Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

19 février 2007

VIEILLIR EN CHANSONS


VIEILLIR : C’est le titre du cahier de l’APA emporté avec moi. Dans l’article « Vieillir en chansons » : Véronique Montémont fait le tour de la question passant par Brel évidemment ( mon premier réflexe chantonnant en ouvrant le cahier), le détour par Anne Sylvestre, André Tachan, Mari-Paule Belle … les joyeux(ses) et tumultueux(ses) de la vieillesse.
C’est vrai que l’on peut rajeunir en chantant. Je me souviens avec émotion de femmes approximativement de mon âge venant me saluer à la fin du spectacle pour me confier qu’elles chantaient intérieurement avec moi, qu’elles m’accompagnaient de toute leur âme pour que je ne craque pas, qu’elles enviaient mon ardeur à chanter, à me chanter. J’espère tout de même que ce n’est pas mon âge que l’on écoute en écoutant mes chansons, fut-il guilleret dans ces moments-là. C’est peut-être ce que l’âge m’a apporté : une petite dose d’assurance, un bonheur d’être là, entièrement là, dans cette performance, cette revanche sur l’âge. Comme me l’a dit une jeune fille une fois « je n’ai pas d’âge » quand je chante. Le compliment est joli, il me fait plaisir, je ne l’ai pas quêté mais je me réjouis de le recevoir. Il n’est pas juste pourtant. J’ai mon âge, tout mon âge. C’est de ces strates d’âges que vient ma voix, elle qui n’a pas vieilli mais s’est solidifiée, enrichie, épurée. Elle qui trébuche sur une marche mais surveille son pas pour aller plus loin. Je l’ai étendue vers le haut et vers le bas. Elle continue de s’étendre. Elle n’en finit pas de me surprendre. Gamine, je me souviens l’avoir beaucoup sollicitée pour qu’elle imite les stars, mais elle attendait son heure, loin des scènes, pour arriver tranquillement, elle-même simplement, sans forfanterie, sans faiblesses minaudées, sans crescendo agressif. Et quand je lui lâche la bride, qu’elle fait ce qu’elle veut, ce qu’elle peut, dans l’improvisation, entourée de musique amie, de flots de libertés complices ah ! c’est vrai ! je n’ai pas d’âge. Je suis mon âge, dans les deux sens de « être » et « suivre ».
Bon ! C’est certain ! Ces moments-là sont éphémères ! Mais qu’une chanson les rappelle et les voilà à nouveau dynamiquement opérants.

Quand Dieu viendra, car il est gente et brave
Me demander « Veux-tu enfin finir ?
Je répondrai, pensant aux camarades
Que j’aime tant « Encore un peu mon Dieu !
Que j’aime tant
« Encore un peu mon Dieu ! »

Et la chanson conclut sans rire, sans (trop) se duper, confiante en ses limites illimitées
Je vais mourir, demain sera la veille
Je vais mourir par excédent de vie

Et elle le bisse bien entendu : privilège de refrain et de chanson !

Je veux mourir par excédent de vie !

MOURIR EN CHANSONS ? Pourquoi pas !

2 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

*André" Tachan ? Ne serait-ce pas Henri Tachan ? (les z’hommes, l’amour et l’amitié, la vie, la chasse)
Que de souvenirs...
J'aimais chanter, une opération des cordes vocales et ...
Bonne journée.

mardi, 20 février, 2007  
Blogger David a dit...

The photo is superb!

mercredi, 21 février, 2007  

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