LES RAMEAUX
« ce dimanche de l’ »ozanne » ou dimanche ozannier est celui des Rameaux. On l’appelle souvent ainsi en référence à l’hosanna, cri d’acclamation du Christ à son entrée à Jérusalem. D’autres l’appellent « Pâques fleuries » ou Pâques de buis » à cause de la bénédiction des rameaux verts. Palmes de palmiers sur les rivages de la Méditerrannée, ailleurs branches de lauriers, de buis, d’oliviers. «
(Comment vivaient nos ancêtre,JL Beaucarnot Ed Lattès)
Depuis mon enfance je pensais que les rameaux ne pouvaient être que du buis que nous allions cueillir chez la voisine. Depuis ce Dimanche à Perpignan je sais que les rameaux peuvent être un mélange d’oliviers, de … heu ! lauriers peut-être, en tous cas autres que le buis. J’ai brisé deux branchettes d’olivier chez Sylvie en prévision de cette bénédiction, sans doute un peu païenne. Pâques coïncidant avec le printemps officiel. Bonheur sur la maison pour quelques gouttes d’eau précieuse. La dame à la boulangerie à qui on fait remarque de son gros fagot de rameaux bénits suggère que « ça été vite fait ! », le prêtre ayant aspergé rapidement et avec parcimonie son bouquet en descendant et remontant l'allée centrale.
La semaine qui suit ce dimanche , « semaine noire » en Limousin, « semaine pénible » dans le Nord, « semaine absolue » en Anjou, « semaine peineuse » ailleurs … dit le livre, ne fut pour moi que consacrée à me réinstaller dans l’habitude de la maison, le froid revenu et pour demain, paraît-il, la neige …
Dans l’église j’ai été sensible au caquetage du fond qui attestait que nous étions bien en pays d’expression volontiers sonore ( catalan que je prenais pour de l’espagnol ), aux petites filles décorées comme des Barbies chrétiennes de rubans et frous-frous roses, attendrie par la tendresse d’une mère dorlotant son gros poupon de neuf, dix ans sans manières ni fatigue, touchée au cœur par la ferveur de la chorale qui portait loin ses voix et son espoir de résurrection. J’ai même aperçu une petite fille portant un rameau décoré de gâteaux. Elle passait dans l’allée, je n’ai pas osé la photographier et à la sortie elle avait déjà disparue. Ma mère m’avait raconté la tradition des « craquelins » en forme de bracelets que l’on mangeait ce jour-là. Il n’y a qu’ici que j’ai vu, pour la première fois, trace du mélange de nourritures spirituelles et temporelles.
J’ai pendu les rameaux d’oliviers et leur double symbole de paix et de renouveau à la porte. Mais je n’ai encore pas commencé le grand nettoyage de printemps, ni fait des provisions pour le dimanche de Pâques.
Les traditions se perdent ! dirait ma mère ...
1 commentaires:
Ma voisine a déjà terminé sa grande nettoyage, je l'avais vu il y a quelques jours en lavant ses fenêtres dehors même, presque en sortant!
Je me suis rappellé maman et mon enfance: on sortait même les meubles!
Vais-je nettoyer quelque chose, cette fois?
Merci du récit intéressant et explicative! La printemps se fête, même si on lui donne des noms divers en différents religions. Sauf que, je regards ce matin les images arrivées du Japon sur flickr: là on est début de l'automne!
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