Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

23 janvier 2010

LA LAINE ET LE PAIN


de Marico :
« Comme j'aime l'univers que tu décris. À distance, le mien y ressemblait d'une certaine manière. Le nom du père était le même! Chez nous, c'était le jardin, les vaches et la basse-cour, le verger, le beurre et le pain de ma mère, l'Angèle à Alphonse. Lui, travaillait fort à la terre et aux animaux. Elle, nourrissait et habillait tout le monde. Les deux ensemble, ils fabriquaient un cidre sec et pétillant vendu d'avance. Ils me manquent encore tous les deux ! J'aimerais les retrouver, que nous ayions le même âge, pour ensemble regarder la nature et jaser doucement !
Merci pour ce bon moment à sentir l'odeur du vrai pain. »

Quelle bonne coïncidence ! Nos pères sont deux Alphonse, nom de roi !
Et ton Angèle est chez moi la Marcelle.
Le vin remplace le cidre.
La table est mêmement mise : tout ce qui y est posé ( ou presque) est produit par la maison. Cela a donné un goût unique aux pommes de terre pour longtemps. Ainsi hier quand je les ai servies en robe des champs ou de chambre à Marie-Laure arrosées d’huile de noix s’est-elle extasié sur ce goût simple et tonique. Elle en rajouté dans son assiette avec du fromage blanc relevé de sel et poivre comme mon père !
La chanson, Solange, est aussi de mon cru. Si j’étais plus dégourdie avec l’ordi je vous la passerai « en vrai » mais il faudra que j’aille vous rejoindre pour la chanter ! Inventez-lui un air, il sera très proche du mien ! je vous sens, les Québécoises, si proche de ma longueur d'onde !

Je suis faite de laine
Que tricotait ma mère
De chaussettes, de bas
De chandails et bonnets
Je suis faite de laine
Chemise américaine
La guerre se finissait
L’pull-over arrivait

De cette laine encore
Parfois la peau me gratte
Le cœur se tient au chaud
La mémoire me revient
Et sur les cinq aiguilles
En fer qui se dégradent
Mes doigts tournent en rond
Jusqu’au petit matin

Je suis faite du pain
Que pétrissait mon père
Dans la maie, à cinq heures
Nommée ailleurs pétrin
Du pain de nos javelles
Du bon blé de nos terres
La batteuse au soleil
Alors battait à plein

Parfois de ce pain blanc
Je lèche encore la croûte
Brûlée par le dessus
Ferme par le dessous
Et sans faire de grimaces
Puisqu’il faut bien grandir
J’avale un gros chagrin
Sur mon morceau de pain

Je suis faite de rien
En somme et confidence
Pour confidence je n’ai
Jamais cru en manquer
Je suis faite bien sûr
De quelques brins de chance
Et la laine et le pain
M’ont toujours acceptée

Il se peut que demain
Je retourne garder
Dans le pré de mon père
Les vaches de ma maman
J’aurais soin ce jour-là
D’enfance buissonnière
De nourrir mon repos
Du chant de la maison

Je suis d’une maison
Unique, intraduisible
Je m’y perds parfois
À vouloir m’y loger
Une maison si belle
Une maison si grande
Que je m’y cherche encore
De la cave au grenier

Pardonnez-moi Amis
ce regard en arrière
Il paraît que ce n’est
Pas bon pour la santé
Et pourtant ce refrain
D’enfance buissonnière
Convient à mes neurones
Agrée à mes couplets

Je suis faite de tout
Ce qui vient de famille
Ce qui vient de la lune
Ce qui vient du soleil
Et s’il faut que demain
Du tout je me défasse
Je coucherai la laine
Sous le morceau de pain

2 commentaires:

Blogger Solange a dit...

Ce sont de très belles paroles,avec la partition je pourrais l'imprimer. Merci pour ces beaux mots.

samedi, 23 janvier, 2010  
Blogger Marico Renaud a dit...

Merci, merci pour cette émouvante chanson. S'il y a partition, moi aussi je serais vraiment intéressée. Mais je la conserve précieusement cette chanson de mon amie d'outre-mer. Bisou et bonne journée.

dimanche, 24 janvier, 2010  

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