FEMME, MA SOEUR
Femme, ma sœur,
en rupture d’abandon
Ne jalouse pas ô ne jalouse pas
le rythme nouveau de ma phrase
Ma toute neuve phrase que j’exerce
en même temps que tu risques tes premiers cris
Ne jalouse pas
les quelques mots venus d’hier dont tu ignores le sens
Ne méprise pas leur approche et les pas qu’il m’a fallu faire
pour les retrouver et les prendre
Ose ta danse !
Ne jalouse pas
la fécondité de mon ventre ni les tranchées toujours présentes
ce long enfantement
ces visages donnés au soleil
cette douleur de les garder encore en moi
tandis qu’ils ébouriffent ailleurs leurs cheveux de chevaux
Porte l’enfant de solitude jusqu’à présence dans tes yeux !
Ne jalouse pas
mes quelques souples élégances
le bleu caressé d’une soie
mes ongles ce dimanche c’est si rare
nettoyés de jardin ni ce bijou
parce qu’il me fut donné et que tu le devines
dans l’éclatant regard d’une reconnaissance
Déploie tes fastes ! Enroule tes dentelles !
Prépare tes fulgurances !
Femme, ma sœur, en rupture d’abandon
Ne méprise pas qu’une autre femme aille à l’amour
en robe d’apparat
Vire ! Librement
Et sache reconnaître dans le sévère regard que tu prétends porter
ta pauvre envie de gazelle blessée
Allez ! Pars ! Fais-toi belle !
Je vais être en retard
Avive tes désirs ! Décore tes tonnelles !
Et quand l’heure viendra de ton contentement
sous tes paupières mi-closes et dans tes doux sourires
Reconnais le cadeau que je t’avais laissé
- le seul cadeau qui puisse sans exiger donner-
de m’être montrée telle
qu’à cet instant tu te voulais.
Et cueille tes raisins au pampre de ta vigne !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil