PERSONNES ET PERSONNAGES
Mardi, M2, J3
PERSONNES ET PERSONNAGES
Depuis que nous sommes parisiens à temps complets j’ai installé quelques personnages tout près de moi dans l’appartement ( petit mais courtois). La ménagerie de mon tabernacle est restée à St Niz, hors de portée. Ouf ! oubliée !
Bien que refermée dans la boîte du livre certains de ces personnages remuent encore, tapent sur le couvercle, obtiennent que j’ouvre et que je leur redonne de l’oxygène. Ceux en particulier de Thyde Monnier dans « Les Travaux » Ils m’ont serrée de près deux nuit et trois jours. C’est moi qu’ils avaient ligotée. De tous, mais tous me retiennent, VINCENTE s’incorporait le plus à moi. Elle parlait avec les mêmes mots, observait les mêmes choses, avait la même assurance pour préférer le devoir à la passion, et le même feu pour faire voler ses cotillons. Elle habitait au plus près de mon enfance et les travaux d’installation de l’électricité au village avec les ouvriers de passage, frondeurs et arrogants, ressemblaient en beaucoup de points sinon à tous aux travaux de la nouvelle route et de reconstruction du pont d’Evieu après la guerre chez nous.
J’ai découvert en fermant le livre que Thyde ( ? un prénom ? Un nom de famille ? ) a achevé de l’écrire en 1944, à St Pierre d’Allevard. Y a t-il encore trace de son passage en ce pays que je connais assez bien ? Il faudra que j’aille enquêter.
A Vincente a succédé ANNA de « L’Alouette au miroir » ( Christine de Rivoie) sortie des pages et de l’étagère dans cet appartement. Changement de milieu social, d’écriture, d’époque mais encore une fois les personnages de femmes avec vision de femme. Et j’admire tout à la fois la composition et la densité juste de l’écriture. Comme je les admire ces deux Nénettes ( c’est pour les rabaisser que je les qualifie ainsi) d’avoir mené si loin leur projet jusqu’à cette réalisation pleine et entière.
En somme, je dis ce matin à Pierre, je n’ai pas à écrire ces romans que tu me réclames : le boulot est fait et bien fait. En somme … le soleil revenu … je n’ai qu’à me consacrer à ces petites chansons que je suis seule à promouvoir et qui vont bientôt s’élancer sur le pavé parigot, et à leur offrir démarche souple et souffle tenu.
Les femmes ! C’est encore elles qui surveillent, ornent, protègent les tombes du Père Lachaise. Frileusement enveloppées de voiles, parfois pointant un sein audacieux ou s’élançant, muses incorruptibles, imputrescibles dans les airs … le plus souvent femmes veillant des hommes illustres. Quand il y a une stèle aux allures mâles c’est au défunt qu’elle se rapporte directement, à ses décorations terrestres qu’elle est consacrée. Dans les romans au moins, que ce soit sur terre ou dans le ciel, il y a égalité de traitement entre la statue et la stature !
N’empêche que quel que soit l’intérêt pris à ces personnages bien campés, j’apprécie qu’on sonne à ma porte et que pénètre en mon logis une personne en chair et en os, en guitare et chansons !
- Salut Gigi !
- Salut Pascale !
Au boulot !
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