lettres d'automne A
Moi j’ai un conifère
quelque part dans ma tête
Il a feuilles de chêne
fréquente les guérets
et domine la plaine
Et pourtant c’est un arbre
puisqu’en toute saison
il m’a tendu ses feuilles
où j’ai pu lire parfois
les dernières nouvelles
Allez savoir pourquoi
lorsque je m’en approche
il s’éloigne de moi
Aux dernières nouvelles
cet arbre insociable
mais gentil à ses heures
a choisi pour demeure
ma bonne tête en bois
Celui qui dans mon ventre
fait des pieds et des mains
oui, c’est un peuplier
Si souvent il frissonne
et surtout à l’automne !
il garde la maison, dit-il
lorsqu’il penche
tendrement ses racines
Mais j’ai peur qu’un orage
le disperse soudain
J’aurai bien mal au ventre
si la foudre l’atteint
L’autre arbre est exotique
il cache un peu son nom
ne mesure ses oiseaux
Il a des fleurs étranges
quand un voisin pénêtre
C’est peut-être un hêtre
peut-être un palissandre
Rouge et vif, bleu et fluide
les branches en arceau
et j’oublie mes rameaux
quand la mer le visite
Allez savoir pourquoi
tous ces arbres éphémères
m’ont choisie pour leur terre
J’en gémis quelquefois
Tant d’ombre et de lumière
Tant de glands et akènes
et tant de poires bien sûr !
Pour fêter mon départ
ne choisissez le saule
déjà roi du marais
mais venez s’il vous plaît
à l’heure qui vous convient
planter sur mes racines
un souvenir nouveau.
3 commentaires:
Eh bien, l'automne t'inspire à merveille
c'est très joli tout ce que tu nous écris
mais quand même de tout ce que tu as écris ces jours ci, c'est celui-là que je préfère
bises!
Je croyais avoir mis mon nom..mais peut-être tu m'avais reconnue
Vous avez de la belle compagnie chez vous.Savoir les écouter c'est déjà beaucoup.
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil