FINIR EN BEAUTE
Elle est plus que centenaire. Depuis 17 ans à la maison de retraite. Aneta est venue avec moi pour lui parler dans sa langue maternelle.
Avant la séance de conte nous demandons à la voir.
Une soignante nous emmène jusqu’à sa chambre.
Sur le lit elle est allongée, recroquevillée. On dirait une toute petite fille. Aux premiers mots de polonais son visage s’éclaire. Elle saisit les mains d’Aneta, les baise, caresse son visage penché vers elle.
La jeune femme soignante l’emmène pour l’habiller, la coiffer.
C’est une jolie jeune fille aux cheveux de neige qui réapparaît sur le fauteuil roulant. Le buste bien droit, les mains sagement posées sur la veste blanche. On la croirait sortie d’un album d’images.
Elle ne parle pas, ni en français ni en polonais. Mais en bisous, en caresse est intarissable.
Au premier rang du demi cercle d’auditeurs elle restera jusqu’à la fin des contes.
Je la quitte emportant quelque chose de son éclat, de sa joie, de sa tendresse universelle.
Dans le couloir Aneta et moi nous nous embrassons longuement, très émues d’avoir partagé ces minutes de prolongation du match de l’invincible Natalia.
La peinture de Palekh est une merveille de l’art russe.
Palekh est une petite bourgade située au bord de la rivière Palechka à 300 km au nord de Moscou.Vers 1894 elle comprenait 204 maisons et 1431 habitants. 250 hommes et 120 adolescents pratiquaient la peinture d’icônes. Quant aux livres ils constituent des œuvres d’art à part.
2 commentaires:
J'aime l'évocation que tu nous fais de cette vieille dame....
Ce soir me voilà de retour chez moi !
C'est très émouvant, donner de la joie à quelqu'un c'est tellement gratifiant.
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