Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

13 janvier 2010

ETTY


« une intuition a surgi à travers les siècles, les hommes se sont éreintés, se sont meurtri les pieds à parcourir la terre de Dieu, dans le froid et la chaleur, et cela aussi c’est la vie. C’est une expérience de plus en plus forte chez moi ces derniers temps : dans mes actions, mes sensations quotidiennes les plus infimes se glisse un soupçon d’éternité. Je ne suis plus seule à être fatiguée, malade, triste ou angoissée, je le suis à l’unisson de millions d’autres à travers les siècles, tout cela est la vie ; la vie est belle et pleine de sens dans son absurdité, pour peu que l’on sache y ménager une place pour tout et la porter toute entière en soi dans son unité ; alors la vie, d’une façon ou d’une autre, forme un ensemble parfait. »
retrouvé sur l’étagère le livre de Etty Hillesum. Trop longtemps que je ne l’avais ouvert.
Dimanche c’était ses lettres de Westerbork qui étaient mises en scène au théâtre et portées par la voix de l’actrice
Pas de sacrilège. La salle transformée en baraque, les spectateurs alignés sur les côtés, à la fois en dehors de l’époque, du camp, et si proches des châlits de détresse qu’un silence total s’installa, participa au jeu de l’actrice pour lui donner sa vérité. Le texte s’inscrivait sur les murs et était projeté vers nous par la voix d’une même femme sans fards, sans artifices, arrivée au dépouillement ultime comme à un art maîtrisé : ETTY réincarnée.

"Westerbork, village hollandais proche d’Amsterdam, est devenu camp et lieu de transit pour les juifs destinés à être « émigrés » vers d’autres pays. C’est là qu’Etty Hillesum, jeune juive étudiante en droit, portée volontaire, rédige une correspondance, qui sera éditée sous le titre Une vie bouleversée.
Dans un dispositif scénique audacieux, l’actrice, installée au milieu des spectateurs, évoque les pages de ce journal, joies et peines, douleur physique, promiscuité .
Elle témoigne, et son discours, éloigné de tout appel à la compassion, étonne par la force du questionnement, la volonté de maintenir jusqu’au bout la dignité d’un parcours humain face à l’anéantissement, et de préserver sa foi en l’homme et en la vie.

« La joie malgré tout », c’est le message d’une grande figure de la spiritualité contemporaine, et également de ce spectacle, interprété par Nicole Vautier et mis en scène par Danièle Klein."

2 commentaires:

Anonymous gazou a dit...

Ce devait être magnifique..come je t'envie...Etty Hillesum..il faudrait relire cses écrits régulièrement

mercredi, 13 janvier, 2010  
Blogger Solange a dit...

Sûrement un grand moment, de ces moments qui nous font nous sentir plus grands.

jeudi, 14 janvier, 2010  

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