Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

11 juin 2005

cerise sur le gâteau 9-6

La cerise sur le gâteau
N’étaient les sinusournoiseries qui m’en font baver, tousser, cracher, expectorer dans tous les styles, je suis près de me retrouver en quatrième rabbi poète.
Hier j’ai bravé le vent pour me rendre jusqu’au lac de La Miremande, à deux km d’ici. Quand j’eus passer « le petit pont sur la rivière » (le Bréda) je me retrouvais, enchantée, sous le couvert des arbres murmurants, m’assis près des glou-glou du torrent sur un banc spécialement commandé pour moi et laissais venir la chanson. Je frappais le rythme sur mon album et comme j’étais en bas de la page 1 pensais que la chanson pouvait s’arrêter là. Un couple de promeneurs qui arrivait en sens inverse traîna un peu pour me dépasser sur mon banc. Je les apostrophais pour leur proposer illico le produit fini. Ce qu’ils acceptèrent étonnés, un peu gênés. Je leur chantais, de même qu’à moi-m’aime, la chanson, la mélodie toute neuve n’ayant pas encore quitté mon oreille interne et le rythme encore sous les doigts qui tambourinaient en page deux. Ils ne m’ont pas fait payer de dédommagement, se sont déclarés satisfaits l’un du texte, l’autre de la voix. J’aime bien ces situations de faim impulsive et de consommation immédiate.
Olga, notre hôtesse, déborde d’invention pour agrandir le bon, décupler le beau. Sur la coupelle de dessert aux trois couches successives : anglaise, chocolatée, fruitée, elle rajoute une cerise bien rouge, cueillie au marché tout en nous annonçant que ce n’est rien et que demain nous aurons droit à de vraies cerises de son verger cueillies par un vrai mari des champs. Demain étant aujourd’hui les cerises sont arrivées comme prévu : en gros compotier sur la table. Pas complètement rouges, pas complètement uniformes, mais complètement mûres. La variété de cerises nommées je crois Napoléon et je n’en suis pas sûre qui m’a transportée dès le petit-déjeuner dans « « les jardins d’mon père. »
Autres coïncidences étourdissantes : Hier, arrivant au lac (un mini-lac avec jet d’eau incorporé comme à Genève) j’ai eu droit à un arc-en-ciel dans le voile de retombée de l’eau, arc-en-ciel drapé, le vent rabattait sur la surface de l’eau les sept couleurs. Mes sept couleurs en chansons. Y a ouh !
Ce matin : pendant l’épisode obligatoire de sortie entre deux séances d’inhalations froides je me laisse dériver moi-aussi dans un yoga respiration à fond, d’abord debout, puis alanguie sur le banc, yeux fermés. Et quand je les ouvre Ya ouh !(bis) Euréka ! au-dessus de moi le tendre feuillage d’un ginko biloba !
C’est vraiment la saison des cerises sur le gâteau !

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