ETRENNES
VERO( le vieux pays tel que je l'ai connu dans mon enfance)
A chaque carrefour, le lundi d’une nouvelle semaine, la semaine d’une nouvelle année, il y a le besoin, (la nécessité ?) , de redéfinir la direction.
Je suis allée retrouver les vieux chemins du vieux pays ce week-end. Malgré la route à faire, le dos à ménager, la nécessité le besoin l’habitude … d’aller souhaiter la Bonne Année là-bas, au berceau, à la source.
Pourtant les carrefours y sont encombrés de corps vieillis, fatigués, oublieux des règles de bienséance inaugurale. Pourtant les BONNE SANTE oui ! surtout la santé ! grincent aux articulations. Mais il y a tout de même une coupe de champagne, un café tassé, deux sacs de pommes, un jus de pomme-cannelle, un paquet de biscuits à recevoir.
J’ai fixé les jours de l’an de mon enfance de façon indélébile tant par écrit que mentalement. D’eux me vient encore la pêche pour refaire le périple. Nous allions par bandes familiales - les garçons, les filles- souhaiter la bonne année au voisinage. Nous attendaient les deux ou trois papillottes, les deux oranges, la pièce ou le billet préparés à notre passage. A chaque étape je revenais rendre des comptes à maman et placer les trésors en lieu sûr …
C’est ce mot d’étrennes qui m’est revenu pour mes petits-enfants. Au pluriel. L’étrenne c’est le pourboire, LES étrennes n’ont lieu qu’au Premier de l’An. (Du latin strena : pronostic, présage, signe.)
Porter les étrennes, distribuer les étrennes , recevoir …voire escompter, attendre … c’est de la Bonne Année- BONNE SANTE concrétisée.
Cette année je ne suis pas déçue. J’ai eu le flash du passé dans mes veines, le même chemin depuis tant d’années m’a redonné la direction première. Ma voisine Sylvie est toujours au poste pour me dire de son accent inimitable « Ma Gie ». Chacun prend le temps de « se la souhaiter bonne et heureuse » On s’assied, on se raconte que Line Renaud est bien guillerette à quatre vingt ans. Alors pourquoi ne pas fuguer soi-même hors du temps ?
Que vous offrir, que nous donner en échange ? Je vais quérir chez Bachelard la page en cours des « mots limites » qui sont aussi des mots illimités
EAU, LUNE, OISEAU
« sur ces mots tout l’arbre du langage s’ébranle /…/ ils sont des racines imaginaires /…/ ils peuvent déterminer des rythmes plus légers, des rythmes qui ne sont que légers comme le frémissement de cet arbre qu’est en nous l’arbre du langage »
alors Bonne lune, Bel oiseau, Eau limpide, pour la semaine et pour l’année et tout là-haut, là-haut, à la cime de l’arbre, la pie de service, la Margot, la Margoton, la gelzy vous fait « piou ! piou ! soyons légers ! envolons-nous amis ! que la tête soit allègre si la jambe manque.
3 commentaires:
hé hé oui ! soyons allègre... pour moi la jambe ça peut aller, mais alors les doigts, pfffffffff !!! faut les booster !
comment va ma copine, Sylvie, aux yeux souriantes? bonne année à elle aussi à ma part
je te souhaite, jolie pie, de biens jolis chants toute l'année et des triades de mots jolis
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