PORTES
à l'atelier d'écriture
Je sais bien qu'elles doivent être ouvertes ou fermées mais comment faire pour accepter cette évidence. J'ai mal des portes fermées irrémédiablement, portes mortes; Je n'arrive pas à dépasser ce seuil stérile où j'attends encore qu'on me demande. J'ai mal des portes ouvertes qui battent sur leurs gonds et donnent sur le vide. J'ai le souvenir d'un texte que j'ai écrit là-dessus. je voyais, avant les mots, la porte des cieux, la porte de l'abîme, et ne savais comment atteindre ma vision. Coïncidence : j'ai demandé la semaine dernière à Julien de repeindre la porte d'entrée de ma maison. Une vraie porte lourde de bois. En bleu comme la précédente couche. J'ai lessivé la porte avant de partir, je devrais la retrouver dans deux jours transformée. Ultime porte de mes bagages posés. A moi celle-ci exclusivement. Ni porte de l'enfance. ni porte du mariage. Porte bleue à repeindre de temps en temps. Porte à vieillir en paix. A laisser ouverte aux visites. A fermer sur la nuit et ses fantômes. Elle est précédée par une pierre usée par les générations. Il a un creux pour les fesses. J'aime m'y asseoir, m'y déposer avec un plateau repas ou un livre. Surtout le soir. La porte dans mon dos reste entrebaillée, il suffit que je la pousse dans un sens ou un autre. De toute manière je suis chez moi. A l'intérieur, à l'extérieur. Voilà le texte lointain revenu dans ma mémoire par sa conclusion optimiste, résolument optimiste :
" Depuis au seuil de la maison elle chante ... Il faut bien."
ça a marché ! ça peut servir d'écrire les portes !
2 commentaires:
Et si la porte est ouverte c'est toujours plus acceuillant.
ce texte me plaît beaucoup
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