Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

28 novembre 2011

lettre d'Amérique à qui ?


Me voici pourtant retenue par The blessed Damozel, d’un DANTE GABRIEL ROSETTI, penchée à la fenêtre du ciel. Elle jette un oeil distrait sur un amoureux resté allongé sur la terre mais sa lèvre pulpeuse en dit long sur ses souvenirs. Tandis qu’au dessus de ses cheveux étoilés comme la bannière des USA, de nombreux couples s’attardent à mélanger le ciel aux étoiles, sans numérotation apparente.
Oh ! oui donc ! au bouquet de printemps de Renoir, à un Braque que je vais retourner voir tant il me tarde de l’inscrire plus indélébilement sur mes tablettes intimes.

J’ai fait cette année un pas de plus vers la peinture : celle qui travaille au corps le peintre et tire de lui des cris, des rages, des soupirs de béatitude qui en appellent aux miens. Avec Fabienne, Houchang, Colette et – derniers entrés dans la lisse : Roland, Marion, les Russes, je m’émerveille de découvrir sur un banal espace en rectangle tant d’échappées libres de lumière, de couleurs, de formes. Le monde et ses trésors, ses convulsions multipliées par le kaléidoscope de l’artiste. Car, pro ou amateur, ils sont bien les clés qui m’ouvrent, mes amis peintres précédemment cités. J’admire qu’une foi plus grande que les doutes les projette en avant d’eux-mêmes, multiplie leur appétit de vie et leur courage de proclamer leur vérité ressuscite mon propre appêtit.
Envie de peindre avec les peintres, de rire avec les rieurs de vie, envie de rajeunir tant et tant que je m’éloigne à tout jamais de mes moments d’absurdité, de non amour.
O h ! Paul Cézanne. Study of trees. Extraordinary ! je ne sais plus pourquoi ces taches bleues, quelques vertes et brunes émeuvent si fort l’arbre qui croît derrière mes yeux, sous mes paupières. Une mystérieuse correspondance. Comme si le Paul donnait à la Gisèle, l’occasion unique de rencontrer SON arbre.
- Oh à Rodin « Mâle et femelle »
- Un mariage de quatre éléments avec Chagall, la réconciliation tournoyant dans l’espace de deux féminins, des deux masculins que forme un couple en harmonie.
- Un tendre Picasso des débuts
- « Trees » encore avec André Lhote. J’ignorais ça. Est-ce le même que celui du Tassili ?
- un Pierrot de Juan Gris 1924
- un étonnant visage de femme souriante, sculpté, d’Amadeo Modigliani. Au lieu d’étirer sa souffrance comme ce que je connais des femmes de Modigliani, elle évase un sourire de Bouddah
Je vais tenter de retenir ce sourire.
Oh Pierrot Mine la prochaine lettre sera pour toi, avec toi, à cause de toi. Ce voyage me ressuscite ( que j'aime ce mot!). Tant pis si la route est longue. Je ferai le tour du monde.

PS Retourné voir « mon » Paul Cézanne. Rencontré deux françaises jeunes, (comme moi) voyageuses( comme moi) cultivée-artistes ( as I, such I ?) il y aurait paraît-il 25 danseuses de Degas coulées après sa mort. J’en verrai une autre à Toronto, ce qui porte à 3 le nombre de mes rencontres avec le tutu défraîchi
je préfère les chevaux.

1 commentaires:

Blogger Solange a dit...

C'est un beau voyage que vous faites, vous rendrez-vous jusqu'à Montréal?

mardi, 29 novembre, 2011  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil