Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

11 février 2012

le monsieur


Quand nous passons à la ferme, le monsieur est accroché en l'air à une échelle : deux moitiés plantureuses, dans la température ambiante c'est-à-dire moins 8. La chaudière à cuire le boudin laisse échapper sur le bord du fossé gelé sa petiote musique de fumée.
Dans l'atelier installé dans un bâtiment fermé, les pro de la découpe sont à l'oeuvre. Le chef est en train de tester de la louche portée en direct à ses lèvres l'assaisonnement du sang frais. On me propose d'en faire autant. Non ! merci !
Je ne trouve pas mon appareil pour fixer la scène mais je reviendrai le lendemain ! promis ! pour récupérer l'andouille qui m'est offerte.
Le lendemain le monsieur dépendu et au chaud est prêt pour la découpe et la transformation en saucissons, saucisses, andouilles. l'andouille qui m'étais offerte vient d'un précédent crime sur un précédent cochon. Celui-ci affiche modestement 160 kg.
Contente d'avoir assisté à la perpétuation des coutumes. La crise financière ici est arrêtée, la campagne politique ignorée. Seuls comptent la parole précise et compétente, l'appréciation chaleureuse des petits bonheurs de la vie paysanne. Ma mémoire émue
fait son petit tour du côté de l'enfance, le temps où je portais dans le panier recouvert d'un linge blanc, la fricassée aux voisins.
il en aurait même une pour le maître d'école, pas dédaigneux ces jours-là de communier à notre culte ancestral

1 commentaires:

Blogger Solange a dit...

Quand j'étais enfant il y avait un boucher près de chez moi qui abattait les bêtes et nous allions le voir au retour de l'école.

lundi, 13 février, 2012  

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