Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

11 février 2007

DEMAIN JE PARS

Parfois ce que je lis me va tellement bien que c’est comme si je l’avais écrit. Il m’arrive même pour certains textes de les recopier à la main dans mes cahiers de lecture pour me les approprier tout à fait.
Celui-ci est d’Ursula Henschel (VIGNETTE DE PIETON ET AUTRES LOUFOQUERIES). Ursula ne s’est mise à écrire que tardivement mais rattrape le temps perdu. Après l’écriture autobiographique elle tâte avec bonheur à l’écriture de contes, de nouvelles.
J’ai pensé en lisant cette page à une réflexion de ma mère plusieurs années après que j’eus opéré un changement de direction dans ma vie. Elle m’avoua, pensivement, après s’être fait beaucoup de soucis pour moi, que … oui elle aussi … elle y avait pensé pour elle-même mais n’avait pas eu les moyens de le faire.
Chère maman !
«
DEMAIN JE PARS

Demain je pars maman

Où vas-tu ? Je vais.

Tu prends quoi comme bagages ? Pas de bagages, juste une brosse à dents

Quand reviendras-tu ? Peut-être jamais !

Vas-tu à l'étranger ?
Possible

Tu ne sauras pas te faire comprendre ! Tant mieux, je n'aurai pas à écouter.

Que vais je devenir ?
Tu t'habitueras

Et tous les autres ? Ailleurs il y a d'autres autres.

C'est quoi tout à coup cette idée, je n'y comprends rien

Te souviens-tu de ces chinois riches qui, vieux, quittent tout, famille, maison, fortune et partent à pied, un bâton dans la main, s'arrêtant quand ils sont fatigués, demandant l'hospitalité là où ils se trouvent.

Si je comprends bien, tu vas mendier Non, ici l'hospitalité est un métier. J'emporte mes économies.

Pourquoi me fais-tu ça ?

J'ai le sentiment qu'à ma naissance on m'a mise dans un train pour y rester toujours, jusqu'au terminus. Cela ne me suffit plus de voir les paysages défiler à travers les vitres et de ne sortir que dans les gares. J'ai décidé de sauter du train et d'aller là où mes pieds vont me porter… »

Alors, c'est décidé ?

Tout à fait décidé. Ne sois pas triste maman, toi tu n'as jamais pensé qu'on pouvait quitter le train, mais tu m'as permis d'en rêver. Aujourd'hui, je me libère, c'est pour nous deux. »

3 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

je suis particulièrement émue à la lecture de ce texte, je quitte aussi, bien que tard, et non pas dans une gare, un train.

lundi, 12 février, 2007  
Blogger Gelzy a dit...

Je transmets, MARIEL, à URSULA, ton émotion ...

lundi, 12 février, 2007  
Blogger Gelzy a dit...

Je transmets, MARIEL, à URSULA, ton émotion ...

lundi, 12 février, 2007  

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