Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

21 janvier 2008

MES LUNETTES !


( photo VERO) Voyez-vous ce qui se passe sur la photo ? On vient de ramasser le tabac. On rentre les paquets de feuilles avec beaucoup de soin, un trou c'est une "manoque" disqualifiée, Tout le monde dans la famille est occupé à ça. Le tabac c'est des sous qui rentrent. Ce n'est pas une culture vivrière même si pendant la guerre on pouvait se hacher une feuille ou deux pour sa consommation personnelle. Quand on ramassait le tabac je me souviens d'avoir eu de bonnes suées. Je ne pouvais pas garder mes lunettes tant la sueur coulait dans les yeux et si on se les frottait avec les doigts collés de tabac les yeux brûlaient encore davantage.

Mes lunettes
Mon premier souci, mon premier soin en me réveillant c’est de trouver mes lunettes, de mettre la main dessus. En principe en tâtonnant j’y arrive, elles sont toujours au même endroit et je peux me lever sans déranger. Mais parfois, souvent, elles ne sont pas là.
Qui ?
Mes lunettes.
Sans lunettes je peux me diriger un peu. Sans lumière aussi. C’est même assez agréable, comme quand je jouais à être aveugle. C’est risqué toutefois. Je peux trébucher sur un truc en travers. En travers c’est dangereux. Comme quelque chose qui vous est resté en travers de la gorge. Et j’ai beaucoup de choses encore en travers malgré mes rangements.
J’ai trois paires de lunettes. Une mixte, une de loin, une de près. Une mitoyenne, une à mi-distance, une rapprochée. Une au piano, une à l’ordinateur, une pour conduire. En cas de perte des trois à la fois je pourrais avancer en marchant, peut-être à vélo, pas en voiture. Ce serait vraiment très dangereux pour tout le monde.
Ça m’agace vraiment quand une paire de lunettes a résolu la perte des autres. Des vengeances sournoises dont je ne comprends pas les motifs. Il m’arrive de tourner plusieurs fois dans la maison sans les rencontrer. Elles m’évitent c’est sûr. Je demande de l’aide et curieusement, à quelqu’un de neutre, elles répondent aussitôt. Elles ont des idées diaboliques pour se cacher : derrière un coussin, sur une étagère dans les toilettes, sur le rebord de la baignoire.
C’est que, selon ce que j’ai à regarder, aucune ne convient. Je dois déchausser mes lunettes pour ne me fier qu’à mes yeux nus. Vexées, elles en profitent pour se barrer.
Dire que j’étais fière à neuf ans de porter des lunettes ! Mon frangin, jaloux, les appelait mes bicyclettes. Pourquoi ?
Elles m’ont donné une de mes rares chansons un peu coquines.

« J’ai perdu mes lunettes en passant dans les bois
j’aurais bien dû les perdre une autre fois
car en passant la tête à travers le feuillage
je n’ai pas reconnu le maître d’équipage… »

La suite, si elle vous intéresse, je vous la fournirai si vous trouvez mes lunettes.

2 commentaires:

Blogger marie.l a dit...

et si tu as ouvert chez Julie, moi j'ouvre chez toi ! et je le peux puisque j'ai mes lunettes hé hé ! bon début de semaine Gelzy

lundi, 21 janvier, 2008  
Anonymous Anonyme a dit...

merci de ton passage - et pour les lunettes... je les ai perdu dans la Drôme sur un petit bout de chemin et retrouvées .... en piteux état ... grâce à un 4X4 que j'avais vu descendre le long du chemin. et pour l'éloge de la douceur je lirai ton article - bises

mardi, 22 janvier, 2008  

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