TIMOLEON ET LES ECUREUILS
Maintenant qu’ils viennent de paraître dans la revue municipale je me sens autorisée de vous transmettre un sonnet d’Ernest. Vous avez beaucoup de sonnets en réserve, je n’en doute pas, mais combien dont la chute est patoise ? Sur écran vous ne pourrez apprécier l’accent, le bel accent du terroir, ni la malice dans les yeux d’Ernest. N’empêche ! J’espère qu’il vous parlera, ce sonnet, autant qu’il me parle. Et quant à parler, même de nos douleurs, et à en rire, vaut mieux ça que de rester au lit, non ?
Peu ou prou, un sonnet ça fait du bien par où ça passe !
***
De douleurs tout perclus, comme on dit dans les livres,
Faisant bien piètre tâche à l’aune des longs jours,
Le vieux Timoléon sait conserver l’humour
Qui l’aide à supporter son inconfort de vivre.
Ne pouvant guère aider aux travaux agricoles
Il prend ses deux bâtons, rassemblant son courage
Pour entreprendre encor un tour de son village
Qu’il allonge ou restreint sans aucun protocole …
Il sait où s’arrêter quand ses membres sont lourds :
Le mur vers la fontaine ou le porche du four ;
Ce matin, dans le cèdre, il a vu le poil roux
De plusieurs écureuils en folie de voltiges …
Une larme a coulé embuant son vertige :
« Ah ! ce qui z’ant de rest, é m’aigari ben prou ! »*
*douleurs : terme générique réservé le plus souvent aux rhumatismes
* Ah ! Ce qu’ils ont de trop m’arrangerait vraiment bien »
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