Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

25 mai 2005

quand l'herbe attise

QUAND L’HERBE ATTISE SES GRILLONS 25 mai

- de Julie ( notre Julie 70)
« Je lis les joies et les chagrins et vis à travers eux dans un monde différent, très différent de ce que j’aurais vécu si j’avais une télé ou lisais des quotidiens. Et un peu aussi ils (les blogs) m’accompagnent dans mon voyage, partagent mes chagrins, se réjouissent de mes joies »
- d’Henry-Jacques Dupuy ( lu dans le dépôt de cahiers et correspondance à l’Apa)
Quand les mots courent plus vite que la pensée
Quand la flamme fait la roue sans se soucier de sa mèche
Quand l’herbe attise ses grillons,
Quand la rivière qui chancelle de ciel
Et ce vent de mai qui te cogne de plein fouet
Mettent en grève l’atelier de la raison raisonneuse,
A défaut de construire,
Tu jouis,
Tu fais l’amour avec la vie
Qui rit du même rire que toi.
(« un petit truc qui sent la joie des beaux jours »)

Les grillons jusqu’à hier « grésillaient » dans la nuit et le jour. C’est tout ce que j’avais trouvé en les écoutant. Aujourd’hui ils « attisent » et sont attisés. Quand le feu prend dans la phrase de l’autre tu te sens mieux dans la tienne. Ainsi des blogs. Ping-pong de mots. J’ai bien conscience d’une pratique pour le moment tronquée de la réciprocité, mais ce n’est qu’une étape. Lire/écrire : médaille gravée sur les deux « face » ou les deux « pile » De quelque manière qu’elle tombe tu la ramasses. Tu es gagnant. Du même H.J Dupuy « Quelque chose de triste peut donner matière au bonheur ( bonheur d’écrire et bonheur de lire) Magie de la littérature. »


Aussi agréable que de planter : trouver quelque chose qui te botte, qui te parle de l’autre et de toi. Qui a pris la peine de lancer les mots à l’aveuglette parce qu’ils débordent de l’esprit et du cœur. Alors tu repiques, tu fais pousser dans ton jardin.
Les grillons dans la cour. Un dans la maison. Une belle bête brillante. Un petit insecte. Comment imaginer qu’avec si peu de coffre le chanteur peut attiser tout le champ, le violoneux tirer son archet avec tant de constance et de force !
J’ai gardé pour les grillons un coin de cour non tondu. L’herbe y pousse à tout va. L’herbe et les fleurs sauvages aussi belles que celles que je plante.

1 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

Oui, c'est cela : on lance un mot parce qu'il est au fond du coeur et que c'est agréable de le voir bondir plus loin, ouvrir quelque chose, même tout à fait différent, chez un autre. Et attrapper au vol une phrase, une tournure, une sentiment profond ou un brin d'herbe pour s'y accrocher.

jeudi, 26 mai, 2005  

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