MAJUSCULE
Je ne comprends toujours pas mieux
qui je suis et qui j’ai pu être
Mais à la pointe de la nuit
dans mes veines et dans mes artères
probablement il y a Lui
Lui, interrogation majuscule
m’interpelle sur le chemin
Oh pas grand chose, un petit rien
Un brin d’herbe, un chou, une rose !
Je me sens tenu de répondre
Sans humilité, sans réserves
Ah ! laisse-moi bailler un peu
comme l’on baye aux corneilles
comme le vin va à la treille
comme l’eau qui emplit mes yeux
Oui ! j’ai un foie, j’ai une rate
J’ai une épaule et un genou
Je te dois tout : la lune plate
le soleil rond, le hâle aux joues
Et ces enfants que j’ai portés
comme la flamme à son soufflet
Attends pourtant que matin vienne
pour matines encore te chanter
Laisse-moi dormir dans le pré
de mes amours incertaines
Laisse-moi encore m’ébrouer
dans l’édredon des longues peines
Et rêver encore, ô rêver
longuement, en petite vieille
qu’on vient tout juste d’accoucher …
Dieu se tait. Je range ma plume
Dans le tiroir range mes gants
et une main nue sur mes flancs
se fait soudain toute câline ….
2 commentaires:
A 70 ans, pas si mal ce main, dès le matin! calin!
j'adore
C'est un bien beau poème, l'art de rester jeune même à 70 ans.
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