Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

08 mai 2007

AUTOUR DU POT-1


Le tupin, c’est un pot, celui autour duquel je tourne, j’ai décidé de tourner avec quelque constance et application, depuis l’inventaire en photos et rangement de ma collection de La Loue. Or je suis à la Loue ce printemps, la fenêtre est ouverte, les oiseaux font un raffut de tous les anges. Je suis bien. Je suis bio. Pour continuer le jeu : je suis bien bio, tout est bien biau. Les insectes bourdonnent. Je viens d’ouvrir le volet où des guêpes avaient fait leur nid. J’ai donc dérangé l’ordre naturel des choses, mais j’assume ma condition de prédateur pour la survie de mon espèce.
Des pots, des tupins, j’en ai une belle collection, tous trouvés dans la maison. Pots à faire cailler le lait. Pots à présure. Pot à beurre cuit. Pot à traque ( la petafine). Pot à divers trempages : pour la gnole aromatisée, pour le sang des boudins, pour … finalement la liste s’arrête vite quand les pots ne sortent plus de sur les étagères où ils ne sont qu’objets d’un passé perdu, inutiles décorations à l’ancienne.
De tupin, vient le verbe « tupiner » c.a.d boire immodérément. Ils ne furent donc pas exclusivement réservés au lait ! c’est vrai que c’est avec un pot que l’on va à la cave tirer le vin du tonneau. Plus facile à loger le pot à vin dessous le dusil quand on enlève celui-ci et que le liquide vermeil gicle. Même sous le robinet. Plus large que le goulot de la bouteille. La bouteille, on la remplira avec le pot. Le pot autorise un léger tremblement de la main, vieillesse ou ivresse : deux mots qui se terminent par les mêmes lettres et les mêmes détresses.
Ils étaient fabriqués localement avec la belle argile du Rhône, inépuisable. Celui-ci est à deux poignées. Il contient autour d’un litre et demi. Vernissé brun à l’intérieur et par moitié à l’extérieur, couleur terre cuite beige dans le bas. Il est beau, harmonieux, équilibré avec ses deux anses à verser. C’est lui que je préfère. Aujourd’hui. C’est lui qui est là, posé sur la cheminée. Le rescapé du déballage d’automne. Pas de marque de potier mais, encore lisible au cul du pot, un nombre : 21 tracé en dessous. Un gabarit ? une date d’utilisation ?

1 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

bientôt, je n'aurais peut être pas des merles devant ma fenêtre me chanter dès l'aurore, mais j'aurais beaucoup plus de lumière

j'ai trouvé quelqu'un à couper les branche devant la maison qui ne permettent à la lumière arriver jusque ma chambre

toujours de plaisir de te lire, et t'imaginer là bas aussi, je n'ai pas oublié les chansons

jeudi, 10 mai, 2007  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil