FLEUVE NOCTURNE
19 juin 1984
Qu’ont donc mes doigts dans la nuit qui s’éveille
si lents si gourds
Et qu’a donc ma cervelle
à toujours remâcher les mêmes arguments sourds ?
Porte La Nuit l’espérance du jour
Quatre chaînons. Fallait-il qu’ils soient quatre ?
Je lime en vain.
Tente sommeil d’endormir leur étreinte !
Sont-ce les mots ? Est-ce stupide rime ?
Echo de quoi ?
Dans la vieille eau qui charrie mes méandres
je cherche. Quoi ?
Viens donc passeur ! Viens chercher la bergère !
Elle n’en peut plus.
Sur l’autre rive j’entends ma voix qui hèle
et me salue.
Mais ces remous ? Mais ce courant sauvage.
Le Rhône en rut.
Ai-je rêvé ? Le vent sur mon épaule
La barque au loin ?
L’heure est silence. J’assiste à ma table
au rude effort.
Point de passeur. Point de rive.
Point d’obstacle.
Et je m’endors.
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