Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

12 février 2009

LES CHEVAUX DU HAUT-MONT


Elle ramena sous elle ses genoux, allongea les jambes à la verticale. Petit bouchon, elle oscillait selon les vagues à les regarder.
Eux, sans rien perdre de leur immobilité, fixaient le point flottant de sa tête. Ils hennirent d’un même long appel ou peut-être d’un simple bonjour de reconnaissance.
C’est alors que l’enfer déferla sur la plage. Cris, aboiements, trompes, sirènes … s’engouffrèrent dans le silence ouvert à deux battants.
La meute carnivore jaillit sur la droite, un amalgame de bruits et de poussière, de gens, de bêtes, de véhicules qui se précipita sur les chevaux. Ceux-ci sortirent soudain de leur contemplation sereine et réagirent par un galop d’effroi en direction du Haut Mont qu’ils atteignirent les premiers. Elle les perdit de vue un instant, priant pour qu’ils échappent au danger. Chevaux de cirque, ou chevaux de parade, chevaux de manège ou chevaux de tournois, il ne fallait pas qu’on les prenne, qu’on les rende à leur dressage, à leur emploi. Ils étaient trop beaux pour servir. Ils ne pouvaient être que libres dans un univers libre de toute attache et de tout rendement.

Cependant son crawl vigoureux luttait à contre-courant pour reprendre pied sur la plage. Elle vit la théorie des assaillants obliquer vers la falaise par la gauche, là où étaient disparus les chevaux. Elle les vit aborder le sentier de crête dit » chemin des douaniers. « Pourvu que … Pourvu que … » Mentalement elle continuait sa prière indécise …

1 commentaires:

Blogger Solange a dit...

C'est une histoire intéressante à suivre...

jeudi, 12 février, 2009  

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