6 MAI CENT CHANSONS
6 MAI
Fête de retrouvailles pour des amoureux qui ont tenu à en faire part aux amis. Ce n’est pas si habituel !
Il y a là avec sa fille et son gendre une autre vieille dame (94 ans) qui chante. Une centaine de chansons sont engrangées dans sa mémoire ma foi fort alerte et la voix également ne tremble pas, s’élance avec hardiesse …
Nous avons eu droit aux chansons classiques, aux chansons coquines ( le métropolitain) et surtout à une chanson inconnue qui parle d’un Maître Pierre maçon. Lequel construit des maisons pour ceux qui n’en ont pas et ne peuvent se le payer. La dame nous apprend que celle-ci est de son père. « Un grand musicien » dit-elle. Un grand maçon aussi vraisemblablement.
Un père qui lui a pourtant refusé les études musicales auxquelles sa voix pouvait prétendre mais, vous savez ce que c’est : une fille, l’aînée de neuf enfants. Il fallait aider à élever les frères et sœurs.
Aujourd’hui les deux garçons sont morts, les sept filles sont en vie.
Je retournerai entendre et enregistrer la dame aux cent chansons.
Son gendre est son meilleur agent ! C’est lui qui suggère des titres et encourage chaque fois qu’elle fait mine de vouloir s’arrêter.
Elle connaît bien entendu « la marion sous on pomi » la Marion sous un pommier qui se « guinganave » c’est la version que j’en avais récolté il y a une trentaine d’années chez nous. La vieille dame dit « dindinave » ce qui revient au même. Mais pourquoi la Marion continue-t-elle, malgré l’âge à se balancer ? Il faudra que je le demande à la jeune fille qui chante si bien.
PS : Tandis que je passais par un charret d’herbe pour couper au plus court, j’aperçois un lièvre qui caracole devant la voiture, toutes oreilles dressées. Arrivé au chemin goudronné il bifurque sur la gauche dans la terre mouillée où les maïs commencent à sortir. Il s’immobilise, plaque les oreilles sur l’arrière, descend d’un cran le dos, puis d’un autre (comme un fauteuil équipé d’un mécanisme électrique pour retraité) et se confond avec la terre. C’était saisissant. Encore quelque chose que je n’avais jamais vu de près : les métamorphoses du lièvre véloce en motte banale.
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