Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

30 septembre 2006

A LA VILLE BIS

A la ville bis

Un matin pas comme les autres pour la retraitée professionnelle que je suis. La route à l’heure où les voitures paticulières, les bus, les motos, les camionnettes ont entendu l’ordre « Au boulot ! » et claquent les portières, essuient les glaces.
J. commençant à 9 h doit arriver à 8h-5 pour libérer la place de parking avant contredanse.
Les champs aux aussi brûmeux et mouillés reculent devant l’invasion des boites à savon commerciales (beaucoup) ou industrielles(un peu) dans chaque petite ville, village avant la mégapole. Tout ressemble à ces litanies aux USA ou Canada qui me navraient il y a 20 ans. Le modèle a franchi l’atlantique uniformément.
Je suis une touriste en visite au pays du travail et de l’organisation. J’observe, je note, je mate, je m’étonne … heureuse bien que frustrée de ne pas participer.
Les rapports humains dans ce bar sont humains, sourires, remerciements, échange de monnaie, d’habitudes … La rue derrière les vitres presque inaudible.
Rien que du calme, de l’ordinaire, du vivable …
A peine dans « Le Progrès » quelques assassinats.

1- « ya des yaourts pour tout le monde ! » la voix lourde, embarrassée comme sa silhouette elle affirme dans le café la supériorité de sa mère sur toutes les autres. Quand sa mère reçoit, on est tous bien nourris, sans distinction …
2- « Travailler c’est bien ! » Celle-ci aussi a un grain de différence. Mais quand elle paie, fiérement, pour le groupe le serveur la charrie comme si elle ne payait jamais ou si peu. La plaisanterie la réintègre dans le monde « normal » Elle rit, elle est heureuse …
3- « Dis bonjour à Cassey, Lucie ! » ainsi le serveur se nomme Cssey ou Cassy. Il prend dans ses bras la petite, l’emmène jusqu’à la table du fond » nous on va manger » dit la maman suggérant que les enfants n’auront rien et seront coincés derrière ou dans les pots de fleurs. Lucie frotte son nez sur son nounours blanc bien fripé ce matin. Elle a plus sommeil que faim. La menace ne l’inquiète guère …

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