LA PREMIERE
Forcément on la remarque puisqu’elle est la première.
Au matin on la trouve derrière le rideau et derrière les volets mais elle s’était déjà, sans qu’on la sache, insinué dans les rêves, le sommeil difficile, un peu inquiet. C’est bien connu dans les petites classes que les enfants sont très nerveux avant son arrivée.
- Qu’est-ce qu’ils ont aujourd’hui ? on dit dans les cours de récréation.
- - C’est rien : ça sent la neige.
C’était donc à cause d’elle que les petits criaient si fort hier au soir dans le téléphone. J’aurais dû y penser. Pas de quoi s’inquiéter !
Cet automne nous avait habitués à un soleil imputrescible, à ses floraisons retardées, doublées. Sur le balcon je peux photographier en même temps que la toile de fond blanche, les derniers chrysanthèmes et le forsythia ramenés de La Loue, Oh pas tout à fait blanche ! Juste un plumetis, une promesse de blanc. Linceul ou robe de mariée ? Les livres hésitent sur la comparaison. En tous cas, mariage ou enterrement, forsythia ou chrysanthème, elle est celle de toutes les premières fois. Et c’est pour ça qu’on la remarque. Bien que normale à cette date, on ne l’a pas vu venir. Elle étonne toujours. Comme toutes les aînées. On la salue avec enthousiasme, consternation, ça dépend des familles !
C’est le moment de sortir la chanson de l’an dernier. Un poème d’un bon curé de montagne pour dédier à la vierge, l’immaculée conception, son poème amoureux. Je l’ai mis en musique. Allons-y ! Chantons les amis la première neige ! et Inventez vos notes ! Pour une première !
IL A NEIGE SUR BELLEDONNE
REFRAIN
Il a neigé sur Belledonne
Ô ma montagne je te salue
Ô ma montagne
Si blanche, si pure
Salut à toi !
COUPLET 1
Comme tu montes
Comme tu jaillis du sol
Fleur éclatante de blancheur
Ô ma montagne Salut !
Eblouissante de neige
Belle comme l’épousée
Si pure, plus blanche que le lys sans taches
Comme il doit être bon d’être parmi toi !
COUPLET 2
Maintenant plus que l’été
Point de pierres qui roulent
Et rebondissent enfin
Point de cascades étourdissantes
Rien Rien Rien Le grand silence
COUPLET 3
Les pieds enfoncent dans la douce neige
Et l’imperceptible crissement des skis
Tes pics, tes aiguilles
Ont jailli vers le ciel
Comme des vierges
Comme des épées
Ô que tu es belle ! Ô que tu es belle !
COUPLET 4
Errer parmi toi tout seul
Te voir
Te toucher
Au soleil levant
À midi
Et toute rouge le soir
Etre au milieu de toi
Dans la tempête
Sous les papillons blancs
si méchants et si doux
texte Abbé G Ageron, dit par G.Escolle musique Gelzy
3 commentaires:
ce que vous écrivez me touche...
c'est la premiere qui peut nous étonner comme cela -- oui, c'est vrai, ce que vous écrivez...
les premiers fois, si important à chaque fois, merci de nous le faire partager et la chanter ou la mettre en musique
et cela me fait plaisir de rencontrer david de nouveau, à travers toi
aussi merci de nous faire vivre, tant par tes écrit si brillants que les chansons et ta musique (des fois aussi tes dessins) ta vie comme cela arrive, que tu partages avec nous
la première, renouvelée chaque année, est-elle aussi forte que la tout Première? Y a-t-il érrosin des souvenirs d'una n à l'aure? juste une évaporation (le physicien dirait sublimation... car la neige souvent disparait sans faire de liquide) de notre mémoire fugace
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