Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

11 mai 2006

MOITIE DE COQ II

II- UNE TROUVAILLE PAS ORDINAIRE

Il faut vous dire que mon coq n’est pas ordinaire. De père en fils ce ne sont que des moitiés de coq, une seule aile, un demi-croupion, etc … sauf pour les poules où c’est entier vu qu’elles n’ont pas l’air de s’en plaindre. Pour le reste on n’en voit que la moitié. Dimia-Polaille on les appelle chez nous ces coqs, on a des Cous-Nus et des Dimia-Polaille. C’est comme qui dirait une spécialité génétique !
Alors forcément quand mon coq a crié d’un seul coup, par trois fois COCO ! CoCO ! Coco ! personne n’a fait attention dans la commission de Bruxelles mais moi, j’ai tout de suite su qu’il se passait quelque chose de pas ordinaire comme mon coq !
Mon coq n’a pas l’habitude de cocoricoder pour rien, même à moitié.

Donc, je vais voir ce qui se passe sur le tas de fumier dans ma cour où mon coq était en train de piocher pour trouver des vers ; le maire me suit qui savait que j’étais pas une malhonnête à abandonner des visiteurs pour un rien ; la commission de Bruxelles au grand complet suit le maire … Et je vois sous les pattes de Dimia-Polaille sortir quelque chose de pas ordinaire non plus. Au moins dans un tas de fumier.
C’était un jour à évènements !

On tire la chose au clair, on la nettoie. Une belle boîte (une fois nettoyée ) d’avant la guerre, on trouve dans la grange un pas-fer, on force le coffret à s’ouvrir et là ! ah mes amis ! ça valait le coup d’œil ! tout neufs, tout brillants, tout étincelants et rangés comme des biscuits des … JAUNETS, des louis d’or, Parfaitement ! Jésus Marie je n’en avais jamais vu autant à la fois de ma vie qui est pourtant longue ! Je n’en avais même jamais vu plus de cinq à la fois très exactement depuis 1906, l’année de mes sept ans quand mon grand-père les avait confiés à mes parents pour qu’ils fassent des petits mais mes pauvres parents s’étaient fait roulés avec des emprunts russes qui ne sont jamais revenus et c’est pour ça que j’ai dû me marier avec le Pétrus qui a bien voulu me prendre sans dot.
Remarquez que je me suis pas plainte, c’est comme les poules avec mon coq …

Bref ! Qu’est-ce que je disais ! Ah oui !
Je me pense « D’où peuvent bien arriver ces beaux liards ? Pas rien de chez-nous : on n’était pas riche. Et puis je me rappelle que mon grand-père, à ce qu’on disait, avait un peu fricoté avec la boulangère. Vous savez celle qui avait des écus qui ne lui coûtaient guère. Ça serait pas elle qui aurait caché son magot sous le tas ? L’histoire n’était pas impossible …
Mais avant même que je puisse en faire part au maire et lui faire remarquer que j’étais l’unique légitime héritière puisque la boulangère était morte sans descendance … et que les écus se trouvaient sous mon tas de fumier, voilà mais pas que le chef de cette fameuse commission s’empare de la boîte et avant que je puise dise quoquoren ! déclare :
- Nous allons emporter cet objet à Bruxelles pour le faire exeprès-tiser !

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Décidément le climat d'Allevard te met en verve!!! Bravo, bravo
Domage qu'il n'y ai pas de photos

vendredi, 12 mai, 2006  

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