LE TRAIN DE L'EST
LE TRAIN DE L'EST LA FIN DU TRAJET
La jeune fille est allongée sur l'herbette. Elle voit la feuille à l'envers. Chansons d'amour. Chansons coquines. Elle ne connaît rien des chansons de foire. "Ah Charlotte ! ..."
Le ciel troue le feuillage du vieux grand chêne. Il guignole avec le soleil.
Elle ne connait rien des mots d’ici, on dira plus tard “des mots du terroir”, de leur origine. Elle les parle. C'est tout.
Il fait si bon, si doux.
Peut-être que le petit aura les yeux bleus comme Eux-autres. Peut-être que ce sera un garçon. Peut-être qu'ils se marieront. A la Saint-Jean. Peut-être, sûrement. Il tiendra ses promesses, le Fred. Puisqu'il a dit "A la Saint-Jean"
A dit aussi "D'accord ! Va voir ta mère à Lyon. Elle a bien quelques sous pour nous, ta mère. Elle nous aidera à s'installer"
Puis, comme d'habitude, il a chanté. Il a toujours une chanson pour tout.
" Cin(q) sous, cinq sous pour monter notre ménage
Cin(q) sous, femme que ferons-nous ? "
Faire « cin’ sous », quand on est petit c’est serrer la pogne, la main si tu aimes mieux, gentiment,.
Au petit elle apprendra à faire cin(q) sous. Tous les jours. A tout le monde. Il sera gentil.
Mais que va dire la Gran ? Ah ! Mon dieu! Ce qu'elle va être « en camate », la gran
"Je t'avais bien prévenu pourtant ! Malheureuse ! Si c'est pas Dieu possible. Un petit. Ça n'a même pas vingt ans ni l'un ni l'autre Qu’est-ce qu’ils vont devenir ! "
- Mais Gran ... Je savais pas. Et puisqu'on va se marier à la Saint Jean, le Fred l’a dit
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