Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

27 mai 2007

IMAGE 3/ MONSIEUR !


Image 3
Monsieur, je voudrais vous dire bonjour sur le banc !
Vous faire remarquer les deux merles sur le platane et l’épicéa,
vous faire entendre les conversations d’oiseaux.
Ils s’élancent sans le moindre mot à redire, communiquent sans portable ni ordinateur.
Monsieur ! je suis devant vous et vous, plongé dans une affaire urgente de pyramide de Kéops.
Kéops, Mykérinos, Kephren … quelles belles résonances dans vos oreilles qui n’entendent pas mon bonjour. Dois-je insister ? j’insiste !
Voilà votre tête levée et votre sourire qui m’a reconnu. Peut-être m’attendiez-vous ! et vous parlez, vous parlez, sans pessimisme excessif aujourd’hui. Il y a tant à apprendre ! dites-vous. Je vous écoute, charmée. Rien d’ostensible, d’ostentatoire dans votre discours, la sincérité même. Vous êtes gentil, disent vos cinq petits enfants ( je m’enquiers du nombre), mais un peu ennuyeux de toujours chercher à comprendre, élucider, retrouver même dans votre mémoire. Car, dites-vous, vous avez abandonné les magnétophones, camescopes, boîtes à voyage et souvenirs pour refaire les parcours, de l’intérieur. Aussi bien vous ne vous ennuyez jamais. C’est que ça travaille là-dedans. Vous me montrez votre tête. Et apparemment elle ne vous fait pas mal. Vous acceptez ce charivari permanent. Vous l’alimentez de vos lectures. Je pourrais vous citer Andrée Chedid dans ce « Survivant » que je suis en train de lire : « des jours où elle ne vivait qu’à travers sa caméra, ne songeant qu’à cet album dont elle composait les images : univers de cruauté et de clarté ensemble, monde sans cesse se rachetant, racheté. La lumière rachetant l’ombre ; le rêve multipliant le réel. Ou bien parfois tout le contraire, les ombres aiguisant la lumière, le velouté des ombres, la magnificence du vécu, de la chair, donnant consistance au rêve. Les visages antidotes, les moments antidotes, les lieux antidotes et parfois dans un même visage, un même moment, un même lieu, cet entremêlement d’instants morts, d’instants de vie »
« La vie est belle !» concluez-vous. Je vous quitte, heureuse de votre changement de philosophie depuis hier.

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