Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

10 mars 2008

PETITS LAPINS BLANCS




Aucun rêve qui puisse se laisser saisir par les oreilles et se retirer de la cage
La cage à lapins
Quand la nuit a resserré les barreaux jusqu’à les transformer en un mur transparent à demi
On y voit derrière s’agiter des formes, une lueur qui appelle

Il a neigé … un peu … sur l’herbe un plumetis léger aujourd’hui

Comme …

Comme une pluie se transforme en neige quand la température descend

Indélébile la neige de l’enfance …
Eternellement blancs les lapins neigeux.

Si je me souviens de cette image première des lapins blancs en guise de flocons, c’est bien sûr parce qu’on me l’a amplement revisionnée.
« Oh ! aurais-je dit en voyant tomber la neige derrière la fenêtre « des petits lapins blancs ! »
Sans doute depuis les bras de ma mère, à hauteur de carreaux, en position haute d’admiration
De même, quand la portée était éclose elle m’emmenait vers les cages. Avec beaucoup de précaution pour ne pas déranger la nichée recouverte des poils maternels, elle extirpait doucement une petite boule chaude, gluante, de la grosseur d’une boule de ping-pong et la posait dans ma main ; je l’effleurais d’une caresse …
La vie, la naissance, en direct, à toucher des yeux, des doigts pour en sentir le mystère, en percevoir l’immensité
Les lapineaux grandiraient, certains atteindraient la taille monstrueuse d’un chat sauvage, se couvriraient de fourrure grise, brune, tachetée. Ils ne m’intéresseraient plus que dans l’assiette. Parfois, rarement, une exception confirmerait la règle. Un lapin blanc, tout blanc, sans une tache, quelquefois aux yeux rouges. « Albinos » j’apprendrais plus tard …
Ainsi vont, volent, se posent les flocons heureux de mémoire

« Mon petit lapin » Douce caresse du langage
Non pas souris-lapin de la naissance, tout juste sorti du ventre maternel mais lapin blanc de quelques semaines, avec des pattes bien déterminées, garni de fourrure profonde comme celle des parents.
Je fus - et suis encore dans les profondeurs, ce petit animal, ce fragile flocon
Surtout à de certains réveils où j’ai traversé victorieusement la nuit noire.
En suis sortie, blanchie, neuve, grandie, les oreilles dressées, attentive au jour, affirmant mon regard et la palpitation étonnante de ce cœur doué de cervelle, de cette mémoire douée de bons sentiments

2 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

J'aime beaucoup ton texte et ta réflexion sur nos habitudes langagières

lundi, 10 mars, 2008  
Anonymous Anonyme a dit...

Le lapin blanc me rappelle notre petit lapin Fripounet ... qu'il était mimi lui tout blanc et ma Célia toute petite, toute noire. bises

mardi, 11 mars, 2008  

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