaires:
toute une vie de "il ne faut pas" et de "il faut"...une vie quand même, j'aime bien ton texte et sa conclusion
Un énorme merci!
Parce que ton si touchant texte m'a ramené ma maman et aussi ses "je dois, il faut"! Jusqu'à la fin.... et avec un sourire svp!
Je réussissais parfois à percer l'obligation de, pour l'amener vers le plaisir; ce sont mes plus beaux moments de ces 11 années de vie à ses côtés.
Bonne année à toi! Je sais qu'elle sera bonne parce ce que tu te la feras ainsi!
C'est un beau texte,femme de devoir et d'abnégation et heureuse parce que satisfaite du devoir accompli.
texte touchante, je n'arrive même pas à imaginer 97 ans d'il faut! image merveilleuxe, tu nous prends là, avec toi par tes mots,
aie aie, moi, je serais une patiente horrible, je suis sûre! mais même pour les visites il faut du tel courage!
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