ADDICTION
ADDICTION
C’est le mot utilisé par Azalais à propos du propos de Gazou sur le blog-drogue
Drogue : le mot fait mal, sa réalité a fait tant de ravages autour de nous.
Tous drogués dans cette époque qui court après le temps, la sécurité, le bonheur … toujours incertaine même quand elle a gagné, toujours tourmentée même si le soleil brille et si l’assiette est pleine
Par rapport à mon enfance nous sommes des rois, avec des palais, des domestiques innombrables, le monde entier à notre porte
D’où vient que le silence est denrée si précaire, la paix sans cesse à retrouver, à loger dans un petit coin de sa poche
Je me suis intoxiquée de télé hier ( journée Opéra sur Arte), incapable en soirée de quitter les images somptueuses, dépaysantes, les sons si beaux qu’ils ouvraient la porte du paradis. Ma simplicité de décor naturel aurait pu me suffire, ce pays de montagne m’élever jusqu’à sa réalité.
Le paradis à haute dose devient mortel. La télé aussi.
Ce matin, six heures à l’horloge rassurante, ( oui tu as dormi, oui ta tête va mieux, oui ton rêve était réconfortant, va le noter comme un bon augure …) je me dirige vers ma table où m’attend la drogue blog, après le cahier … ( il reste tout de même prioritaire)
Je sais qu’avec le cling de mise en route de l’ordinateur je ne suis plus seule à barboter dans mes analyses, à ressasser les souvenirs d’hier, d’avant hier, de ce passé sur lequel je n’ai plus prise
Alors j’enclenche … Drogue dure ou simple cachet d’aspirine ?
C’est vrai ( pour moi) que je peux trouver dans cette boite à qui parler et qui me parle. Que s’y étalent (comme au supermarché) des réserves de sincérité incroyable, de volonté farouche de servir la vie encore et toujours. Parce que l’abandon de tout espoir, le renoncement à comprendre, expliquer ce qui fait mal pour le désamorcer, admirer et dire son admiration, serait la mort.
La mort, Orphée croit pouvoir la ressusciter en bravant les enfers, les danseurs la transfigurer en multipliant les prouesses de ce merveilleux corps humain, les voix maîtrisées jusqu’au sublime la faire taire … Mais il y a une interdiction fondamentale : Tous les blogs du monde ne t’empêchera pas de mourir.
Cependant tandis que tu clignotes et pianotes sur ton clavier tu la nargues, tu l’oublies … tu t’amuses …
Oui ! écrire est un amusement comme jouer à la balle sur un mur. Vérifier que le mur répond, que ta main est agile !
Je comprends et ressens les dégoûts de blog, les malaises du « j’ai tout dit et pourtant il me manque encore quelque chose, quelqu’un » mais comme je comprends et ressens comme très proches - des amis, des compagnons d’aventure - ceux qui trouvent là la zone franche où poser les valises sans avoir besoin d’ouvrir tous les bagages.
Orphée a perdu Eurydice non en la regardant, non en bravant l’interdiction, seulement en n’acceptant pas de vivre en lui sa mort. Mais s’il s’est offert quelques prolongations de jeu, il a bien fait d’opérer la descente, de bloguer en touche !
3 commentaires:
à haute dose, tout peut s'avérer dangereuse, vrai, mais pour moi, on ne peut jamais avoir tout dit,
je suis maintenant à troisième année passée, jour à jour à écrire, les sujets arrivent presque tout seuls la plupart de temps,
oui, on trouve qui vous écoute et on trouve à qui parler, des fois le temps nous manque aussi de visiter tous qu'on aimera lire, on revient plus tard,
télé, ou lecture comme moi, drogues, alcool, cigarette, peut être dangeureux, des fois, même trop aimer, mais un peu, s'est indispensable et pour chacun de nous c'est autre chose
je n'ai pas télé, des fois je le regrette, mais il va me rattraper via web bientôt, drogues alcool cigarette pas pour moi, merci, mais j'ai mes drogues à moi, en mes lectures qui me font s'évader de la vraie vie, peut être trop souvent
une note très intéressante, chère amie
J'aime bien tes réflexions,je n'aurai pas eu l'idée de mêler Orphée à des réflexions sur le blog,mais ce n'est pas sans intérêt !
Qu'arrive au blog de David?
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