Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

06 juillet 2006

ET J'AI PEUR

Je veux bien et j’ai peur …

Retrouvé dans les paquets de feuilles anciennes un texte qui commence ainsi.
Rien n’a changé même si j’ai l’impression parfois, au bord de l’île, dans un coin d’aquarelle, dans le pré d’un blog sincère, d’avoir touché la joie des oiseaux.
Hier au soir j’ai regardé sur Arte une émission à propos des suicides, des dérives, des viols d’ado et d’enfants commandités par des mouvements « sataniques » incontrôlés et des adultes pervers. Des parents témoignaient, mettaient en garde.
Je veux bien que la distance entre les jeunes et moi soit infranchissable. Derrière moi la connaissance, l’expérience de l’horreur, de la maladie des âmes irréductible contre lesquelles il m’a fallu lutter pour espérer malgré tout. Devant eux ce monde immense, surdimensionné qui leur offre tant qu’il leur interdit la patience, le silence, l’attente confiante, la découverte attentive d’eux-mêmes et des merveilles que la vie peut octroyer.
J’ai accepté, parfois mal, que s’interposent entre mes petits enfants et moi des écrans.
Mais j’ai peur. J’ai peur pour eux. J’ai peur pour moi et ma fin de vie. Je m’accuse de lâcheté quand je ne réagis pas devant leur sottise, leurs exigences. Je ne dis rien, je ne veux pas d’opposition. Je capitule et rentre sur mes terres.
Je veux bien d’Internet dans ce qu’il ouvre, pas dans ce qu’il tue.
Il ne suffit pas de me dire que la communication différée est, comme la langue d’Esope, la meilleure et la pire des choses selon l’usage qu’on n’en fait. Que cette communication à distance doit s’effacer devant la parole vive, le regard direct. Toutes les occasions en direct.
Je veux bien et j’ai peur. Le matin cependant mon désir est plus grand que ma peur. Et je vais aller contempler une petite fille toute neuve dans son berceau, conçue par les voies habituelles de la communication rapprochée. Elle s’appelle Rose. En ce moment à St Niz les roses, toujours en décalage d’un mois sur la vallée, débordent des cadres.

3 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

Peut-être, j'ai eu du chance, dans mon enfance une des mes meilleurs amies était ma arrière-grand-mère.

Depuis, je n'ai jamais appercu des problèmes de communications avec des plus âgés que moi ou les plus jeunes. Ni en direct, ni à travers l'internet - je ne crois pas qu'il y a tellement de différence.

Je dis cela, mais je verai bientôt, comment je réussirais avec mes petits fils de l'outre mer, en tout cas, avec ceux près de moi cela va, David m'explique les détails des match de coup de monde, Gabrielle me maquille, quelquefois, même mon fils me raconte sur son travail.

Je fonce, comme tu le sais, cela produit des heurts aussi, mais je ne dirais pas ici avec qui, mais je continue, me sentant plus responsable de ce qui arrive que timide ou soucieuse des consequences imédiats...

Mais chacun de nous est différent, autant de tempérement que d'experience de la vie.

jeudi, 06 juillet, 2006  
Anonymous Anonyme a dit...

Comment rester serein à prendre conscience que d'aussi grands moyens sont à portée de mains d'aussi peu d'expérience ?
Confiance pourtant il faut savoir garder : nos âges peut-être ont davantage à redouter de toutes ces avancées qu'on a du mal à suivre...

jeudi, 06 juillet, 2006  
Blogger marie.l a dit...

Si tu as des soucis Gelzy j'en suis désolée... La communication entre générations n'est pas des plus simples, je te l'accorde et suis bien placée pour le savoir même si pour moi elle semble avoir trouvé son rythme de croisière... mais rien n'est jamais acquis... je pense à toi.

samedi, 08 juillet, 2006  

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