Mots et couleurs

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27 septembre 2006

VENDANGE

VENDANGE
Il convient de la mettre au singulier : 2 kgs une fois les grappes égrenées. Déjà transformée en confiture par les soins du maître confiturier. Une vendange à raisiné donc, pas à vin !
Aurait-il été bon ce vin blanc si notre vignoble s’étendait sur quelques hectares ? Pas certain ! En tous cas pas homologué ! Le vin des vignes d’ici ne dispensait que de la piquette et il faut bien toute mon imagination pour le ranger au rang de grand cru.
Les plants ( qui ont poussé tout seuls) sont des plants de Noah, interdits car, paraît-il, ils rendaient fou. Fous, l’ont-ils été plus que nous le sommes, nos ancêtres ?
Donc, quelques plants se sont installés en bordure de la cour, sachant bien que partout ailleurs dans le voisinage, ils ne seraient pas tolérés ; ils s’y sont développés. Nous songeons à les mettre en tonnelle pour l’an prochain.
J’y ai ajouté un plant de la vigne de mon père quand mon frère l’a vendue. Il n’est pas reconnaissable. Le goût de Noah l’emporte, ce petit goût sucré et acre. Pas plus que le goût, l’aspect de la grappe n’est pas avantageux. Ni verts, ni gris, ni dorés, les raisins du fond de la cour se confondent avec les feuilles. Pour des vignes plus spectaculaires il faut que j’aille dans les environs. Ce que j’ai fait amplement cette année sur les traces photographiques de Julie. Il est temps. La vigne disparaît lentement. Il n’y a plus que quelques « accros » de mon âge aux traditions de notre enfance pour la regarder encore. J’en parlerai bientôt. Selon mes dernières statistiques il en reste trois sur la commune.
Notre cueillette s’est faite un peu à l’avance. Les raisins ne « dégrouinaient » pas encore. J’entendis pourtant la voix du Lucien, mon vieux voisin ( je l’ai toujours connu vieux dans mon enfance). Disparu lui aussi, comme les « tires » de vigne mais cette année j’ai retrouvé une photo de lui à joindre au dossier. Que nous disait-il et répétait Le Lucien quand nous vendangions à Triel, aux Nappes et que nous lui passions les paniers pour qu’il les vide dans les « gerles » sur le char ? Ramassez les « graines » ! Il ne fallait rien laisser aux oiseaux. Tout devait aboutir dans la cuve et serait bien nécessaire pour faire la soudure, abreuver l’hiver de tous les canons indispensables au réchauffement.
Les plus petits se flanquaient par terre pour ramasser les grains de Noah, de 7055, de « merdariots « , de « coups d’air », qui étaient tombés de la grappe. J’ai aussi récupéré, cadeau de mon frère, un de ces plants anciens de » merdariots » il fait des feuilles en abondance mais pas de fruits. Il faut dire que je l’ai logé derrière le cognassier et l’ombre l’empêche de se garnir.
En me promenant hier j’ai repéré une de ces cuves de bois où les hommes foulait la vendange, la fameuse « TINE » encore en vie dans un hangar désaffecté. Je l’ai photographiée à travers le portail. J’essayerai d’avoir la clé. Au comice agricole un char reprenait tous les outils de la vendange et du pressage. J’ai de quoi garnir le dossier.
Dossier ! ça fait sérieux pour un ravaudage de souvenirs !
Vendange !
Rime avec ange !
Stupidité des syllabes quand elles n’ont plus rien à juter !

1 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

tu as publié deux fois le même poste et moi je me bats avec les caractères accentuées, je lis sans problème chez toi, dans mon blog principale de temps en temps elles sont transformés en hierigraphes

comment tu me lis maintenant?

mercredi, 27 septembre, 2006  

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