lettre d'Amérique 5
Labour day. Toronto.Monday
Leo bien chère
Le voilà le moment quiet, la table adéquate, un ravissant petit secrétaire ancien avec une chaise capitonnée. Sous mes mains un sous-main de cuir avec dorures, un buvard ocre jaune pour mon stylo Comté qui ne crache pas d’encre, unn buvard donc parfaitement inutile et tout-à-fait anachronique. Comme j’aimerais la plume et l’encre assorties à l’ensemble !. tremper la plume dans l’encrier retarderait le vagabondage trop rapide en direction de tes terres vagabondes et je trouverais peut-être mieux les mots justes pour dire, TE dire, ME dire à toi, tout ce que ces derniers jours ont charrié dans ton sillage.
Mais c’est le stylo Comté qui est là et non quelque plume antique. Comme c’est toi et moi qui sommes en ce moment suspendues, séparées et proches à la fois. Vamos !
J’ai voulu rester « at home » dans cette belle maison ancienne cernée par la ville toute neuve et délirante. Un bruit environnant dément et partout et pourtant je m’y habitue un peu depuis trois jours. Sur le devant de la rue, ses voitures, ses tramways, ses sirènes, un brinqueballement sur fond de pluie. On dirait de grosses allumettes qui craquent et fusent. Dans le dos, malgré la butte qui devrait nous en protéger un peu, l’autoroute avec ses 6 voies+2 de dégagement, la voie ferrée et, évidemment, ses trains où David Crokett ne fait plsu Tchu Tchu ( l’a-t-il jamsi fait ?) mais d’où partent des flèches hurlantes qui nous atteignet en pleine poire, traversent, ricanent encore avant de filer ailleurs. Enfin, au dessus de nous, avions et hélicos, sans doute engagés dans une compétition car ils accélèrent leur rugissement en survolant la maison, semblent descendre en rase-motte pour venir demander à Mrs Hawk et Mr ce qu’ils font encore dans ce cadre désuet aux rideaux vieux rose et à l’ensemble victorien (autant que je sache). Entre deux passages d’escadrille je les entends répondre, chacun de leur côté : j’y suis, j’y reste, et mentalement poursuivre leur argumentation. Les Bed and Breakfast arrondissent la retraite, les voisins – même ghanéens- et même pe,dant le week end, la fin de semaine, quand ils font la fête, élèvent correctement leurs enfants, on ne s’ennuie pas avec les hôtes étrangers, même si on doit rétrocéder 20% de la recette à la Downtown Toronto Organisation qui les draine, traîne jusqu’ici ! Ouf ! surtout qu’ils laissent leurs adresses et un mot gentil sur le grand livre ; enfin : Qui joerait de l’orgue le Dimanche à l’église aussi bien pour les Protestants que pour les Catholiques, si Mistress Yvonne abandonnait le partie. I am here, I stay here
2 commentaires:
Toronto n'est pas une ville très rigolote... C'est peut-être un parti pris de Québécoise.
Est-ce nouveau? Je n'ai aucune idée de comment cela peut ce faire.
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