A VAUNAVEYS LA ROCHETTE
Bien que né avant terme le petit gars est de bonne venue, solide déjà sur ses pieds, teint rose et blanc … comme un vin apéritif aromatisé à la feuille de pêcher.
Bref ! les petites violettes violinent, les pâquerettes ressuscitent, les primevères tapissent, les modestes véroniques bleuissent gentiment le talus, les crocus sous l’olivier n’en finissent plus de parachever la toilette matinale.
Mais le plus beau, pour moi qui ne suis pas d’ici, ce furent hier deux amandiers en grandes noces ! Si beaux dans le soleil et la combe abritée ! Si belles qu’on les aurait dit au féminin pluriel ! Robe et traîne, sourire langoureux, yeux baissés … Des amandiers chantant le Sud avant même de l’avoir complètement atteint.
Des chenilles processionnaires traversent le sentier. Une bonne longueur de chenilles descendue des hauteurs des pins, sorties de la boule de pétanque blanchâtre qui orne les arbres dangereusement comme un arbre de Noël d’un printemps qui n’a pas eu de gel pour détruire les nids. On sait qu’il ne faut pas les toucher, qu’elles nous flanqueraient un œdème carabiné. Etonnant cet acharnement qu’elles ont à se tenir en ribambelle, comme des autos sur l’autoroute. Pas un pouce de fantaisie. Elles cheminent, elles processionnent, elles traversent, elles gagnent du terrain …
Trois chevaux dans le pré. Ils s’occupent à paître. Ils n’ont que cela à faire. Chevaux de plein air, ni pour le labour, ni pour la promenade … offrent leurs flancs au crayon maladroit, ne varient pas d’un pouce sous le regard, secouent la crinière pour chasser les mouches …
Il s’appelle Niasso, l’Espoir. Il vient d’Afrique, comme sa maîtresse qu’il tient en laisse. Non, il n’a pas de pedigree, un corniaud, chien d’Afrique c’est tout, chien de hasard, marchandise d’émigration. Mais ses bottines blanches, son fin museau, la houppette blanche en bout de queue ont l’élégance aristocratique des grandes races.
C’était à Vaunaveys la Rochette la chronique locale hier.
C’était l’article Printemps, hier, obligatoire à tous les rayons.
Aujourd’hui il persévère.
1 commentaires:
C'est très joli la façon dont tu décris ce qu'on te demande d'écrire
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil