LES CHANSONS QUE JE FAIS 8
Comme le soleil avec la neige, l’un pétillant de l’éclat de l’autre.
On me demande souvent comme ça se passe quand je crée une chanson. La musique puis les paroles ? Les mots avant l’air ? Non ! je réponds toujours : en paquet cadeau. Un mot qui attache l’air. L’air qui entraîne l’expression. Le coup de foudre. L’urgence pour l’un et l’autre de trouver l’union.
A de rares fois j’ai composé une musique sur un texte, un texte sur une musique.
Par exemple quand une compagne de l’APA me propose son texte pour le mettre en chanson. « Sur les marches du silence je viens / Par la porte dérobée te chercher … » Il y avait de quoi être intéressée par le passage de cette porte. J’ai composé une musique inhabituelle au dire de Claire pour ce texte qui n’était pas de moi. Je l’ai beaucoup chantée au piano, je l’ai envoyée mais la sympathie s’est dissoute et la chanson est morte derrière la porte du silence.
Sur un texte arabe très troublant de Qasim Al Chabbi (1909-1934) j’ai aussi mis une musique dans les mêmes accords mineurs que la porte dérobée. J’ai inclus cette chanson dans « L’amour aux sept couleurs » lui donnant la tonalité « indigo » pour moi toujours un peu incertaine entre le bleu et le noir
« Cette vie est une cithare
Et c’est la cithare de Dieu
Ceux qui s’en vont au long des jours
Brodent sur elle une chanson … »
De temps en temps je la reprends et j’ai les mêmes frissons. Le poète est mort très jeune, cette mort continue d’habiter ses mots laissés en témoignage. Y a-t-il dans l’espace de curieuses rencontres entre la musique de l’être et sa traduction vocale ?
« Et la nuit sinistre caverne
Offre un sépulcre à la chanson
Condamne à mort le clair écho
En étouffant sa pauvre vie »
L’inverse se passe mieux. Sur l’air de « Les Vieux » de Jacques Brel j’ai écrit et chanté « le temps se riquinille » ( se rétrécit). Le texte sans sa référence à la musique a été inclus dans un recueil de poésie « Le panier de jarboui ». Je viens de l’en sortir pour lui faire prendre l’air une dizaine d’années après la parution. Il clora « De choses et d’autres ». J’ai prévu d’abandonner le clavier pour le chanter seule à voix nue au milieu de mes chers objets anciens. Comme l’on chantait à la fin des banquets. Sans musiciens, sans technique de sons, sans broderies aucunes.
Le temps se riquinille
A me riquiniller avec lui je ne peux
Vraiment pas obtenir
de doubler au tournant ceux qui partir devant
Aussi c’est par devoir autant que par plaisir
Que j’ai fixé depuis
L’horloge de cuisine sur l’aiguille encore fine
D’un temps libre aux désirs
Allez va ! J’ai tout dit
Au revoir les enfants, Au revoir pas adieu
N’oubliez pas de rire
N’oubliez pas de boire quand le vent est furieux
N’oubliez pas ces mots
un peu simples et fragiles Qui viennent de si loin
A vous les tendre encore
j’ai voulu par malice Toucher encore vos mains.
Ce sera ma conclusion au spectacle. Peut-être que j’entendrais rire le Grand Jacques qui me réclamera des droits de compositeur. Bof ! Je prends le risque.
2 commentaires:
quelque part j'ai manqué quand tu as parlé la première fois du "Des choses et d'autres" : c'est quoi?
un spectacle, quand?
un livre de réceuil?
un cd ou un diapo?
ou tout à la fois?
"je l’ai envoyée mais la sympathie s’est dissoute et la chanson est morte derrière la porte du silence. " - j'espère très forte, que jamais une porte ne se renfermera entre nous!
" C'est juste un test, je repasse vous lire. Merci et bon week-end"
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